Le respect est le lien de l'amitié. (Jocaste)

Messages : 192 Date d'inscription : 05/06/2018

Le respect est le lien de l'amitié.

Comme à son habitude, Abygaëlle avait fait le chemin de Piquiel afin de se rendre au château des Basiel. Elle passait son temps à y faire des aller-retour, parce qu’elle ne se voyait pas ne pas profiter pleinement de sa fille. Il n’y avait aucune raison pour qu’une mère ne passe pas tout le temps qu’elle voudrait avec sa fille, qu’elle chérissait tant (sans oublier qu’elle en avait une autre bien sûr, de fille). Abygaëlle avait envie de passer le plus de temps possible avec Anna, et elle n’avait pas l’intention de se retenir (et le fait qu’elle soit la princesse de Féerie jouait évidemment sur ce détail). Mais elle savait aussi que la situation n’avait rien de simple pour elle. Anna devait prendre la place de sa sœur jumelle aux yeux de tous, ça n’avait rien d’évident. Elle s’en sortait à merveille et Abygaëlle était d’avis qu’elle s’en sortait mieux que Eleonore aurait fait à sa place, parce que Anna était bien plus vive que sa sœur. Mais ça n’avait rien d’évident pour autant, surtout que ce n’était pas inconnu que Gabriel n’aimait pas vraiment son épouse et qu’il chérissait plus sa sœur. Abygaëlle ne le comprenait pas vraiment. Maintenant, il n’y avait plus réellement de comparaison possible entre les jumelles, même si autrefois il était évident qu’elles étaient déjà fortes différentes. Mais pour des parents, c’était facile de voir des différences, même physique. Dans leur manière de se tenir par exemple. Maintenant, c’était encore plus flagrant sans doute, même si Abygaëlle n’avait pas eu l’occasion de voir sa fille depuis qu’elle avait subitement quitté le château.

N’allez pas croire qu’elle ne se faisait pas du souci pour Eleonore, bien au contraire. Elle aimerait savoir où elle se trouvait et savoir si elle allait bien tout de même. Sauf qu’en même temps, elle ne pouvait pas aller à l’encontre des choix de sa fille, ces choix qui avait mis en péril des années d’accord. Ils avaient accueillit Victoria dans leur foyer, ce n’était pas pour rien. Eleonore avait eu une chance inouïe, mais elle ne l’avait pas attrapé. Abygaëlle venait donc voir Anna, comme à son habitude. Elle était d’ailleurs près des appartements royaux, dans le but de pouvoir rejoindre ceux de la princesse. Sur le chemin, elle croisa cependant la servante de la reine. Une femme que Abygaëlle appréciait énormément, de part son caractère, de part ce qu’elle représentait aussi. C’était tout à fait le genre de personne que la mère de famille n’aurait pas pu côtoyer si elle était une simple paysanne de Piquiel, comme cela aurait dû être le cas normalement.

« Bonjour Jocaste. » La salua-t-elle en lui montrant tout le respect qu’elle lui devait. Elle était la dame de compagnie de la reine Aurore tout de même. Et même si elle, elle était la mère de la princesse et une personne de confiance pour Aurore (suffisamment pour avoir eu Victoria dans sa famille), elle ne pouvait que lui donner du respect. « Comment allez vous ? » Lui demanda-t-elle sincèrement. « J’ai appris pour le retour de votre époux. C’est une magnifique nouvelle. » Retrouver l’époux perdu oui, c’était forcément une bonne nouvelle.

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Messages : 738 Date d'inscription : 06/08/2017

Le respect est le lien de l'amitié.

C

ela faisait plusieurs semaines maintenant que Geoffroy était de retour au château, et pour Jocaste, c'était comme une renaissance, tout simplement. Elle avait dû mal à se figurer aujourd'hui le fait que, pendant presque deux décennies, elle avait vécu sans lui. A présent qu'il était de retour, elle ne savait pas comment cela avait été possible. Son coeur n'avait-il battu qu'à moitié ? N'avait-elle respiré qu'à demi ? Elle ne savait vraiment pas quoi en penser... Elle avait presque honte d'avoir osé vivre en son absence, ceci dit, s'il avait fallu celle-ci pour la convaincre de la puissance de ses sentiments, c'était chose faite. Elle n'avait jamais été aussi heureuse de toute sa vie. Elle se sentait comme sur un nuage, et elle refusait que qui que ce soit l'en fasse redescendre. Son âme soeur se trouvait une fois de plus à ses cotés, et à présent, eh bien c'était tout simple, elle se sentait complète, elle ne s'était jamais à ce point sentie elle-même, et à présent, elle se sentait capable de conquérir le monde, tout simplement. Elle se sentait plus confiante, sûre d'elle (non pas qu'elle ait manqué d'assurance avant tout ça, mais elle avait le sentiment que celle-ci était décuplée), et elle avait le sentiment que ça se ressentait au quotidien, elle faisait son travail avec d'autant plus de zèle et de sérieux. Elle voulait prouver à la reine qu'elle lui restait dévouée quoi qu'il arrive, et à Geoffroy qu'elle l'aimait toujours quoi qu'il puisse advenir. Elle se sentait pousser des ailes. Et elle était donc d'excellente humeur alors qu'elle quittait tout juste les appartements royaux et croisait la route d'Abygaëlle, la mère de la princesse. Ce fut elle qui, la première, prit la parole.

-Oui, répondit-elle, son sourire s'élargissant alors que son interlocutrice abordait directement le sujet de Geoffroy. Ce qui lui convenait bien. Concernant son époux, Jocaste serait toujours intarissable, il ne pouvait en être autrement, c'est l'évidence. Je ne l'espérais plus, et depuis longtemps. Je n'ai jamais été aussi heureuse de toute ma vie.

Elle se permettait de dire les choses telles qu'elles étaient, parce qu'elle savait qu'elle pouvait avoir confiance en son interlocutrice. Toutes deux faisaient preuve l'une envers l'autre de la déférence liée à leur rang, mais cela ne changeait rien au fait qu'elles étaient amies, qu'elles s'entendaient à merveille, et quoi de plus normal ? Elles partageaient les mêmes valeurs, et leurs caractères n'avaient absolument rien d'incompatibles, bien au contraire. Cela leur arrivait régulièrement de bavarder ainsi toutes les deux, alors c'était tout à fait logique. Et elle n'avait pas encore eu l'occasion de parler de tout ça avec elle, alors.

-Et vous, comment allez-vous ?

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Messages : 192 Date d'inscription : 05/06/2018

Le respect est le lien de l'amitié.

Abygaëlle n’avait pas tardé à mettre le sujet de l’époux de Jocaste sur la table, parce que mine de rien c’était quand même une sacrée nouvelle. Personne ne s’attendait au retour de Geoffroy Wincane, tout le monde le pensant évidemment mort, même sa femme en personne. Après tout, Jocaste portait quand même le deuil depuis toute ses années, sans avoir envisagé de refaire sa vie, ce que Abygaëlle ne pouvait que comprendre. Autant dire que la mère de la princesse de Féerie ne pouvait pas s’empêcher d’en parler, parce qu’elle était réellement ravie pour son interlocutrice. Même si Jocaste et elle ne venaient pas du même monde – par la force des choses, Abygaëlle venait du peuple quand même et elle se trouvait donc dans le château parce que Anna la faisait monter dans les échelons de la société de Féerie – elles étaient quand même amies et elles s’entendaient vraiment bien. Quand Jocaste affirma que le retour de son mari était effectivement une très bonne nouvelle et qu’elle n’avait jamais été aussi heureuse dans sa vie, Abygaëlle était sincèrement heureuse pour elle.

« Comme je vous comprends, je suis heureuse pour vous. » Et elle le pensait vraiment.

Bon, est-ce qu’elle la comprenait vraiment ? Elle osait croire oui, quand bien même elle ne pouvait évidemment pas se mettre à la place de Jocaste. Parce que Abygaëlle n’avait jamais passé autant de temps loin de son époux, même si en quelque sorte on ne pouvait plus dire qu’elle et Gwendall étaient proches en ce moment. Ils l’étaient physiquement (quoi que même physiquement, puisque Abygaëlle passait le plus clair de son temps au château plutôt que chez eux, c’était quand même un peu le cas), mais ce n’était plus le cas mentalement, concernant leurs idées. Mais bon, ce n’était pas la question pour le moment.

« Je me porte bien. » Dit-elle dans un sourire. C’était le cas, elle se portait bien. Bon, elle ne pouvait pas nier que tout n’était pas parfait, quand même, et pour cela il suffisait de revenir sur Gwendall. Et sur Eleonore bien sûr, parce que même dans ces conditions, Abygaëlle ne manquait pas de penser à Eleonore tout de même. Quand bien même elle regrettait évidemment les choix de sa fille et qu’elle aimerait bien qu’elle soit restée à leur côté, même si par conséquence Anna n’aurait peut-être pas épousé Gabriel. « C’est toujours un plaisir pour moi de venir ici, rendre visite à ma fille. » Précisa-t-elle parce que c’était effectivement le cas.

Dans tous les cas, elle n’allait pas se plaindre à Jocaste. Et vu la bonne humeur de son interlocutrice, elle n’avait aucune envie de gâcher quoi que ce soit ses états d’âmes. Dans tous les cas, la situation était telle qu’elle était, elle n’avait aucune raison de se plaindre. Bon, tout n’était pas parfait, mais ça ne voulait pas dire qu’elle ne pouvait pas apprécier la situation quand même. Anna était princesse, c’était tout ce qui comptait (ou presque).

