Papotages et confidences | Anna & Adélaïde

Messages : 111 Date d'inscription : 01/09/2016

Papotages et confidences

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Adélaïde était contente qu’Eleonore ait du temps à lui consacrer. Il est vrai qu’avec son statut de princesse, rien n’était sûr. Elle ignorait quelles étaient ses tâches exactement, mais elle ne doutait pas qu’elle ait tout de même quelques obligations chronophages. Quoiqu’il en soit, elle était contente de pouvoir passer un peu de temps avec son amie. Que ce soit Gabriel ou Eléonore, elle appréciait toujours leur compagnie et passait en général un agréable moment. C’était toujours bien de pouvoir passer du temps avec ses amis et les personnes que l’on appréciait vraiment.

Eleonore en faisait partie, bien loin de douter de son identité et de tous les complots royaux, elle voyait en elle une jeune femme charmante et dont la compagnie était très appréciable. Surtout qu’elle savait qu’elle pouvait parler de tout avec elle, ce qui était un bon point. Adélaïde savait également qu’elle pouvait se confier sans crainte à son amie, et d’ailleurs, c’était une très bonne chose, car elle avait des choses à lui conter. A commencer par son entrevue avec Sylvain… elle n’était pas près de l’oublier. Cela ne s’était pas du tout passé comme elle l’avait espéré, et elle était vraiment déçue de qui il était en réalité, mais elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même après tout.

Mais autant garder tout cela pour Eleonore, enfin, sauf si cela l’ennuyait bien sûr, mais en général, elle était plutôt friande de connaître les dernières nouveautés. Le château de Féerie se faisait de plus en plus gros, au fur et à mesure que la calèche dans laquelle était Adélaïde avançait. Elle venait passer des séjours tellement souvent ici, que c’était presque devenu une seconde maison pour elle. Et si en règle générale, elle tentait d’éviter le roi au maximum parce qu’il la mettait mal à l’aise, elle appréciait vraiment venir ici. Le cocher s’arrêta et elle descendit pour rejoindre le château.

Elle traversa les couloirs avec aisance, avec le temps, elle avait appris à se repérer parmi tous les couloirs, et il y en avait. Elle arriva finalement devant les appartements de la princesse et frappe doucement à la porte. Elle attendit qu’on lui dise d’entrer, puis elle rejoignit son amie. Elle lui adresse un sourire.

« Bonjour Eleonore, ça me fait plaisir de te voir. »

black pumpkin

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▬ Anna & Adélaïde ▬
Papotage et confidences.

Anna n'avait pas grand chose à faire aujourd'hui, à part essayer de mettre de l'ordre dans ses pensées. Il y avait des choses qu'elle attendait encore de la vie, malgré les nombreux retournements qu'elle avait subit. Elle avait douté, regretté, craint et détruit beaucoup de choses, mais elle n'avait visiblement pas perdu tout espoir. Il lui restait une faible lueur au bout du tunnel : une lueur que sa mère avait eu la bonté de lui faire parvenir. Pour le moment, il était trop tôt pour y songer, mais la princesse avait du mal à écarter ses pensées de ce rêve un peu fou. Heureusement, aujourd'hui son amie Adélaïde venait lui rendre visite. Elle avait reçu un courrier de sa part quelques temps auparavant demandant si elle pouvait venir profiter de sa compagnie, courrier auquel elle avait répondu que cela lui ferait grand plaisir. Cette demoiselle, fille du seigneur de Danne, n'était bien évidemment pas au courant de qui était vraiment la princesse de Feérie. Elle l'appelait Éléonore, comme tout le monde, ce qui en soit était un peu complexe. Ceci dit, la jeune femme s'était habituée tant bien que mal à ce prénom qui n'était pas le sien et ne jouait presque pas la comédie avec sa camarade. Si son identité n'était pas la vraie, son attitude demeurait fidèle à qui elle était réellement. Aussi Adélaïde s'était-elle attachée à la vraie Anna, même si elle l'ignorait elle-même. Lorsque celle-ci pénétra dans la chambre, la princesse répondit à son sourire par un identique.

