Plus l'ami est ancien, meilleur il est. [pv Geoffroy <3]

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Plus l'ami est ancien, meilleur il est.

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es journées filaient les unes après les autres et se ressemblaient terriblement. En soi, ça ne devrait pas avoir d'importance, et le paysan n'avait absolument rien contre la routine, bien au contraire, même, il considérait qu'elle était nécessaire et fondatrices. Mais certaines routines sont agréables et d'autres destructrices, profondément destructrices. En agissant au quotidien comme il l'avait toujours fait, Gwendall avait le sentiment de corroborer un système qu'il avait longtemps embrassé en pensant que c'était mieux ainsi, avant de se rendre compte qu'il n'en était rien... Non, pas se rendre compte... Il avait su les failles du système avant tout le monde, en réalité. Mais il avait fermé les yeux, parce que cela ne le touchait pas personnellement. Mais avec ce qui se passait à présent, il ne pouvait plus faire comme si de rien n'était, il était contraint d'admettre ses torts, et ils étaient beaucoup trop nombreux, force lui était de l'admettre. Il aimerait pouvoir faire quelque chose pour Eleonore, la soutenir, apaiser sa peine du mieux possible... De même, il aimerait pouvoir parler avec Anna, l'entendre lui dire qu'elle regrettait, que leur famille avait encore des chances de redevenir ce qu'elle avait toujours été avant cela... Il aimerait tout autant pouvoir retrouver son épouse et l'aimer comme au premier jour, sans plus rien de cette tension sous-jacente qui lui tordait les entrailles. Et pourtant, il tenait toujours à elle, sincèrement à elle... De toute évidence, ça ne suffisait pas.

Un travail mécanique et laborieux pourrait avoir le mérite de lui vider l'esprit, mais il n'en était rien. Il cogitait, encore et encore, sans cesse, et aucune de ses pensées n'était là pour lui procurer ne serait-ce qu'un début d'apaisement. Il avait échoué, il avait espéré que les Odien sauraient redevenir une famille unie (rêve absurde s'il en est, mais auquel il s'était raccroché du plus profond de son être - car qu'avait-il d'autre, au fond ?), mais il n'avait pas été capable de cela, et plus le temps filait, moins il avait d'espoir. Ses deux filles, ses deux jumelles, qu'il aimait toutes deux tendrement, du plus profond de son être, seraient à tout jamais des soeurs ennemies, quoi qu'il arrive. Mais la vie devait continuer... et au moins, elles étaient en vie, et en (relative) bonne santé, c'était déjà ça... Même si ce n'était vraiment pas ça... Il était tout à son ouvrage quand elle vit un homme traverser la route, un silhouette lointaine... mais malgré tout familière... Etrangement familière. Gwendall l'observa, fixe, et tout à coup, il crut comprendre. Il s'avança, un peu indécis. Non... Il devait se tromper, mais il avait besoin d'avoir le coeur net,quoi qu'il en soit. Il s'approcha donc de lui et éleva la voix. Au pire, on lui dirait qu'il s'était trompé.

-Geoffroy ?

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Messages : 510 Date d'inscription : 06/08/2017

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Geoffroy avait encore un peu de mal à réaliser complètement qu’il était de retour à Féerie. Non pas que ça ne soit pas évident, il avait retrouvé Jocaste, il avait retrouvé son royaume, mais quand même. Par moment, il craignait un peu de se réveiller d’un rêve, de se rendre compte que tout cela n’était finalement que le fruit de son imagination et qu’il était encore coincé dans le royaume du bout de l’océan. Parce qu’il avait vraiment le sentiment de vivre un rêve éveillé, de vivre enfin ce qu’il avait toujours voulu revivre depuis presque vingt ans. Comme quoi, tout pouvait arriver. Geoffroy était bel et bien de retour dans son royaume. Et il avait tant de chose à redécouvrir. Parce qu’évidemment, il y avait eu quand même un sacré changement dans le royaume depuis la guerre. En même temps, une guerre n’était jamais anodine, surtout quand le souverain décédait dans la « manœuvre ». Il n’y avait plus la même personne sur le trône, il n’y avait plus la même politique et Geoffroy ne pouvait que se rendre compte des changements. Non pas que le royaume ait été en proie à l’horreur pendant le règne de Dorian, mais quand même. Geoffroy ne serait trop dire, mais il avait quand même le sentiment que la vie était plus paisible.