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Messages : 738 Date d'inscription : 06/08/2017

Le respect est le lien de l'amitié.

J

ocaste afficha un sourire ravie quand son interlocutrice affirma être heureuse pour elle. Sans pouvoir en avoir la garantie, elle était tout de même convaincue du fait qu'Abygaëlle était totalement sincère avec elle, et ça lui faisait du bien. Elle savait que certaines personnes émettaient des réserves concernant le retour de Geoffroy. Et au fond, elle ne pouvait pas blâmer celles et ceux qui se comportaient de la sorte et observaient la situation d'un oeil à ce point suspicieux. Elle aussi serait certainement sceptique si elle devait observer la situation de l'extérieur. Après tout, son mari et elle ne s'étaient pas vus depuis près de vingt ans, et il était difficile de savoir ce que l'homme avait vécu de l'autre côté de l'océan. D'ailleurs, Jocaste, pour avoir finalement su lui tirer les vers du nez, savait qu'il n'avait pas mené une vie irréprochable et qu'il y avait des zones d'ombre dans son histoire... Mais elle savait que leur amour était vrai, que leur lien n'avait pas changé, que ce qui les unissait était incontestable. Aussi pouvait-elle supporter le scepticisme d'autrui, mais aurait-elle été déçue d'en discerner chez son interlocutrice. C'était agréable de se sentir entourée, et ça, ça n'avait pas de prix.

Par ailleurs, Abygaëlle lui répondit qu'elle se portait bien. La servante de la reine n'avait aucune raison de remettre le discours de son amie en question, de fait, elle fut complètement satisfaite de cette réponse, sans se douter du fait que la situation de la mère de la princesse était en réalité bien plus complexe qu'il n'y paraissait et demandait d'y porter un tout autre regard. Elle ajouta que c'était toujours un plaisir pour elle que de venir rendre visite à sa fille. Là-dessus, elle s'en doutait. Elle savait qu'Abygaëlle était très attachée à sa fille, et elle devait l'être d'autant plus qu'elle n'avait plus qu'elle sur qui veiller et de qui prendre soin. Et puis, sa fille était une princesse, rien que ça, il y avait de quoi en faire jalouser plus d'un. Même si, de son côté, elle n'éprouvait pas spécialement de jalousie, seulement de l'estime et de l'admiration, tout ce que l'on devait à la famille royale.

-Vous devez être si fière d'elle, dit-elle en le pensant réellement. Voilà longtemps que je n'ai pas eu l'occasion de croiser Eleonore, d'ailleurs. Puisque c'était officiellement le nom de Anna, mais Jocaste ne savait rien de ces manigances. Est-ce qu'elle va bien ?

Elle se posait sincèrement la question, d'autant plus qu'elle savait par l'intermédiaire d'Aurore que Gabriel posait quelque difficulté à ses parents, dernièrement... allez savoir si elle en posait à son épouse également par la même occasion.

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Messages : 192 Date d'inscription : 05/06/2018

Le respect est le lien de l'amitié.

Abygaëlle afficha un sourire quand Jocaste affirma qu’elle devait être fière de Anna (officiellement Eleonore aux yeux des personnes de ce château, en dehors des quelques rares éléments dans la confidence), et c’était bel et bien le cas. La femme n’avait même pas besoin de forcer son sourire ou quoi que ce soit, elle était particulièrement fière de sa fille. Après toutes ces années, après ces épreuves, au final elle était simplement à la place où elle devait être. Après tout, ce n’était pas pour rien que la famille Odien avait accepté d’élever Victoria comme leur fille… même si bien sûr, Abygaëlle aurait aimé que les événements se passent différemment en fin de compte. Mais elle ne reprochait rien à Anna, non, elle se contentait d’être fière d’elle, parce qu’elle avait fait ce qu’elle devait faire. Ce n’était pas forcément une bonne chose qu’elle ait du sang sur les mains, mais ce n’était pas comme si elle pouvait revenir en arrière. Ce n’était pas comme s’ils pouvaient revenir en arrière. Alors oui, Abygaëlle était fière de sa fille et elle ne s’en cachait pas une seule seconde.

Jocaste précisa qu’elle n’avait pas eu l’occasion de voir la princesse depuis un moment d’ailleurs, avant de lui demander de ses nouvelles. Abygaëlle savait que la servante de la reine se souciait réellement du bien être de sa fille, qu’elle ne posait pas ses questions simplement pour se montrer agréable, qu’elle avait vraiment à cœur d’en obtenir la réponse. C’était ce qu’elle appréciait chez Jocaste d’ailleurs, elles avaient lié une certaine relation bien proche de l’amitié. Malgré le fait qu’elles ne venaient pas du même monde, bien au contraire, elles étaient devenues amies.

« Elle se porte bien. » Répondit-elle, en souriant, même si elle édulcorait un peu la vérité. Non pas que Abygaëlle avait envie de mentir, mais il était évident qu’il y avait certaine chose qu’elle ne pouvait pas dire. « Sa vie a énormément changé, alors forcément elle doit s’y faire et j’ai le sentiment que ce n’est pas tous les jours évident. Mais elle se porte bien. » Dans l’idéal, Abygaëlle aimerait que sa fille comprenne pleinement la chance qu’elle avait et qu’elle profite de sa nouvelle position. Mais elle était jeune, elle avait encore beaucoup de chose à apprendre. Abygaëlle ne se faisait pas de soucis, Anna allait réussir à prendre vraiment sa position en main et se rendre compte qu’elle n’avait aucun souci à se faire. « Et je ne sais pas si… je ne suis pas certaine que ça se passe très bien avec Gabriel. »

Abygaëlle ne devrait pas aborder ce sujet, mais elle n’y pouvait rien. Et en un sens, elle pourrait peut-être glaner un peu d’information auprès de Jocaste. La femme ne parlait que peu souvent à son beau-fils, et elle avait conscience que sa fille ne lui disait pas tout. Quand bien même, Abygaëlle n’ignorait pas les sentiments du jeune homme pour son autre fille, ce qui n’arrangeait pas leurs situations.

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Messages : 738 Date d'inscription : 06/08/2017

Le respect est le lien de l'amitié.

J

ocaste sourit avec un hochement de tête approbateur quand son interlocutrice lui apprit que sa fille se portait bien. Même si elle ne connaissait pas encore très bien la princesse, cela ne l'empêchait pas de se sentir concerné par son sort. D'une part parce que sur le principe, Eleonore était une Basiel, ce qui faisait qu'elle ne pouvait que lui témoigner tout le respect du monde, mais surtout, elle était la fille d'Abygaëlle. Jocaste aurait voulu devenir mère, et à ce titre, elle éprouvait toujours de l'affection, instinctivement, pour ceux qui auraient pu être ses enfants : Eleonore, Gabriel, tous les deux dans le même panier. Aussi était-elle heureuse de savoir que la fille d'Abygaëlle se sentait bien et était heureuse dans sa nouvelle vie. Apparemment, l'adaptation n'était pas toujours très simple... c'était compréhensible. Même si Jocaste oubliait aisément le statut paysan d'Abygaëlle, elle venait tout de même d'un milieu très modeste. Eleonore se débrouillait comme un charme et faisait une princesse magnifique, il n'empêche qu'il avait vraiment fallu qu'elle s'adapte à la situation, et c'était forcément logique qu'elle se sente déphasée, à certains moments, qu'elle s'interroge sur sa légitimité et sur sa vie d'avant. L'essentiel était simplement qu'elle ne perde pas pied, et à ce sujet, il n'y avait pas vraiment de garantie... Il était sans doute impossible qu'il y en ait, même... Malgré tout, la princesse s'en sortirait forcément très bien, Jocaste avait su se convaincre de cela. Et Abygaëlle s'en convaincrait aussi, forcément, au fil du temps. Il ne pouvait en être autrement. Et une femme aussi digne et charismatique tirerait toujours le meilleur parti de n'importe quelle situation.

Mais ce n'était pas seulement le changement de milieu et de responsabilités qui causait souci à Abygaëlle, il y avait également autre chose, et cette autre chose n'était pas forcément une surprise pour Jocaste, parce que dernièrement, il semblerait bien que le nom de Gabriel était sur toutes les lèvres. Abygaëlle n'était en effet pas la première à confier ses préoccupations concernant le prince. A ce titre, la reine l'avait devancé, et c'était définitivement la preuve que ce que Jocaste n'avait pu que deviner pour sa part avait un réel fondement : quelque chose n'allait définitivement pas avec Gabriel, et cela allait finir par devenir un souci d'ordre général si le jeune homme ne se ressaisissait pas bien vite.

-J'ai cru comprendre que le prince n'était pas vraiment... dans son état normal, ces derniers temps. Je pense que votre fille n'a rien à se reprocher, en tout cas.

Ce qui ne voulait pas dire que tous les reproches devaient incomber au prince pour autant, bien sûr, mais il était grand temps de comprendre ce qui arrivait au jeune homme avant qu'il ne soit trop tard. Elle déplorerait, pour sa part, de le voir poursuivre sur cette pente descendante.

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Messages : 192 Date d'inscription : 05/06/2018

Le respect est le lien de l'amitié.