« Tu m'as manqué Adélaïde. Trop de temps a passé depuis notre dernière entrevue. Comment te portes-tu ? » Demanda-t-elle, aimable.

D'un geste amical, elle invita son amie à s'installer où elle le souhaitait. Ses appartements royaux étaient naturellement bien meublés et il y avait là de nombreux poufs, fauteuils et bancs pour s'asseoir, sans compter les bords du lit où la princesse aimait tant s'installer elle-même. Cet environment luxueux plaisait à Anna qui n'avait eu aucun mal à s'y habituer en arrivant pour épouser Gabriel à la place de sa sœur. Depuis toujours, elle savait que sa place était dans le luxe et l'abondance, alors y parvenir n'était en soi pas une surprise, même si elle ne pensait pas y arriver de cette manière.

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Adélaïde était contente de pouvoir voir la princesse, et de pouvoir passer un peu de temps avec elle. Elle ignorait ce qu’étaient les obligations d’une princesse, mais elle se doutait que l’on devait probablement préparer celle qu’elle pensait être Eleonore à devenir la future reine, donc elle ne devait pas se tourner les pouces toute la journée. Ce qui était d’autant plus gentil de sa part de lui accorder un peu de son temps. Elle ne voulait pas en abuser, mais elle souhaitait tout de même profiter un peu de son amie. Danne n’était pas à côté, et elle ne pouvait pas voir Eleonore aussi souvent qu’elle le voudrait, ou même Gabriel qui était son ami tout autant que l’était son épouse. Au moins, elle n’avait de préférence pour aucune des deux, et n’avait pas du tout la même relation avec l’un ou avec l’autre. Gabriel était tout de même plus occupé et moins disponible que sa femme. Et si c’était normal, Adélaïde était tout de même un peu inquiète par les révélations qu’il lui avait faite quelques temps auparavant. Mais bon, elle avait confiance en lui, et il avait promis de faire attention. Quoiqu’il en soit, il était là question d’Eleonore, et non de Gabriel. Elle espérait qu’elles puissent passer un bon moment toutes les deux, mais elle ne se faisait pas trop de souci, après tout, elles étaient amies, alors tout ne pouvait que bien se passer. En tout cas, elle semblait contente de la voir, c’était déjà une excellente chose, Adélaïde l’était tout autant.

« Tu m'as manqué Adélaïde. Trop de temps a passé depuis notre dernière entrevue. Comment te portes-tu ? »

Elle lui sourit sincèrement en s’installant avec elle. Adélaïde n’avait aucune raison de penser qu’Eleonore puisse être fausse avec elle, elles étaient amies après tout. Et elle ne voyait pas pourquoi la princesse ferait semblant, ce n’était pas comme si Adélaïde représentait un quelconque avantage. Elle appréciait donc beaucoup d’entendre qu’elle avait manqué à son amie, surtout que l’inverse était tout aussi vrai, Adélaïde s’était ennuyée de la princesse, et elle était vraiment ravie d’avoir une entrevue avec cette dernière. Cette opportunité ne pourrait pas toujours se présenter, alors autant en profiter le plus possible.

« Tu m’as beaucoup manquée également. Je vais bien, je te remercie. Et toi, ce n’est pas trop dur d’être une princesse ? »

black pumpkin

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▬ Anna & Adélaïde ▬
Papotage et confidences.