Évidemment, l’homme n’avait rien vu de la situation réelle, du fait qu’il y avait cette tension latente. Il n’en savait rien encore pour le moment. Et de toute façon, il était bien trop émerveillé par le fait de retrouver son royaume qu’il ne se voyait pas gâcher sa bonne humeur, sa bonne ambiance. Et il aimait à redécouvrir ces terres qui lui avaient tant manqué. Cela lui faisait un bien fou de se promener sur ces routes, profitant de cette fraicheur. Il n’y était quand même plus réellement habitué. Il n’avait pas à souffrir de ce soleil de plomb, qui avait le don de cramer la peau en moins de deux. Il marchait tranquillement sans avoir besoin de boire de l’eau toutes les cinq minutes, parce qu’il serait déjà déshydraté. Il pouvait se promener donc sans soucis, dans un air respirable, dans une atmosphère agréable et ça lui faisait un bien fou. Il était complètement perdu dans ses pensées alors qu’il marchait sur cette route, jusqu’à ce qu’il entende son prénom. Sans s’y attendre, parce qu’on ne pouvait pas dire qu’il envisageait de croiser quelqu’un qu’il connaissait. Non pas que tous ceux qu’il connaissait avaient disparu, mais disons que les années étaient passées. Mais on l’avait reconnu. Et quand il se retourna, il reconnut également l’homme.

« Gwendall ? » Demanda-t-il alors, pour bien confirmer qu’il reconnaissait bien l’homme qu’il n’avait pas vu depuis très longtemps et qu’il avait connu, il y a bien longtemps. Et sur qui, il ne s’attendait pas du tout à tomber. « C’est incroyable. » Il ne cacha pas du tout sa surprise en effet, parce qu’il ne s’y attendait pas du tout. « Comment tu vas ? »

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Messages : 723 Date d'inscription : 11/01/2015

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wendall n'en revenait vraiment pas. Il avait l'impression de se retrouver face à un mirage. Il avait beau reconnaître chez cet homme les traits, la carrure et le regard de son ami perdu il y a si longtemps, il envisageait au fond l'hypothèse de s'être fourvoyé, de le confondre peut-être avec un autre... Un autre qui serait son sosie, à n'en point douter. Mais il suffit que sa voix s'élève et que l'homme le reconnaisse à son tour pour que le doute se dissipe une bonne fois pour toutes. C'était bel et bien Geoffroy, cette fois, il en était certain, et comme il le remarquait si bien lui-même, cette situation était tout bonnement incroyable. Incroyable, oui, car cet homme avait disparu de sa vie (et de celle de tous ses proches) il y a vingt ans de cela. En vingt ans, tant de choses s'étaient passées ! Il avait eu le temps d'avoir deux filles (enfin, trois... difficile à dire), l'une d'elle avait eu le temps de devenir princesse, l'autre de fuir le joug de son roi et de devenir une fugitive, le royaume avait eu le temps de changer de visage. Plus rien ne semblait pareil. Ni personne.

Sauf eux, peut-être, qui devaient maintenant réapprendre les rudiments d'une conversation, eux qui n'avaient plus guère eu l'occasion d'en avoir depuis des années. La question de Geoffroy le désarçonna quelque peu, d'ailleurs. Comment allait-il ? Le paysan aurait bien du mal à répondre franchement à cette question. Au contraire, même, il ne savait que dire. Déjà en temps normal, il ne répondait souvent "oui" que par principe, mais là, dans leur cas précis... expliquer pourquoi, dernièrement, il n'allait pas bien, lui demanderait un temps infiniment long, sans doute, car il faudrait revenir des années en arrière, sur des événements que Gwendall n'était même pas sûr de pouvoir confier à Geoffroy, quand bien même, à une époque, il lui disait tout et ne lui cachait jamais rien, du moins rien de telle importance. Finalement, il contourna la question de la manière à ses yeux la plus logique.