Abygaëlle avait bien conscience qu’elle prenait quand même un grand risque en mentionnant Gabriel dans sa conversation. Même si elle appréciait sincèrement Jocaste et que les deux femmes avait finit par devenir amie, quand bien même elles ne venaient pas du tout du même monde. Mais ce n’était pas pour autant que la femme pouvait se permettre de parler de Gabriel en ces termes, quand bien même elle se contentait simplement de dire la vérité. On ne pouvait pas dire que tout était simple pour Anna, qui devait aux yeux de tous se faire passer pour sa sœur et qui avait épousé un homme qui ne l’aimait pas. Gabriel n’aimait pas Anna, et la jeune femme avait énormément de pression sur les épaules. Ce n’était pas évident, Abygaëlle en avait conscience, quand bien même elle savait aussi que sa fille devait faire un peu plus d’effort, qu’elle devait parvenir à prendre sur elle et surtout prendre la situation bien en main sans attendre que les choses s’arrangent sans rien faire. Mais bon… elle était jeune encore.

Abygaëlle craignait d’en avoir un peu trop dit, mais Jocaste ne sembla pas mal prendre ses propos, puisqu’elle enchaina en affirmant qu’il semblerait que le prince n’était pas vraiment dans son état normal. Et donc que Anna – qu’elle pensait s’appeler Eleonore évidemment – n’avait rien à se reprocher. Abygaëlle était du genre à penser en effet qu’elle n’avait aucune raison de se reprocher quoi que ce soit, même si elle espérait tout de bien que rien n’allait retomber sur le visage de la jeune femme. Abygaëlle voulait seulement le bonheur de sa fille en même temps.

« C’est malheureux. » Pas que sa fille n’ait rien à se reprocher, ça c’était plutôt une bonne nouvelle quand même. Mais que le prince ne soit pas dans son assiette ces derniers temps. Abygaëlle ne savait pas réellement ce qui lui arrivait, mais il était évident qu’il y avait quand même une atmosphère particulièrement tendue ces derniers temps. Depuis la disparition de Eleonore en somme, même s’ils ne pouvaient pas faire grand-chose. Du moins, c’était ce que pensait la femme. « J’espère que le prince va se remettre. » Ajouta-t-elle, même si elle n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait bien avoir. Abygaëlle ne pouvait pas nier qu’elle était peut-être un peu curieuse quand même, mais elle ne se permettait pas de poser la question directement. « Eleonore tient énormément à lui. Et la seule chose que je désir, c’est son bonheur. »

Comme toute mère, sans aucun doute. C’était évident qu’une mère ne pouvait qu’avoir envie que ses enfants soient heureux. Abygaëlle aimerait se dire que Jocaste penserait comme elle, forcément, mais elle savait que la femme n’avait pas eu la chance de pouvoir avoir des enfants avec son époux. Ce qui était tragique à ses yeux, puisque c’était vraiment la plus belle chose qui puisse arriver.

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Messages : 738 Date d'inscription : 06/08/2017

Le respect est le lien de l'amitié.

M

alheureux, c'était le mot qui convenait, oui... A vrai dire, "désastreux" serait plus approprié encore tant l'état du prince était alarmant. Son état mental, s'entend. Il se laissait très clairement monter la tête avec des propos et des idées particulièrement dangereux, et ce n'était tout bonnement pas acceptable. Gabriel Basiel devait revenir sur le droit chemin. Malheureusement, ni Aurore, ni Edgar ne parvenaient à lui mettre du plomb dans la cervelle, quand bien même ils devaient être les mieux disposés à prendre les mesures qui devaient effectivement s'imposer... En ces temps de crises, où la situation en elle-même était déjà d'une complexité remarquable, c'était très clairement la dernière chose dont ils pouvaient avoir besoin, c'était de la crise d'adolescence du jeune prince.

Jocaste espérait de tout coeur que ce n'était qu'une passade, malheureusement, il était impossible de le jurer réellement. Comment savoir si le prince allait revenir sur le droit chemin ? On ne se remettait pas de sa situation comme l'on se remettait d'une maladie quelconque... mais Jocaste comptait bien faire tout son possible pour raisonner le jeune homme si elle le pouvait... Entre Aurore et Abygaëlle, elle comprenait bien combien l'attitude du prince pesait sur l'entièreté de la famille royale, et si la famille royale devait commencer à être fragilisée, alors c'était, sans aucun doute possible, très dangereux.... le couple royal n'avait pas besoin de cela en ce moment. Et la princesse Eleonore pas davantage, bien entendu.

-Je n'en doute pas, répondit Jocaste quand son interlocutrice lui affirma que la seule chose qu'elle désirait, c'était le bonheur de sa fille.

La servante de la reine n'en avait pas douté une seule seconde, elle se doutait que quand on était mère, c'était un sentiment puissant et naturel. Elle aurait voulu le ressentir elle-même. Elle n'avait eu que cet attachement certes sincère mais pas totalement maternel envers le prince justement, mais c'était effectiivement tout et il n'y avait rien à ajouter de plus. Elle ne pouvait pas se mettre à la place de son interlocutrice, mais elle pouvait tout du moins essayer, ce qui était en soit déjà beaucoup.

-Peut-être que votre fille saura le raisonner. Les épouses ont souvent plus d'influence que les parents quand il s'agit de ce genre de choses. Jamais je ne me permettrais de nier les efforts du roi et de la reine, mais j'ai bien peur qu'ils ne soient dépassés...

Elle n'aimait pas dire ce genre de choses, elle avait le sentiment qu'il s'agissait déjà en soi d'une trahison... il n'empêche qu'elle estimait que c'était vrai, Edgar et Aurore ne savaient pas quoi faire avec leur fils, et peut-être qu'Anna obtiendrait un meilleur résultat que lui... c'était possible, après tout . Ou pas.. mais ça se sentait.

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Messages : 192 Date d'inscription : 05/06/2018

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SaAbygaëlle ne devrait sans doute pas se réjouir de la sorte, mais en même temps elle ne parvenait pas à faire autrement. Au fond, elle appréciait que l'entourage de Gabriel constate un souci avec le prince, ainsi elle risquait moins de voir d'éventuel reproche de poser sur sa fille. Anna jouait parfaitement son rôle. Elle avait quand même pris la place de sa sœur, elle se faisait passer pour elle aux yeux de tous ou presque et elle devait subir un mariage avec un prince qui aimait sa sœur. On faisait mieux bien sûr. On faisait pire aussi, Anna avait quand même beaucoup de chance (ce que Abygaëlle aimerait bien la voir constater aussi, même si ce n'était pas réellement le cas). Et justement, elle n'avait donc aucune envie que quoi que ce soit, soit reproché à sa fille. Si Gabriel ne tournait pas très rond ces derniers temps, c'était une très bonne chose pour Abygaëlle. Même si, bien sûr, Abygaëlle n'avait aucune envie de voir le prince en mauvaise posture non plus, la femme n'avait rien contre le jeune homme. Au contraire, il avait tout du genre idéal et pas seulement parce qu'il était le fils de Edgar. Elle aimerait simplement que le jeune homme parvienne à oublier Eleonore et se concentre uniquement sur Anna.

Jocaste affirma alors que Anna allait peut être parvenir à raisonner son époux, puisque souvent les épouses avaient plus d'influence que les parents. Abygaëlle afficha un sourire triste quand elle entendit la femme sous ses yeux affirmer que le roi et la reine étaient quelque peu dépassés. Elle n'aimait pas entendre ce genre de chose, vraiment pas. Quand bien même, elle ne pouvait pas donner tort à son interlocutrice non plus. Comme elle aimerait bien réussir à donner raison à la femme quand elle affirmait que Anna pouvait faire quelque chose.

« Je ne vais pas manquer de lui en parler en tout cas. » Répondit-elle, en le pensant sincèrement. Elle ne savait pas si la jeune femme allait réellement pouvoir faire quelque chose, mais dans tous les cas elle ne perdait rien à parler de tout cela avec Anna quand même. Même s'il était évident que le jeune homme écouterait sans doute plus son autre fille. « Je suis d'accord avec vous, elle a plus de raison d'avoir plus d'impact sur le prince. » Est-ce que ça allait être réellement le cas ? Abygaëlle n'en était pas si sûre que cela, mais dans tous les cas ce n'était pas comme si elle perdrait quelque chose à essayer. Bien au contraire, elle aurait tout à y gagner. « Je suis certaine que tout va finir par rentrer dans l'ordre. »

Pouvait-elle vraiment en être sûre ? Encore une fois non, mais il fallait quand même espérer.

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Messages : 738 Date d'inscription : 06/08/2017

Le respect est le lien de l'amitié.

J

ocaste afficha un fin sourire quand son interlocutrice promit de parler à sa fille du prince et de ce qui le tourmentait. Elle était convaincue qu'Abygaëlle tiendrait cet engagement. Elle avait toute confiance en elle. En plus d'être son amie, elle était une femme loyale et droite, déterminée à servir les intérêts de la Couronne, et en qui Jocaste était certaine que l'on pouvait avoir une pleine et entière confiance. Elle devait savoir, sans aucun doute possible, que le comportement du prince pourrait avoir des répercussions sur eux tous, à commencer par Eleonore. Il était important qu'à son échelle, elle tente d'intervenir si elle le pouvait. Jocaste restait convaincue que son amie en avait les compétences. Cela ne voulait pas dire que ça changerait forcément les choses, mais au moins, s'ils étaient plusieurs à tenter de décanter cette situation, ils avaient de meilleures chances de parvenir effectivement à leurs fins.

-Je l'espère, répondit doucement Jocaste quand Abygaëlle affirma être sûre que les choses rentreraient dans l'ordre.