Pour être tout à fait honnête, Anna appréciait la demoiselle plus qu'elle ne le devrait pour son propre bien. Depuis des années, elle s'était juré de ne pas s'attacher à des gens qu'elle pourrait utiliser pour gravir les échelons... Hormis Gabriel bien entendu, puisqu'elle ne pouvait - malgré tous ses efforts - pas arrêter de l'aimer de tout son cœur. En ce qui concernait Adélaïde, la chose était plus complexe puisqu'elle trouvait en elle une véritable amie à qui elle aurait aimé tout dire en confidence si seulement elle avait pu le faire. Néanmoins elle n'était pas idiote au point de croire que cette dernière resterait son amie si elle entendait tous ses noirs secrets. C'était tout aussi bien ainsi et empêchait Anna d'hésiter. Après tout, il lui restait beaucoup de choses à faire, d'étapes à franchir. Son ambition ne s'arrêtait pas simplement à être une princesse mariée à Gabriel. Elle comptait bien devenir un jour reine de Féerie et elle faisait bien entendu tout pour, apprenant un maximum en observant sa belle-mère. Si cette dernière ne l'aimait pas, c'était bien réciproque et elle n'avait aucune honte à s'imaginer la remplacer, surtout si son plan actuel prenait vie.

« Il y a beaucoup à apprendre et à faire, mais je trouve tout ceci absolument fascinant, si bien que c'est davantage un plaisir qu'une réelle difficulté. Et puis je n'ai guère à me plaindre, j'ai été généreusement accueillie dans la famille et je ne manque de rien. » Répondit-elle en souriant.

Ce n'était pas complètement un mensonge. Elle ne manquait effectivement de rien même si cela tenait plus des apparences qu'une réelle générosité venant de sa belle-famille. En vérité, les choses n'étaient pas aussi parfaites et joyeuses que ce qu'elle laissait entendre. Mais après tout, n'était-ce pas ce que l'on attendait d'elle ? Dire du bien de la famille royale, défendre ses intérêts, être un symbole de perfection pour faire briller le blason des Basiel ? C'était là sa principale mission et le roi avait été suffisamment clair là-dessus. Ne voulant pas monopoliser l'attention - même si elle adorait se vanter discrètement de la vie qu'elle s'était battue pour obtenir - Anna fit un sourire timide et décida de s'intéresser également aux dernières anecdotes croustillantes que son amie avait à proposer.

« Mais dis moi plutôt ce qu'il y a de neuf de ton côté. Je ne sors pas aussi souvent que toi dans le monde extérieur. Tu as des choses croustillantes à me raconter ? » Demanda-t-elle avec un clin d’œil malicieux.

Après tout, Adelaïde n'était pas mariée et Anna appréciait un bon ragot comme la plupart des filles de son âge. De plus, il était plaisant pour elle de chercher des informations pour son propre plaisir de temps en temps et non pas pour jouer l'espionne à la botte du roi.

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Adélaïde ne saurait pas vraiment dire si Eleonore avait la belle vie ou non. Elle serait plutôt d’avis que non, elle ne l’avait pas. Elle devait avoir des tonnes d’obligations éreintantes et ennuyantes. En tout cas, la jeune femme ne l’enviait pas une seule seconde. Ses parents l’ennuyaient déjà assez pour tout un tas de choses, tout un tas de protocole… Non, être princesse n’était vraiment pas un rêve qu’Adélaïde aurait pu chérir, ou chérirait un jour. Elle laissait cela aux autres, elle, elle voulait juste avoir plus de libertés, pouvoir vivre une vie qu’elle aurait choisi, mais cela semblait bien incompatible avec son rang, malheureusement. Pourtant, elle ne fuyait pas toute obligation. Par exemple, elle se souciait réellement du peuple de Danne, mais elle n’était pas du tout d’accord avec la façon dont ses parents géraient la chose, et ces derniers ne voulaient jamais entendre son avis. Elle avait lâché l’affaire, dans tous les cas, ils étaient bien trop butés, et elle s’égosillait pour rien. Enfin, ce n’était pas bien important. Elle préférait passer du temps avec son amie, plutôt que de penser à ses parents, cela n’avait rien de réjouissant, alors que la compagnie d’Eleonore l’était totalement.