-Tu me demandes comment moi je vais ? fit-il alors dans un sourire, comme si cela répondait à sa question. Mais toi alors ? Je te croyais décédé...

Et en ce qui le concernait, il semblait quand même particulièrement en forme pour un mort. D'accord, il paraît qu'il existait quelques fantômes, en ce bas monde, même si Gwendall n'avait jamais eu l'occasion d'en croiser, mais Geoffroy lui donnait tout l'air d'être un homme de chair et de sang, bien trop en forme pour qu'on puisse le supposer encore "parti de l'autre côté". Et il se sentait aussi heureux que circonspect de cette nouvelle. Où avait-il bien pu disparaître, toutes ces années, s'il était toujours vivant ,

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Messages : 510 Date d'inscription : 06/08/2017

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La question de Geoffroy pouvait sembler un peu étrange, mais en même temps il ne pouvait pas s’empêcher de se demander comment allait Gwendall. Cela faisait des années maintenant qu’ils ne s’étaient pas vus et pour cause, cela faisait des années qu’il n’avait pas mis les pieds sur Féerie. Et en prime, tout le monde avait cru qu’il était mort, même son épouse. Ce n’était donc pas étonnant que l’homme sous ses yeux soit à ce point étonné, mais ça n’empêchait pas Geoffroy de se demandait vraiment comment allait Gwendall. Après tout ce temps, il ne pouvait pas s’empêcher de se poser la question quand même. Au final, l’homme ne savait plus rien de son interlocuteur, il ne connaissait rien de sa vie. En même temps, après tout ce temps, ce n’était pas étonnant. L’homme afficha un sourire quand Gwendall mentionna le fait qu’il le pensait mort… effectivement, vu comme cela, c’était quand même étonnant de le croiser comme ça. Geoffroy n’avait pas ce souci-là, mais en même temps il se doutait que ce n’était pas du tout simple pour les personnes qui le connaissait, et qui le pensait mort, de le voir maintenant et de se rendre compte que non, il n’était pas mort.

« Oui, comme tout le monde. » Même Jocaste avait cru qu’il était mort, ce qui était parfaitement normal au vu de la situation. À la place des personnes qui se trouvaient dans ce monde, il aurait cru aussi qu’il était mort. Après tout, il avait été laissé pour mort de l’autre côté de l’océan et au vu de la situation, on ne pouvait pas croire qu’il reviendrait dans tous les cas puisqu’il y avait eu une barrière entre les deux mondes (jusqu’à présent). « J’ai été laissé pour mort lors de la guerre. » C’était rapidement dit, mais en même temps c’était le cas. On ne pouvait pas mieux résumer la situation qu’en affirmant qu’il avait été laissé pour mort lors de la guerre, que tout le monde était parti en le laissant là-bas (en l’abandonnant là-bas aussi). Et il n’avait pas pu s’en remettre assez rapidement pour pouvoir traverser l’océan à temps. « J’ai passé les dernières années de l’autre côté de l’océan. »

Ce royaume que tous les féeriens connaissaient, forcément. Certain simplement parce qu’ils semblaient être un havre de paix, d’autres parce qu’ils avaient eu l’occasion de « connaître » la guerre d’il y a vingt ans. Geoffroy ne pouvait pas savoir cependant que Gwendall était encore plus au fait à tout ce qui concernait Féerie, des secrets de ce royaume – que l’ancien garde royale ne connaissait pas réellement d’ailleurs. Geoffroy n’avait aucune raison de cacher le fait qu’il avait passé les vingt dernières années de sa vie de l’autre côté de l’océan, parce qu’il n’y avait aucune raison que ça soit un secret. Quand bien même, l’homme était bien placée pour savoir que la barrière avait été là dans un but précis et qu’elle n’avait aucune raison de ne pas être là.