Elle aimerait pouvoir assurer qu'elle pensait de même, qu'elle n'avait aucun doute, qu'elle était certaine que tout irait pour le mieux, mais ce serait mentir. Et auprès de son amie, Jocaste estimait qu'elle pouvait se montrer honnête. Admettre que la situation n'était pas forcément idéale, que tout n'allait peut-être pas revenir dans l'ordre, ce n'était pas manquer de foi dans le pouvoir royal, c'était juste admettre que la situation était en train d'évoluer. Il y avait un avant et un après... Avant et après quoi, elle ne saurait vraiment dire... Elle avait le sentiment que les choses avaient commencé à changer, à évoluer, à l'instant où le prince avait pris épouse. Mais elle n'exprimerait pas les choses en tant que telles. Jamais elle ne témoignerait de ce manque de respect à l'adresse de la princesse et de sa mère, pour lesquelles elle avait la plus grande des estimes.

Après, il n'y avait peut-être pas réellement de coupable, ce qui n'empêchait en rien la situation d'être différente, et plus complexe. Car non seulement les choses n'étaient plus ce qu'elles étaient, mais aussi, par certains aspects, Jocaste ne voulait plus qu'elles le soient, ce qui était très égoïste. Bien sûr, elle voulait que le prince Gabriel revienne sur la bonne voie, bien sûr, elle voulait que rien ne compromette la suprématie des Basiel. Mais elle savait aussi que la vie telle qu'elle avait été était une vie sans Geoffroy... Et elle ne pouvait tout bonnement plus l'envisager, même si cela impliquait forcément des considérations dangereuses et alarmantes.

-Mais j'ai bien peur que nous soyons entrés dans une nouvelle ère. Elle sera ce que nous en ferons... Mais je doute en réalité que les choses reviennent jamais à la normale.

Ce qui n'était pas forcément négatif. Peut-être sauraient-ils obtenir mieux encore que ce qu'ils possédaient déjà.

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Le respect est le lien de l'amitié.

Abygaëlle voyait bien que Jocaste n’y croyait pas tant que cela, quand elle avait affirmé qu’elle était certaine que tout allait rentrer à la normale. Ce n’était pas spécialement évident, en effet, de se dire que tout allait rentrer dans l’ordre. En un sens, la femme préférait largement que son amie lui exprime pleinement ce qu’elle ressentait. Dans ce monde, où elles se trouvaient toutes les deux par la force des choses, les faux semblants étaient quand même de mise. Abygaëlle ne pouvait pas être mieux placée pour le témoigner, puisqu’elle avait prétendue toute la vie de Victoria et encore aujourd’hui qu’elle était sa fille. Maintenant, Anna devait se faire passer pour sa sœur aux yeux de tous, jouer le rôle de Eleonore qui de son côté avait décidé de fuir. Oui, Abygaëlle était bien placée pour savoir que ce monde était rempli de faux semblants donc et elle appréciait un peu de vérité, même si forcément tout reposait quand même sur des mensonges. Le fait que Jocaste ne se contente pas d’approuver ses dires et prenne la peine d’exprimer ses doutes, ça lui faisait quand même du bien. Même si forcément, un discourt différent serait plus agréable dans le sens où il fallait espérer que ces changements n’allaient pas être trop problématiques.

Abygaëlle ne pouvait pas donner tort à son interlocutrice quand elle affirmait qu’ils étaient entrés dans une nouvelle ère. Elle aimerait bien pouvoir affirmer tout simplement qu’il ne manquait pas grand-chose pour que tout rentre dans l’ordre et tout redevienne comme avant, mais elle avait conscience que certaine chose n’allait pas pouvoir redevenir comme avant. Gabriel était amoureux de Eleonore par exemple, ça ne semblait pas pouvoir changer, alors qu’il avait Anna comme épouse. Et Abygaëlle était bien placé pour savoir que même si Anna faisait très bien le change auprès de ceux qui ne connaissaient pas bien les jumelles, ses deux filles n’avaient rien à voir l’une et l’autre.

« On n’aura pas d’autre choix que de créer une nouvelle normalité. » Répondit-elle, en se montrant le plus sûre d’elle possible. Abygaëlle ne pouvait pas nier qu’elle était quand même rempli de doute, elle était loin de l’image idyllique qu’elle avait pu se faire de la situation. Parce que Anna ne vivait pas aussi bien les choses qu’elle le devrait, parce que Eleonore lui manquait énormément, et parce qu’elle avait le sentiment de ne jamais avoir été à ce point moins sur la même longueur d’onde que son époux. Rien ne pourrait redevenir comme avant non… forcément. Victoria était morte et on ne pourrait pas la ramener, c’était évident. « Et de faire en sorte que tout aille bien. »

Et pour cela, ils pouvaient sans doute compter sur Edgar, qui avait quand même l’habitude de gérer ce genre de chose d’une main de fer. Une main de fer dans un gant de velours, très clairement, ce qui n’était pas toujours une très bonne chose. Mais en même temps, ce n’était pas comme si Abygaëlle pouvait réellement en dire quelque chose.

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Le respect est le lien de l'amitié.

C

réer une nouvelle réalité, une nouvelle normalité... Fantasme ou non ? Difficile à dire, en fin de compte. Jocaste osait penser que, quoi qu'il advienne, le roi Edgar saurait toujours prendre les bonnes décisions, car ça avait toujours été le cas jusqu'ici, mais il ne fallait présumer de rien à l'heure actuelle. Avant que ne se mette en place une nouvelle normalité, il allait falloir accepter des bouleversements de grande ampleur, qui allaient forcément tout changer. Abygaëlle tout comme elle étaient parfaitement bien placées pour le savoir l'une et l'autre.

Elles avaient vécu une première guerre, elles en avaient subi les conséquences... elles savaient que même si le roi s'en sortait à nouveau victorieux (et c'était tout ce que Jocaste espérait), la situation se compliquerait malgré tout pour certaines personnes. Jocaste avait perdu beaucoup lors de la première guerre, elle avait surtout cru perdre l'homme qu'elle avait épous pour toujours. Elle n'avait vraiment pas envie de revivre ce genre de choses à nouveau. Mais il allait falloir quoi qu'il en soit faire face à la situation, ne leur en déplaise, il n'y avait pas d'autre manière de faire, aucune qui vaille en tous les cas.

Elle hocha la tête en entendant les propos de son interlocutrice. Elles étaient sur la même longueur d'onde. En même temps, ce n'était pas nouveau. Elles s'étaient toujours très bien entendues, et cela résidait en grande partie dans le fait qu'elles raisonnaient de l'exacte même manière toutes les deux. Leurs modes de pensée étaient bien loin d'être éloignés. Elles se distinguaient par une loyauté sans faille en leur roi, une foi indéfectible dans ce qu'était leur royaume. Alors, quand ce royaume était menacé, elles n'avaient tout simplement pas le choix : elles se devaient de défendre dignement leurs valeurs et la Couronne. Le problème, c'est que la menace, si elle semblait effectivement réelle, et pas qu'un peu, n'était pas encore totalement tangible, et forcément, il y avait de quoi s'inquiéter en premier lieu. Abygaëlle plus que n'importe qui. C'était la vie de sa fille, de la chair de sa chair qui pouvait être menacée.

-Tout se passera bien, affirma-t-elle tout de même. Elle ne voulait pas donner le sentiment d'être trop pessimiste non plus. Quoi qu'il advienne, c'était leur foi dans l'avenir qui leur permettrait bel et bien d'aller de l'avant, de faire face à l'adversité et de bâtir un monde meilleur, renforcé du fait même qu'on avait cherché à l'ébranler. La famille royale a toujours été forte, et il n'y a aucune menace à laquelle Féerie n'a su faire face, nous pouvons compter sur les Basiel et sur leurs forces armées. Sur ce point, je n'ai que des certitudes.

Mais en attendant, elles ne pouvaient que tergiverser, et c'est tout.

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Messages : 192 Date d'inscription : 05/06/2018

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Abygaëlle avait envie de croire que c’était tout ce qu’il y avait de plus simple de garder la loyauté envers les Basiel, de ne douter en aucun cas de leur force. De défendre tout simplement les valeurs de cette couronne… tout simplement. Sauf que ce n’était pas si simple que cela. Oh, Abygaëlle pensait que Edgar était ce qu’il y avait de « mieux » pour le royaume et elle ferait tout pour garder tout cela, pour que Anna soit toujours la princesse, qu’elle accède au trône un jour quand Gabriel sera couronné roi. Mais en attendant, l’une des menaces du royaume n’était autre que sa propre fille. Abygaëlle faisait en sorte de ne pas y penser le plus souvent possible, mais elle ne pouvait pas non plus constamment l’ignorer non plus.

La femme se contenta de hocher de la tête quand son interlocutrice affirma que tout allait bien se passer, elle avait envie de le croire, mais quelque chose lui disait quand même que ça n’allait pas être si simple que cela en réalité. Cela dit, Abygaëlle ne pouvait évidemment pas donner tort à Jocaste alors qu’elle affirmait que la famille royale avait toujours été forte, qu’il n’y avait aucune menace contre Féerie à laquelle ils n’avaient pas pu faire face. Abygaëlle en avait conscience. Ce qui ne l’arrangeait pas forcément. Enfin, c’était une bonne chose, mais Abygaëlle ne savait pas réellement comment les choses allaient se passer pour sa fille… cela dit, il vaudrait sans doute mieux qu’elle évite de trop y penser.

