La force est dans notre entraide [pv Ishani]

B

ertille se sentait partagée. Elle ne savait plus vraiment que sens donner à ses actions dernièrement. Depuis qu'elle avait appris le décès de Victoria, plus rien n'avait réellement de sens, et l'obstination d'Orchide à vouloir retrouver Michael de l'autre côté de l'océan, Michael qui était sans doute plus que décédé à l'heure qu'il était, n'arrangeait rien, même si elle continuait de la soutenir, pour ne pas trahir la promesse qu'elle lui avait faite autrefois.. Elle se sentait... perdue, faute de savoir ce qu'elle devait faire encore. Elle se laissait porter par le courant à l'heure où elle avait pourtant voulu prendre finalement son destin en mains.

Parce qu'Orchide le voulait, et puisqu'Achab avait accepté de les conduire de l'autre côté de l'océan, elle irait. Mais après ? Même si sa présence à Piquiel était plus dangereux qu'utile, elle n'avait pas vraiment envie de partir. Elle voulait aider Nathaniel, elle voulait voir le rebelles réussir à faire tomber Edgar, sans se sentir capable elle-même de l'affronter en tête à tête, ou même de le revoir. Elle voudrait, aussi, revoir Gabriel, même une seule fois, même s'il ne la reconnaîtrait sans doute pas. Mais ces désirs plus incohérents que réalisables...

Alors en attendant, elle se focalisait sur ce sur quoi elle pouvait prétendre avoir prise, même si elle n'y croyait pas véritablement elle-même, en réalité. Elle préparait donc minutieusement son voyage de l'autre côté. Leurs affaires étaient rassemblées, elle accumulait les petits boulots discrets et les larcins en tous genres pour partir avec les fonds nécessaires, et elle grappillait le plus de renseignement nécessaire. Sur la navigation... et sur le royaume du bout de l'océan, aussi. Et c'était pour ça, d'ailleurs, que Bertille avait proposé à Ishani de venir passer un moment chez elle.

Orchide était de sortie, elle s'était arrangée pour qu'elles ne se croisent pas (Orchide avait son caractère, c'était rien de le dire, et il ne servait à rien de tenter le diable), elles pourraient parler tranquillement. Depuis qu'elle avait fait sa connaissance, Bertille s'était attachée à Ishani, par beaucoup d'aspects, elle se retrouvait en elle, et elle avait voulu l'aider autant que possible, et continuerait de le faire tant qu'elle le pourrait. C'était donc tout naturellement qu'elle prenait soin de passer du temps avec elle et de l'aider à s'intégrer à Féerie (comme si elle-même y était intégrée). Quand elle frappa à la porte, elle l'accueillit avec un sourire.

-Bonjour Ishani, entre je t'en prie. Comment tu vas ?

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