« Il y a beaucoup à apprendre et à faire, mais je trouve tout ceci absolument fascinant, si bien que c'est davantage un plaisir qu'une réelle difficulté. Et puis je n'ai guère à me plaindre, j'ai été généreusement accueillie dans la famille et je ne manque de rien. »

Si Eleonore était contente de sa situation, Adélaïde ne pouvait qu’être heureuse pour elle. C’était au moins un sur les deux. Si elle s’inquiétait pour Gabriel, surtout avec ce qu’il lui avait dit même si ce n’était qu’à moitié, Eleonore ne semblait pas avoir besoin que l’on s’inquiète, tant mieux. Adélaïde connaissait mal le couple royal, elle était proche du princier certes, mais pour ce qui était de la reine et du roi… la reine, elle avait dû l’apercevoir une ou deux fois, et elle trouvait le roi effrayant. Mais si Eleonore était bien accueillie, tant mieux. C’était tout de même assez déstabilisant de constater que la princesse et le prince ne semblaient pas du tout en phase, mais elle n’était pas la mieux placée pour donner son avis, ou se mêler du couple marié.

« Mais dis moi plutôt ce qu'il y a de neuf de ton côté. Je ne sors pas aussi souvent que toi dans le monde extérieur. Tu as des choses croustillantes à me raconter ? »

Adélaïde ne savait pas vraiment quoi dire. Oui, elle en avait à dire, mais est-ce qu’il fallait vraiment les dire ? Elle n’en était pas vraiment certaine. Sa vie n’avait rien de très extraordinaire, s’il y avait parfois quelques épisodes qui sortaient de l’ordinaire, les choses restaient calmes. Et elle était certaine que cela n’avait rien à avoir avec la vie à la cour.

« Eh bien… Je ne sais quoi dire d’intéressant. Disons que la désillusion fait partie commune de mon quotidien je crois. »

black pumpkin

Messages : 286 Date d'inscription : 15/01/2014

▬ Anna & Adélaïde ▬
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Si la princesse se serait bien régalée d'un ragot croustillant et joyeux, elle n'hésita pas à abandonner son air enjoué lorsque son amie mentionna de la désillusion dans sa vie. Même si nombreuses étaient les personnes qui s'empresseraient de dire qu'Anna n'avait pas de cœur, force était de constater qu'ils se trompaient tous. Non seulement elle était capable d'aimer, mais elle pouvait aussi ressentir de la compassion pour ses proches. Concernée par les ennuis d'Adelaïde, la princesse prit délicatement ses mains dans les siennes, signe que la conversation était confidentielle, qu'elle pouvait tout lui dire sans crainte.

« Des désillusions ? Raconte moi. Je n'aime pas l'idée que tu sois peinée par quelque chose ou quelqu'un. » Répondit-elle.

Ses yeux ne quittaient pas ceux de son amie. Elle pouvait y lire pas mal de choses, des émotions désordonnées, mais rien qui ne faisait vraiment de sens. Anna aimait penser qu'elle était une experte pour lire dans les pensées des gens, mais la vérité était toute autre. Elle avait passé bien trop de temps dans sa vie à penser à elle-même pour posséder ce genre d'empathie. Pourtant, elle voulait sincèrement aider son amie si c'était dans ses moyens. Si les ennuis venaient de la famille d'Adelaïde, il ne serait pas trop compliqué d'arranger les choses en tant que princesse. En revanche, si ses inquiétudes venaient d'ailleurs... la situation serait plus délicate. Si Anna avait la volonté d'apporter du soutien émotionnel, elle n'en était pas toujours capable, ou du moins ses tentatives se terminaient souvent sur un échec.

D'un geste vif et discret, la princesse se leva, délaissant les mains de son amie quelques instants. S'il était temps des confidences entre amies, il était important que personne ne vienne les déranger. Elle fit quelques enjambées gracieuses jusqu'à la porte et fit tourner la grande clé dorée dans la serrure. Ainsi, elles étaient seules et loin des oreilles indiscrètes. Avec un sourire satisfait, Anna revint s'asseoir. Consciente d'avoir peut-être un peu coupé son amie qui allait commencer à parler, elle fit un regard navré.