« Nous pouvons vraiment leur faire confiance pour résoudre tous les ennuis. » Reprit Abygaëlle, en hochant de nouveau la tête. « C’est vrai que nous pouvons leur faire confiance sur ça. »

Et elle ne mentait pas, elle savait parfaitement que la famille Basiel savait faire en sorte de résoudre les ennuis, de régler les problèmes. Après tout… ils avaient quand même réussi à cacher sans soucis Victoria au yeux du monde – sans que Abygaëlle ne se doute une seule seconde d’où elle venait – et ils s’étaient débrouillés (elle disait ils, mais il était évident qu’elle pensait à Edgar) pour que Victoria disparaisse tout simplement. Penser à Victoria et Eleonore n’avaient rien de très bon pour la mère de famille, qui avait quand même le sentiment d’avoir perdu sa famille, parce qu’il ne lui restait plus qu’une fille sur trois. Mais bon, Abygaëlle devait justement se concentrer sur la fille qui lui restait, Anna après tout avait besoin de son soutien, elle avait besoin de sa mère à ses côtés. Surtout au vu de la situation et du fait qu’elle ne la vivait pas forcément très bien. Ou en tout cas, qu’elle avait… quelques déconvenues.

« Votre époux va retrouver sa place dans la garde royale ? » Demanda-t-elle finalement, dans le but… effectivement de changer juste un peu de sujet, pour moins penser à ses filles, à la menace que Eleonore représentait pour la famille Basel et le sort qui risquait de lui arriver.

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Messages : 738 Date d'inscription : 06/08/2017

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ocaste ne remettait pas en question un seul instant la parole de son interlocutrice quand cette dernière affirmait sa loyauté envers la famille royale. En dépit de son histoire, en dépit de sa famille, Abygaëlle avait toujours fait preuve d'une dévotion et d'une confiance inaltérables envers la Couronne, et c'était en partie parce que Jocaste savait cela que leur amitié n'en avait été que plus grande. Elles savaient qu'elles pouvaient se soutenir mutuellement. Parfois, elles avaient peur, elles pourraient diffcilement s'en cacher, parce que la situation était compliquée et ne leur permettait qu'à faire preuve d'un espoir mesuré.

Ce n'était pas facile d'attendre simplement la tempête en se convainquant que tout se passerait bien parce que le capitaine du navire était fiable. Oui, mais cela n'ôtait rien à la force des intempéries malgré tout. Et ils n'avaient une capacité d'action que limitée dans cette affaire, ne leur en déplaise, et en dépit de toute la bonne volonté dont ils voudraient bien faire preuve. Enfin, s'appesantir sur le sujet le ne résoudrait pas, en revanche, il était certains sujets qui les touchaient plus personnellement, et qu'il était par conséquent plus simples d'aborder. En l'occurrence, Abygaelle l'interrogea au sujet de son mari. Est-ce qu'il retournait dans la garde royale ? La question se posait en effet, et Jocaste se la posait aussi.

-Je l'ignore, répondit-elle dans un fin sourire. Je sais qu'il le voudrait, mais j'ignore s'il saura convaincre le roi de lui rendre sa place. Il se méfie, c'est normal, bien sûr...

Et au fond, cette défiance était justement la preuve qu'on pouvait croire dans le pouvoir en place, qui ne prenait pas le gouvernement à la légère, loin s'en faut. Au moins, il n'avait pas déclaré Geoffroy coupable d'office et semblait décider à lui laisser le bénéfice du doute. A partir de là, ele estimait que tout rentrerait dans l'ordre. Geoffroy était un homme bon, et qui avait su le rester, elle était absolument certaine de cela. Alors le roi finirait par être certain de cela. Lui, tout le royaume et tous ceux qui doutaient de lui (Joseph y compris, l'espérait-elle, car ses doutes à lui étaient définitivement ceux qu'elle avait le plus de mal à encaisser).

-Je reconnais que j'aurais été plus sereine s'il n'y retournait pas... mais je sais qu'il y tient.

Elle avait peur de le perdre pour de bon, cette fois, s'il s'engageait dans cette voie. D'un autre côté, elle n'était pas en droit de le lui refuser. Et dans les circonstances actuelle, il était important de servir le royaume de Féerie. Elle ne pouvait le lui refuser alors qu'elle-même, sous presqu'aucun prétexte, ne serait jamais capable de quitter le service de la reine. Alors c'était ainsi, leurs destins se joueraient dans ces circonstances, et elle leur espérait les perspectives les plus heureuses malgré tout.

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Messages : 192 Date d'inscription : 05/06/2018

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Le sujet changea bel et bien, maintenant que Abygaëlle avait prit la peine de demander à Jocaste si son époux allait reprendre son rôle dans la garde royale. La femme ne posait pas cette question simplement pour détourner le sujet, elle se posait sincèrement la question et elle était très intéressée par la réponse. Jocaste était son amie, elle l’appréciait sincèrement et elle se demandait quel sort allait être réservé à l’époux tout juste revenu de la servante de la reine. Comme l’homme était un ancien membre de la garde royale, la femme se demandait donc s’il avait l’intention d’y retourner, mais ce n’était pas si évident que ça. Parce que pour ça, il fallait qu’il ait la confiance du roi. Au vu de la situation, il était évident que le souverain de Féerie devait être sur ses gardes. Et c’était le cas apparemment, parce que Jocaste lui précisa qu’elle ne savait pas si son époux allait parvenir à convaincre le souverain de lui rendre sa place. Ce qui était normal, évidemment.

C’était donc quelque chose que l’époux de Jocaste avait envie, mais ça ne voulait pas dire qu’il allait y parvenir pour autant. C’était normal que Edgar n’ait pas confiance tout de suite. Cela dit, apparemment, ça convenait bien à Jocaste que son époux ne puisse pas rejoindre la garde royale. Elle lui précisa qu’elle aurait été plus sereine s’il n’y était pas retourné, mais qu’elle savait parfaitement que c’était une chose à laquelle l’homme tenait. Abygaëlle pouvait comprendre, sans être capable de se mettre à la place de son interlocutrice, elle pouvait effectivement comprendre. Comprendre que la femme n’avait pas spécialement envie de voir disparaître son époux de nouveau à cause de son devoir envers le royaume, ils méritaient bien de se retrouver sans qu’elle ne craigne de le perdre. Sauf que quand il était question de raisonner un homme, c’était toujours délicat.

« Si les hommes faisaient ce que nous désirions au lieu de n’en faire qu’à leur tête. » Plaisanta-t-elle, même si en soit la situation n’avait rien d’amusante. Parce que Jocaste n’avait pas spécialement envie que son époux se retrouve de nouveau dans la garde royale. Cela dit, la femme respectait les désirs de son mari, tout comme Abygaëlle faisait avec le fait que son époux de son côté passait plus de temps dans leurs champs qu’au palais des Basiel, alors qu’ils n’avaient plus de raison de travailler. Cela dit, concernant les Odien, ça leur donnait aussi la possibilité de ne pas constamment passer du temps avec son mari. Ce qui était horrible, mais en même temps ils ne parvenaient plus à se comprendre aujourd’hui. Enfin, cela durait depuis plus longtemps, mais ils avaient réussi à le minimiser tant que leurs filles vivaient avec eux. « J’espère que le roi aura bientôt toute confiance en votre mari. Et qu'il vous écoutera. Au moins plus que le mien. »

Si l’homme en était digne bien sûr, mais en même temps Abygaëlle faisait confiance au jugement de son ami. Elle savait la loyauté qui unissait cette femme à la famille Basiel.

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Messages : 738 Date d'inscription : 06/08/2017

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ocaste afficha un sourire en entendant la première remarque de son amie. Elle espérait ne pas donner l'impression de se plaindre de Geoffroy, ce n'était pas du tout le cas. Elle avait le sentiment de renaître depuis son retour, elle n'avait jamais été aussi heureuse que ces dernières semaines... le moins qu'elle puisse faire en retour, c'était de soutenir son époux. Elle trouvait honorable qu'il choisisse de rejoindre la garde royale, elle appréciait de découvrir sa dévotion envers la Couronne demeurée intacte. Elle avait peur de le perdre de nouveau, mais elle ferait ce qu'il faudrait pour que ça n'arrive pas. Elle estimait que son mariage était une vraie réussite, de bout en bout, sans aucun conteste. Même s'il avait dû supporter une pause de trop longue date. Mais elle sentait que les propos d'Abygaëlle dissimulaient autre chose, et elle le lui fit comprendre en évoquant son mari.

Ce n'était pas nouveau, Jocaste savait qu'entre les époux Odien, la situation était compliquée depuis un moment déjà. Depuis que leur fille avait épousé le prince, en fait. L'un ne parvenait pas à renoncer à une vie qui avait toujours été humble et laborieuse, l'autre ne comprenait pas que le premier ne sache se satisfaire de ses nouveaux privilèges. Elle le savait, mais elle savait surtout que le couple s'aimait. Par conséquent, elle avait espéré que la situation se serait améliorée entre eux. Mais de toute évidence, ce n'était pas le cas le moins du monde.

-Je ne veux pas donner l'impression de me mêler ici de ce qui ne devrait pas me concerner, mais j'ai le sentiment que les choses ne vont pas très bien avec votre mari, je me trompe ?

Elle pensait vraiment ne pas se tromper, mais elle laissait une échapatoire à son interlocutrice. Même s'elles s'entendaient très bien, elles n'étaient pas pour autant les meilleures amies du monde, elle ne voulait pas se mêler de ce qui ne la regardait pas, mais elle se disait que parler pourrait bien lui faire du bien, au moins ne serait-ce qu'un peu. Jocaste savait à quel point garder pour soi ses émotions pouvait être difficile et douloureux. Elle l'avai fait, pourtant, mais si elle pouvait revenir en arrière, elle agirait clairement différemment.

Elle avait eu de la chance, la vie lui avait offert une nouvelle opportunité, on lui avait rendu son époux tant aimé... Elle savait que d'autres n'auraient pas forcément une chance similaire. Abygaëlle parviendrait peut-être à y voir plus clair. Ou pas. Jocaste ne savait pas vraiment si elle saurait être d'une aide quelconque, mais elle avait envie de tendre la main à son interlocutrice, elle sentait qu'elle en avait besoin, tout simplement. Elle se trompait peut-être, lais dans ce cas, elles pourraient tout simplement changer de sujet. Un point c'est tout.

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Messages : 192 Date d'inscription : 05/06/2018

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Quand Jocaste reprit la parole, en affirmant qu’elle ne voulait pas donner l’impression de se mêler de ce qui ne la regardait pas, Abygaëlle avait un peu peur de ce que son interlocutrice allait bien pouvoir lui dire. Elle n’aimait pas spécialement qu’on lui parle de sa vie privée, forcément, parce qu’il y avait quand même beaucoup de chose que Abygaëlle gardait pour elle.

Cela dit, Abygaëlle ne fut pas bien surprise d’entendre la femme sous ses yeux lui parler de Gwendall, des soucis qu’elle semblait rencontrer avec son mari. Ce n’était pas quelque chose que le couple Odien pouvait réellement cacher, même s’ils pouvaient avoir envie de le faire. Abygaëlle en tout cas aimerait bien pouvoir le cacher bien plus, sauf que ce n’était pas possible réellement. Gwendall passait plus de temps dans les champs qu’auprès de leur fille, ça signifiait quand même qu’il ne s’adaptait pas réellement à la nouvelle vie qu’ils devaient avoir, en tant que parents de la femme du prince. Leur place se trouvait quand même auprès de Anna normalement, mais c’était quelque chose que son époux avait du mal à comprendre. Ou en tout cas qu’il n’avait pas envie de comprendre.

« On peut dire ça comme ça en effet. » Répondit-elle, en ne se montrant effectivement pas réellement précise. Elle n’avait pas vraiment envie de rentrer dans les détails, cela dit ce n’était pas comme si elle était capable de cacher le fait qu’elle et Gwendall n’étaient vraiment plus sur la même longueur d’onde. « Nous… eh bien, nous ne nous comprenons plus du tout maintenant. » Ajouta-t-elle, en expliquant un peu plus les choses. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle pouvait se permettre de dire à Jocaste ou non. Même si les deux femmes s’entendaient très bien, on ne pouvait pas non plus dire que Abygaëlle pouvait complètement se confier. Surtout sur certain détail. « Je crois que ça fait longtemps maintenant que c’est le cas. »

C’était le cas oui, ils avaient tenu si longtemps parce qu’ils avaient leurs filles, mais maintenant ce n’était plus le cas. Victoria était morte, ils n’avaient pas pu leur offrir la vie qu’ils avaient voulu, Eleonore avait disparu dans la nature – en quelque sorte, mais Gwendall avait eu l’occasion de la voir, ce qui ne l’aidait pas spécialement à être plus en phase avec son époux –, et Anna maintenant était une femme mariée vivant au château. Ces enfants n’avaient donc plus besoin d’eux, clairement, autant dire que ces enfants n’étaient plus capables de les raccrocher tous les deux, ce qui avait pu leur permettre de prendre sur eux pendant de nombreuses années. Maintenant qu’il n’y avait plus rien pour les raccrocher donc, Abygaëlle avait un peu le sentiment de s’éloigner de plus en plus de son mari. Elle ne savait pas du tout comment ils allaient faire pour s’en sortir, s’il y avait une façon pour eux de s’en sortir d’ailleurs, rien n’était dit.

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Messages : 738 Date d'inscription : 06/08/2017

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ocaste avait le sentiment d'avoir mis les pieds dans le plat, mais en même temps, elle sentait bien que cette situation peinait son interlocutrice, et même si elles n'étaient peut-être pas assez proches pour les confidences, qui sait, Jocaste considérait Abygaëlle en amie. Elle ne l'interrogeait pas pour se repaître de l'un ou l'autre ragot, mais bel et bien parce qu'elle voulait s'assurer que son interlocutrice allait effectivement bien, ou en tout cas le mieux possible. Et si elle pouvait lui être du moindre conseil ou du moindre réconfort, elle n'hésiterait pas.

Même si, évidemment, elle se sentait un peu hypocrite, à présent. Elle était tout au bonheur d'avoir retrouvé son époux, enfin, elle ne voulait pas que son bonheur conjugal retrouvé fasse de la peine à son interlocutrice. Qui sait, d'ailleurs, si elle ne se serait pas retrouvée à la place d'Abygaëlle en d'autres circonstances. Forcément, Geoffroy et elle s'aimaient comme au premier jour, parce que quelque part, il revivaient leurs premiers jours. Qui sait ce que des années de mariage, sans cette brutale rupture forcée de près de deux décennies, auraient pu avoir d'effet sur le couple Wincane ? Enfin, il n'était pas question d'elle, dans tous les cas.

Ils ne communiquaient plus, ils ne se comprenaient plus, et c'était le cas depuis un moment. De ce qu'elle savait, leurs vies avaient été bouleversées. Ils avaient tout à coup changé de rythme, peu avant ils mariaient la plus jeune de leurs filles, et Anna était on ne savait où. Personne ne savait véritablement où elle se trouvait depuis le mariage d'Eleonore. Pour un couple, ça devait forcément créer des divergences, des complications.

-Je regrette de l'entendre, répondit Jocaste avec douceur. Mais ce n'est qu'une mauvaise passe, sans doute, ajouta-t-elle sans rien en savoir.

De quel droit se permettait-elle, exactement, d'avancer de telles suppositions ? Elle n'en avait aucun droit, mais elle le faisait malgré tout. D'autant plus certainement qu'elle espérait que consoler un peu Abygaelle lui rendrait le sourire. Elle n'avait besoin de personne pour l'enfoncer, elle en était certainement parfaitement capable toute seule, à vrai dire, alors autant l'encourager au maximum.

-Vous avez vécu des moments compliqués et bouleversants, dernièrement, il est normal que cela vous ai chamboulé. Mais je vous connais depuis presque toujours, tous les deux. Votre amour a toujours été une évidence. Je suis certaine qu'il n'y a aucun obstacle que vous ne réussirez à franchir.

Il était possible que le retour de Geoffroy ait réveillé quelque peu son côté fleur bleue, elle pourrait difficilement prétendre le contraire, et ne se le permettrait certainement pas, qui plus est, mais ce n'était pas être naïf que de croire en l'amour, après tout. Et elle ne faisait que dire la vérité au sujet du couple Odien, rien de plus.

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Messages : 192 Date d'inscription : 05/06/2018

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Quand Jocaste lui affirma qu’elle regrettait d’entendre ses paroles, Abygaëlle se permettait de croire que son interlocutrice était sincère. En même temps, Jocaste n’aurait aucune raison de lui dire ça si elle ne pensait pas les mots qu’elle prononçait. Cependant, c’était évident que la femme prenait un risque en affirmant que ce n’était qu’une mauvaise passe à passer. Abygaëlle afficha un léger sourire aux propos de la dame de compagnie de la reine, mais elle ne parvenait pas vraiment à croire ses mots. Elle avait envie de se dire que ce n’était qu’une mauvaise passe, bien sûr, parce qu’elle tenait énormément à Gwendall et qu’elle n’avait aucune envie de le perdre. Mais en même temps, elle se disait aussi qu’elle l’avait peut-être déjà perdu depuis beaucoup trop longtemps.

Jocaste reprit en affirmant qu’ils avaient vécu des moments complexes, qu’ils avaient quand même vécu pas mal de bouleversements dernièrement. C’était le cas en effet, on ne pouvait pas réellement dire que la vie des Odien avait quand même été quelque peu remuante ces derniers temps. Même avant d’ailleurs, ça n’avait pas été de tout repos. Mais forcément, les derniers mois avaient quand même été source de beaucoup de chamboulement. Abygaëlle afficha un sourire un peu plus grand quand Jocaste précisa qu’elle les connaissait depuis presque toujours, et qu’elle était certaine qu’il n’y avait aucun obstacle qui pouvait se mettre en travers de leur chemin. La mère de Anna et Eleonore ne savait pas si c’était le retour de son époux ou non, mais elle avait le sentiment que Jocaste était beaucoup plus optimiste, beaucoup plus fleur bleue. Ce qui en soit n’était pas une mauvaise chose, Abygaëlle devait bien avouer qu’elle aimerait bien pouvoir penser comme elle en cet instant précis. Mais elle n’avait pas autant confiance en son couple que Jocaste semblait avoir confiance.

« J’aimerais pouvoir me dire la même chose que vous. » Jocaste allait peut-être la prendre pour une rabat joie, mais elle se montrait sincère dans ce qu’elle disait. Elle aimerait bien que ça soit aussi facile, elle aimerait bien se dire que tous les obstacles ne pouvaient pas les empêcher de se retrouver, alors qu’au fond elle se disait qu’elle l’avait déjà perdu depuis bien longtemps. Depuis de nombreuses années, depuis peut-être l’arrivée de Victoria dans leur vie. « Mais je crois bien que sans nos filles, nous n’aurons pas réussi à nous… supporter. » Le mot était fort, sans doute, mais Abygaëlle se contentait d’exprimer ce qu’elle ressentait. « Et la position de Eleonore maintenant n’arrange rien. » Soupira-t-elle. La position d’Anna bien sûr, mais le jeu de dupe était forcément de mise.