« Désolé, mais nous serons plus à l'aise ainsi. Tu as toute mon attention désormais. Raconte moi absolument tout, n'oublie aucun détail. Je veux tout savoir. »

Après ces paroles encourageantes, Anna croisa ses jambes et appuya son menton dans sa main. Son coude reposait sur son genou. Sa posture était proche de celle d'une enfant captivée par une histoire.

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Adélaïde était convaincue qu’elle pouvait se confier sans crainte à celle qu’elle prenait pour la princesse Eléonore. Elle était l’une des personnes en qui elle avait le plus confiance. Et elle savait qu’elle n’avait pas besoin se craindre ses réactions. Dans tous les cas, Adélaïde n’avait pas grand-chose à dire. Si ce n’est ses déboires avec l’homme de la taverne. La jeune femme était déçue, c’était bien normal, elle avait réellement déchanté. Cet homme n’était qu’un rustre, un malotru. Mais il était aussi capable de se changer en loup, et il lui avait sauvé la vie, mais cela ne changeait rien en la façon dont il lui avait parlé.

« Des désillusions ? Raconte moi. Je n'aime pas l'idée que tu sois peinée par quelque chose ou quelqu'un. »

Adélaïde hocha la tête, mais en un sens, elle se sentait tout de même très idiote. Elle s’était monté toute une histoire, en écoutant celles racontées par Sylvain à la taverne. Elle s’était imaginée beaucoup de choses, elle s’était créé un personnage et elle s’était rendu compte qu’il n’avait rein à voir avec l’homme qu’elle avait imaginé. Elle savait qu’elle devait faire attention à son comportement, que ce n’était pas digne de son rang, et qu’il allait bien falloir qu’elle finisse par se ranger, et faire ce qu’on attendait d’elle. Et toute cette histoire l’avait un peu dirigée vers ce chemin. Elle avait des obligations, qui pouvaient découler sur le peuple de Danne, et elle ne pouvait pas se permettre de les mettre en difficulté pour ses envies d’aventure.

« Désolé, mais nous serons plus à l'aise ainsi. Tu as toute mon attention désormais. Raconte moi absolument tout, n'oublie aucun détail. Je veux tout savoir. »

La jeune femme regarda son amie aller fermer la porte, sans réagir. Eléonore pouvait bien faire ce qu’elle voulait ça ne la dérangeait pas. Elle ne savait pas vraiment quoi lui raconter, ou plutôt, par où commencer. Elle avait déjà dit à la princesse qu’elle aimait écouter les histoires d’un homme à la taverne, sans qu’elle soit rentrée dans les détails. Finalement, elle haussa doucement les épaules.

« C’est… assez idiot comme histoire. J’ai juste, rencontré l’homme de la taverne par hasard et il est totalement différent de ce que je m’étais imaginé. »

black pumpkin

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▬ Anna & Adélaïde ▬
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Anna se souvenait en effet que par le passé, son amie avait déjà mentionné plusieurs fois l'existence de cet homme mystérieux qui fréquentait des tavernes et s'attirait la sympathie des autres clients en racontant d'épiques histoires d'aventures. Déjà à l'époque, Anna s'était douté qu'Adélaïde avait un intérêt personnel pour ce conteur excentrique car autrement elle n'en aurait même pas parlé. Mais la princesse ignorait que sa camarade s'y était attaché au point d'avoir l'air aussi déçue de la véritable personnalité de l'intéressé. Voilà qui était problématique. Bien qu'ennuyée et remontée contre lui, est-ce qu'Adélaïde était déjà un peu éprise de lui ? Et dans ce cas, était-il encore temps de lui faire oublier totalement cet inconnu mal élevé ? Car Anna connaissait son amie et son émotivité.

« Il ne t'a pas fait de mal, j'espère ? Parce qu'il n'est pas trop tard pour lancer la garde à ses trousses et lui faire passer l'envie de chahuter ma meilleure amie. » Répondit Anna avec les sourcils légèrement froncés.

Et en même temps, avant de prendre une décision aussi extrême, Anna aurait bien aimé avoir plus de détails sur la situation. Et sur cet inconnu qui semblait avoir habité l'imagination de son amie avec insistance pour suffisamment longtemps pour que cela compte. Curieuse, elle se demandait à quoi pouvait ressembler un homme capable de captiver l'attention d'Adélaïde qui était clairement l'un des meilleurs partis célibataires de tout Féérie.

« Dis moi comment il est. Est-ce qu'il est grand ? Musclé ? Blond ? Brun ? Est-ce que ses yeux sont intelligents et fascinants ? Tu connais son prénom ? Je parie qu'il a un sourire à tomber par terre. »

Un sourire de connivence étira les lèvres d'Anna. Mariée et folle amoureuse de Gabriel, elle n'en restait pas moins capable de rêvasser et de glousser avec son amie à propos de sujets superficiels tels que ceux-là. Après tout, elle était une jeune femme avec des hormones et une vie intime de couple inexistante. Autant en profiter un peu par procuration à travers les ragots d'Adélaïde.

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Adélaïde ne trouvait rien de très glorieux à sa rencontre avec Sylvain. Au contraire, c’était plutôt un épisode qu’elle préférait oublier. Elle s’était totalement ridiculisée, et elle n’avait aucune envie de le croiser à nouveau. Sans compter ses histoires de métamorphes… même si elle considérait que c’était loin très pire que ce qu’il avait répondu à sa déclaration. Quelle idiote… elle aurait mieux fait de se taire, elle ne sait pas ce qu’il lui avait pris de lui dire ce qu’elle ressentait. Elle s’était probablement imaginée être dans l’une de ces histoires d’amour romantique, de princesse et de prince charmant. Cela avait été un échec cuisant, mais bon, elle n’était pas au trente-sixième dessous non plus, elle s’en sortait plutôt bien.

« Il ne t'a pas fait de mal, j'espère ? Parce qu'il n'est pas trop tard pour lancer la garde à ses trousses et lui faire passer l'envie de chahuter ma meilleure amie. »

Non, il n’y avait nul besoin d’en arriver là. Il n’avait fait que la repousser, cela ne justifiait pas de s’en prendre à lui. C’était un rustre personnage, certes, mais il ne lui avait rien fait qui puisse être retenu contre lui. Il l’avait même sauvée un peu plus tard… mais bon, peu importe. Le côté protecteur d’Anna à son encontre faisait chaud au cœur, et Adélaïde était reconnaissante envers son amie, mais il n’y avait aucune raison d’en arriver là.

« Oh non, ce n’est pas nécessaire ne t’en fais pas. »

Elle n’avait pas spécialement envie d’entrer dans les détails tout de suite. Mais elle offrit tout de même un sourire rassurant et honnête à la jeune femme. Si Adélaïde gardait de la rancœur envers cet homme, il ne méritait tout de même pas d’être pourchassé par la garde, ce n’était pas du tout ce qu’elle voulait.

« Dis moi comment il est. Est-ce qu'il est grand ? Musclé ? Blond ? Brun ? Est-ce que ses yeux sont intelligents et fascinants ? Tu connais son prénom ? Je parie qu'il a un sourire à tomber par terre. »

Adélaïde prit le temps de réfléchir, elle n’avait pas spécialement envie de s’attarder sur le sujet du jeune homme, même si elle comprenait la curiosité de son amie. Elle en aurait fait de même à sa place. Mais ce n’était pas des plus agréables de parler d’un homme qui vous avait éconduit, ou bien s’attarder sur son physique, qui était loin d’être désagréable évidemment.

« Il s’appelle Sylvain. Il est… oui plutôt grand, brun avec des yeux bleus profonds. Je ne peux pas vraiment dire grand-chose de son sourire, je ne suis pas certaine de l’avoir déjà vue sourire. »

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