Elle ne devrait sans doute pas en dire autant, mais c’était la vérité. Anna était la femme du prince, quelque chose qui ne plaisait pas spécialement à Gwendall. Eleonore avait disparu, encore quelque chose qui ne plaisait pas à Gwendall. Elle non plus bien sûr, elle avait envie d’avoir sa fille à ses côtés, mais elle ne pouvait pas se détourner du droit chemin pour autant. Et c’était bien ça le souci.

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Messages : 738 Date d'inscription : 06/08/2017

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ocaste ne pouvait malheureusement pas parler à la place d'Abygaëlle, elle ignorait tout de l'intimité du couple Odien et de combien cette dernière avait été mise à mal par les circonstances. Il était facile de jauger d'un point de vue extérieur la vie des autres, mais au fond, on ne voyait jamais que ce qui était en surface, et elle en savait quelque chose, en réalité, car elle-même s'était plus d'une fois laissée berner par les apparences. Malgré tout, elle voulait croire dans la solidité du couple que formaient Abygaëlle et Gwendall. Car si un couple tel que le leur n'était pas capable de survivre à tous les obstacles, quel couple pouvait bien en être capable ? Et est-ce que le sien, d'ailleurs, en serait capable ? Rien n'était moins sûr. Et pourtant, elle avait besoin de savoir que rien ne se mettrait jamais au travers de son histoire avec Geoffroy. Bien sûr, c'était on ne peut plus égoïste que de raisonner de la sorte, mais c'était malgré tout ainsi qu'elle pensait, et ne saurait jamais s'empêcher de penser. Elle avait toujours été égoïste, c'était comme ça.

Malheureusement, le bilan qu'Abygaëlle tirait de sa propre romance n'avait rien de franchement glorieux, vraiment pas. Elle semblait véritablement croire que leurs filles étaient ce qui avait cimenté leur couple, ça et rien d'autre. Seulement, de filles, ils n'en avaient plus qu'une auprès d'eux. Anna était aux abonnées absentes, Victoria également. Il ne restait plus qu'Eleonore. Eleonore qui devrait, à l'heure actuelle, faire la fierté de ses parents. Pourtant, là encore, l semblerait que tout ce que Jocaste pouvait suggérer était erroné. Comme si la position nouvelle de leur fille au sein de la cour, la promesse du trône et de la fortune, avait détruit jusqu'aux fondations mêmes de leur relation qui semblait pourtant si solides. Elle espérait de tout coeur qu'ils réussiraient à sortir de cette impasse.

-J'aurais pourtant cru que votre nouvelle position n'aurait fait que confirmer vos sentiments. Votre fille est une princesse, que peut-on espérer de mieux pour son enfant ?

Elle se mêlait une fois de plus de ce qui ne la regardait pas, elle le savait bien, mais c'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait s'empêcher de donner son opinion sur la question. Elle et Abygaëlle avaient des tempéraments et des points de vue assez similaires, il semblait par conséquent assez logique, voire même évident que de se mettre à sa place, et d'envisager qu'elles voient les choses de la même manière. Abygaëlle devait forcément être heureuse de la position de sa fille. Et dans ce cas, alors, le problème devait évidemment venir de l'époux d'Abygaëlle, qui n'était pas à même d'apprécier vraiment ce qu'il avait pourtant la chance d'avoir.

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Messages : 192 Date d'inscription : 05/06/2018

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Quand Jocaste affirma qu’elle aurait cru que la nouvelle position de Eleonore – la fausse Eleonore et donc Anna –, ne pouvait que renforcer encore les sentiments du couple Odien, Abygaëlle n’en voulait évidemment pas à la dame de compagnie d’Aurore de parler de cette façon. Techniquement parlant, la femme s’occupait très clairement de quelque chose qui ne la regardait pas, mais Abygaëlle ne lui en voulait pas. Parce qu’elle l’appréciait, parce qu’elles étaient deux femmes qui pensaient un peu de la même manière, qu’elle se retrouvait pas mal chez son interlocutrice et surtout que ça lui faisait du bien de pouvoir se confier sur ce qu’elle vivait. Elle ne pouvait pas tout dire à tout le monde bien sûr et clairement, il était évident que Abygaëlle ne pouvait pas parler de tout à Jocaste. Mais, il y avait certaines choses qu’elle pouvait aborder avec son interlocutrice. Des choses qu’elle ne pouvait pas parler avec son époux.

« Rien de mieux, c’est bien évident. » Répondit-elle quand Jocaste lui demanda ce qu’on pouvait espérer de mieux pour sa fille qui devenait une princesse. Anna était la femme de Gabriel, elle avait la meilleure position possible et par moment, Abygaëlle avait un peu le sentiment d’être la seule à se rendre compte de la bonne position de la jeune femme. Même Anna était quelque peu embêtée, alors qu’elle n’avait normalement aucune raison de se plaindre. Enfin… sa fille n’était pas réellement la question pour l’heure, il était question de son époux. « Et je sais que Gwendall est parfaitement heureux pour notre fille. Le souci… disons que je crois qu’il n’aime pas vraiment que notre vie ait à ce point changé. Je ne sais pas réellement. J’ai l’impression que notre vie d’avant lui manque. Il aimerait qu’on se contente de passer notre temps chez nous, mais ce n’est évidemment pas possible. » Il n’y avait pas que cela bien sûr, Victoria était morte, Eleonore était dans la nature et ils avaient peur qu’elle subisse le même sort que Victoria. Autant dire qu’il y avait beaucoup de chose qui pouvaient potentiellement les déranger et Abygaëlle n’était pas entièrement sereine. Cependant, elle n’avait aucune envie de gâcher tous les sacrifices qu’ils avaient fait, en ne profitant pas pleinement de la position de Anna. Ils avaient fait tout cela pour qu’elle ait une belle vie – dans l’idée, leurs deux filles devaient avoir des belles vies toutes les deux, mais ça ne s’était pas passé comme il le fallait –, ce serait idiot de gâcher tous ces sacrifices en ne profitant pas pleinement de ce qu’ils avaient gagné. « Et moi, je veux être auprès de ma fille. Je ne peux pas me contenter de vivre… comme avant, sans mes filles. »

Elle pourrait très bien se contenter de rester chez elle, dans leur champ, se contenter d’avoir une vie normale loin du château. Mais c’était impossible, elle avait besoin d’être auprès de Anna quand même, c’était sa place. Elle se sentait plus à sa place auprès de sa fille que de son époux.

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ocaste devinait que si son point de vue rejoignait entièrement celui d'Abygaëlle, elle aurait toutes les difficultés du monde à se mettre à la place de son époux. Comment pouvait-on à ce point demeurer aveugle et réfractaire à des opportunités qui étaient pourtant évidentes ? Bien sûr, Jocaste se doutait que le changement devait être radicale, et ils en avaient déjà connu un de grande ampleur après le départ de Victoria, mais quand les choses changeaient pour le meilleur, pourquoi vouloir en faire quoi que ce soit d'autre ? Pourquoi regarder sans cesse en arrière ? Jocaste ne pensait honnêtement pas qu'il puisse y avoir grand-chose à envier dans la vie que les Odien menaient avant de trouver une place de choix au sein du château. Gwendall ne devrait même plus travailler aux champs, selon l'opinion de Jocaste. Elle trouvait le roi bien aimable d'avoir toléré que sa position rappelle ainsi constamment la piètre extraction de laquelle Eleonore était issue, il serait pourtant préférable de la faire oublier. Jocaste était convaincue, intimement, que tout ce qui se passait actuellement répondait à une sorte de grande ordonnance et que s'en plaindre ou ne pas savoir s'en satisfaire relèverait presque de la trahison.

-Votre place est ici, auprès de la princesse, la question ne se pose même pas. En dépit de tous le respect que j'ai pour votre époux, c'est lui qui devrait apprendre à connaître sa place... La vie de paysan n'est pas compatible avec l'exemple qu'il faut donner à une princesse et future reine.

Elle était peut-être tranchante dans ses propos, mais c'était ce qu'elle pensait. Et puis, quelle absence d'instinct paternel était-ce là que de négliger à ce point sa fille pour retourner constamment à ses champs ? Elle ne pouvait pas entièrement juger une histoire dont elle ne connaissait bien évidemment qu'une parcelle, mais ce serait mal la connaître que de croire qu'elle allait s'en priver alors que la perspective était à ce point tentante. Bien sûr que Jocaste ne pourrait avoir qu'envie de dire le fond de sa pensée dans ces circonstances, d'autant qu'il lui était sincèrement insupportable de voir un parent négliger à ce point son devoir parental quand elle-même n'aurait demandé qu'à pouvoir elle aussi se soumettre à un tel devoir.

Jamais elle n'aurait l'opportunité de sacrifier à sa progéniture le temps et l'attention qu'elle aurait rêvé de lui accorder. Aucune tâche d'aucune sorte, et encore moins le travail peu glorifiant de la terre, ne pouvait justifier de s'éloigner de son enfant. Gwendall Odien devrait plutôt goûter à ses privilèges s'il ne voulait pas qu'on finisse par lui en priver au vu d'une conduite entièrement contradictoire avec les attentes qui pouvaient lui être adressées. Oui, vraiment, elle plaignait Abygaëlle.

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Messages : 192 Date d'inscription : 05/06/2018

Le respect est le lien de l'amitié.

Il était difficile de se confier sur sa situation à une personne qui finalement n’en connaissait que très peu de point et qui ne devait pas spécialement en connaître plus. Abygaëlle devait jouer du mensonge auprès de Jocaste, prétendre que Eleonore était celle qui avait épousé Gabriel parce que c’était celle qui avait pris le cœur du prince, prétendre que Anna était celle qui n’était pas présente, prétendre que Victoria était heureuse dans le royaume du bout de l’océan. Comment parvenir réellement à se confier quand la personne en face ne connaissait pas tous les détails ? Abygaëlle n’était pas sûre de pouvoir complètement le faire, mais en même temps elle avait besoin de parler de tout ça. Elle avait besoin de soutien, d’oreille attentive. Et c’était ce qu’elle cherchait auprès de Jocaste et ce qu’elle parvenait à obtenir en effet.

Quand la dame de compagnie de la reine affirma que sa place était ici, auprès de la princesse, cela fit vraiment du bien à Abygaëlle. Elle savait bien que sa place était auprès de Anna, il était évident qu’elle se devait d’être auprès de sa fille, qu’elle devait soutenir la princesse. En tout cas, Jocaste ne cacha pas vraiment ce qu’elle pensait de Gwendall et de la place qu’il ne prenait pas, puisqu’elle affirma que c’était son époux qui devait apprendre à savoir où était sa place. Forcément, au vu de la situation, Abygaëlle avait conscience que ce n’était pas facile pour son mari, qu’ils devaient quand même accepter des horreurs mais c’était des choses qu’ils apprenaient à avoir depuis longtemps. Mais en même temps, oui, Abygaëlle aimerait vraiment que son époux prenne plus sur lui.

« Je suis de votre avis en effet. » Dit-elle, quand Jocaste affirma que la vie de paysan n’était pas réellement compagnie avec l’exemple qu’ils devaient donner à une future reine, ce qui était Anna quand même. Abygaëlle savait bien que son époux tenait à protéger le plus possible sa fille, mais il avait aussi envie de protéger leur autre fille et… eh bien, il n’était pas capable d’abandonner leur ancienne vie. « Mais je ne crois pas vraiment qu’il en soit capable. » Ajouta-t-elle dans un soupire.

En soit, elle comprenait parfaitement son mari, mais elle avait quand même envie qu’il prenne un peu plus sur lui, qu’il accepte de soutenir leur fille ici, qu’il accepte le fait qu’ils ne pouvaient plus avoir leur vie d’avant. Abygaëlle aimait toujours son époux bien sûr, mais il était évident quand même qu’ils ne se comprenaient plus sur de nombreux points et par conséquence, elle n’avait plus aucune idée de comment les choses allaient se passer. De comment ils allaient s’en sortir, tout simplement.

« Je ne peux pas m’empêcher de me dire que nous n’avons plus grand-chose en commun. » Ce qui lui arrachait le cœur, mais en même temps c’était une vérité à laquelle elle devait faire face. « Nous formions une famille autrefois, ce n’est pas vraiment le cas maintenant. »

Elle avait le sentiment de ne faire que se plaindre, mais justement elle avait besoin de se confier et d’en parler à une personne qui pouvait en partie la comprendre, même si ce n’était effectivement qu’en partie.

Code by Gwenn

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Messages : 738 Date d'inscription : 06/08/2017

Le respect est le lien de l'amitié.

J

ocaste ne doutait pas qu'Abygaëlle soit de son avis. Il était absolument évident qu'elle était dépassée par les circonstances mais avait la profonde conviction de faire ce qui était juste. Ce n'était pas elle qui était dans l'erreur, mais bel et bien son mari, et Jocaste devinait qu'elle était particulièrement affectée par le comportement inacceptable de son époux.

En ce qui la concernait, Jocaste était convaincue du fait que Gwendall Odien était en capacité de renoncer à ses anciennes fonctions afin de se montrer digne du rôle que tenait sa fille. Après tout, ce n'était pas grand-chose, qui lui était demandé, on lui demandait d'accepter les privilèges qui lui étaient offerts, ça n'avait absolument rien d'une corvée. Renoncer à son dur labeur pour accepter de vivre dans le luxe et l'oppulence... c'était à la portée de tous, n'est-ce pas ? Non, Gwendall faisait clairement preuve de mauvaise volonté, quitte à mettre son sa propre fille et sa propre femme en difficulté. C'était tout à fait indigne de sa part, Jocaste ne savait pas le considérer d'une autre façon. Et elle ne comptait pas mâcher ses mots. Elle avait une certaine affection pour son interlocutrice, elle estimait que sa situation n'avait rien de juste, et par conséquent, elle estimait très naturel que de prendre sa défense.

-Il ne tient qu'à vous de faire en sorte d'être une famille de nouveau, répondit Jocaste.

C'était sans doute facile de son point de vue, d'apporter un tel jugement, de donner de tels conseils alors qu'elle n'était pas à la place de son interlocutrice, mais c'est justement parce qu'elle n'était pas à la place de son interlocutrice qu'elle était capable de jeter un regard objectif sur cette situation. Elle estimait qu'Abygaëlle avait tout intérêt à faire preuve de persévérance : et en matière de persévérance, Jocaste s'y connaissait mieux que quiconque.

-Si votre époux ne veut pas entendre raison, alors obligez-le. C'est nécessaire. Il en va de votre réputation à tous, y compris de celle de votre fille. Peut-être vous le reprochera-t-il pour commencer, mais il finira par admettre que vous avez eu raison.

Certes, les hommes avaient une autorité naturelle sur leurs épouses, c'était du moins une chose que Jocaste pensait sincèrement, mais les femmes avaient leur rôle à jouer, et une autre sorte d'autorité, elle aussi naturelle, sur leurs époux. Elles avaient le pouvoir de leur faire entendre raison. Et donc, Jocaste voulait sincèrement croire qu'Abygaëlle, en utilisant l'un ou l'autre moyen de pression qu'elle aurait à sa disposition, serait capable de faire plier Gwendall à son autorité. Elle était une femme intelligente, et pleine de ressources, Jocaste était convaincue qu'elle saurait y faire, et à la perfection, qui plus est.

code by Mandy

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Messages : 192 Date d'inscription : 05/06/2018

Le respect est le lien de l'amitié.

Les propos de Jocaste étaient simples dit comme ça, mais en même temps… plutôt complexe à réaliser. C’était simple en effet, il suffisait que Abygaëlle fasse en sorte qu’ils soient une famille de nouveau, puisque c’était un peu ça qui pêchait. Quand ils avaient leurs filles, Gwendall et elle tenaient le coup, mais ce n’était plus réellement le cas aujourd’hui. Le fait que leurs filles ne soient plus là, ils se retrouvaient seuls avec eux même et c’était là que les ennuis commençaient. L’affection était toujours présente bien sûr, mais c’était… différent.

Jocaste reprit en affirmant que si son époux ne voulait pas entendre raison, elle n’avait qu’à l’obliger. Encore une fois, les paroles de la femme avaient du sens, mais ce n’était pas si évident à mettre en place. Cela dit, Abygaëlle écoutait attentivement les propos de Jocaste, partageant son avis sur le fait que tout cela était d’une grande nécessité. Les actions de Gwendall touchaient directement Anna, même si ce n’était pas volontaire de sa part, il ne pouvait pas mettre en cause la réputation de leur fille au château. Ils ne pouvaient pas venir en aide à Eleonore comme ils le souhaiteraient – même si Abygaëlle ne le montrait peut-être pas assez –, mais ils pouvaient quand même prendre la peine de s’assurer que rien n’arrive à Anna à cause de leur attitude. Jocaste avait raison, elle devait le forcer. Même si Gwendall risquait de lui en vouloir, il ne pourrait que comprendre que c’était nécessaire.

« Vous avez raison. » Confirma-t-elle, en hochant de la tête en même temps.

Cela dit, même si elle confirmait que son interlocutrice avait raison, il fallait encore qu’elle réfléchisse à comment elle allait pouvoir s’y prendre. Mais elle n’avait pas d’autres choix, c’était ce qu’elle devait faire sans aucune hésitation pour s’assurer que la situation ne tourne pas plus encore à leur désavantage. Il en allait d’Anna, de sa protection, de son image, de sa réputation. D’une manière ou d’une autre, Abygaëlle allait devoir faire entendre raison à Gwendall, elle allait devoir faire en sorte qu’il change d’attitude.

« Je vous remercie Jocaste pour toutes ces paroles censées. » Mine de rien, Abygaëlle devait bien avouer qu’elle appréciait grandement le soutien de la femme sous ses yeux. Elle n’était pas n’importe qui dans la cour du roi, elle était proche de la reine, c’était une bonne chose qu’elle soit de son côté et qu’elles puissent avoir une bonne entente. Jocaste faisait clairement parti des personnes qu’il était important d’avoir dans son entourage. Elle n’avait pour autant pas l’intention de se pencher plus sur ses problèmes, il fallait quand même essayer un maximum de les garder pour soi. « Je ne vais pas manquer de mettre vos conseils à exécution. » Ajouta-t-elle, dans un fin sourire avant de reprendre. « Mais pour l’heure, je ne vais pas prendre plus de votre temps, vous devez avoir plein d’autres choses à faire que de m’écouter parler de mes problèmes avec mon époux. »

Code by Gwenn

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