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wendall se doutait qu'il n'avait pas forcément été très délicat en affirmant ainsi à son interlocuteur qu'il l'avait cru mort. Certes, il s'en doutait forcément, après tout, ils ne s'étaient pas vus pendant presque vingt ans, alors il devait s'en douter. Et aussi, comme il le fit remarquer lui-même, tout le monde l'avait cru, tout le monde y compris les personnes qui lui étaient encore plus proches de lui, à commencer par sa femme, donc. Pauvre Jocaste... Gwendall se souvenait combien l'absence de son époux, après la création de la barrière, l'avait dévastée. Savait-elle que son mari était revenu ? Dans tous les cas, ça ne le regardait pas. Pour l'heure, le paysan était surtout satisfait que son interlocuteur ne prenne pas ombrage du propos qu'il avait tenu avec sans doute trop de légèreté. Pour leurs retrouvailles, il espérait bien qu'ils pourraient faire l'impasse là dessus. Près de deux décennies s'étaient éoulées, ils avaient des milliers e choses à rattraper, si bien que Gwendall n'aurait su par quoi commencer. Mais pour l'heure, il se laissait surtout envahir par ses trop nombreux questionnements. Auxquels Geoffroy, d'ailleurs, commença à répondre de son plein gré.

Durant la guerre, il avait donc été laissé pour mort, suite à quoi, il était resté bloqué dans le royaume du bout de l'océan, ce royaume dont il avait entendu tant de choses sans savoir exactement à quoi il pouvait bien ressembler. Il n'imaginait même pas l'angoisse qu'il avait dû éprouver en se découvrant séparé des siens. Le paysan n'avait pas les préjugés de certains autres par rapport à cet autre royaume (du moins en ce qui concernait les préjugés négatifs), mais il ne pouvait qu'imaginer quel déracinement ça devait être quelle épreuve il avait ainsi subi. Mais ce n'était pas ce qui l'intriguait le plus en la circonstance, évidemment. Qu'il ait été bloqué, au regard de l'histoire, ça se comprenait, bien sûr... Mais il était là, il était de retour, donc il avait passé la barrière, donc la barrière n'existait plus... C'était une chose que Gwendall ignorait, comme il ne savait pas tout des plans des rebelles... mais qui ne le rassurait pas... Car bien sûr, il ne pouvait s'agir que de ça, non ? D'une initiative des rebelles ? Il ne voyait pas ce que ça pourrait être d'autre.

-Comment tu es revenu ? Depuis quand... ? Il marqua une pause, il imaginait que ce couplet avait dû lui être servi un bon paquet de fois depuis son retour, mais voilà, Gwendall n'arrivait pas à taire les questions les moins évidentes car lui aussi voulait en connaître les réponses, pour peu qu'on le lui accorde. Désolée, tu dois entendre ces questions constamment, j'imagine...

Mais il était complètement estomaqué par ce qu'il découvrait. Il ne pouvait pas prétendre le contraire.

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Messages : 510 Date d'inscription : 06/08/2017

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Geoffroy ne fut pas spécialement surpris d’entendre son interlocuteur lui poser des questions au sujet de son retour, se demandant depuis quand il était là et surtout comment il était revenu. C’était normal et concrètement, l’ancien garde royale entendait ces questions de la bouche de tout le monde depuis qu’il était revenu. Il avait bien compris que son absence – pour ne pas dire sa mort – avait quand même fait beaucoup parler. Gwendall avait cru qu’il était mort pendant toutes ces années, c’était normal qu’il soit surpris, qu’il ne sache pas comment réagir concernant son retour. Après tout, pour Geoffroy s’était quand même naturel en un sens, il se contentait simplement de rentrer et de retrouver (ou de tenter de retrouver) une vie normale. Quand bien même, c’était particulier pour lui aussi quand même, parce qu’il revenait dans un endroit, dans une vie, vingt ans après son départ. Ce n’était pas rien, tout de même, de retrouver Jocaste après vingt ans d’absence alors qu’ils avaient forcément changés tous les deux.

« Ne t’en fais pas, c’est normal. »

Geoffroy n’avait pas envie que Gwendall se reproche le fait de lui poser ce genre de question, il comprenait. Et cela ne le dérangeait pas, surtout venant d’un de ses plus proches amis quand même, si ce n’était le meilleur (il se montrait tout simplement un peu sur la réserve, parce qu’ils avaient forcément changés tous les deux, ils n’étaient peut-être plus fait pour être amis… il n’avait pas envie de cela, bien sûr, mais il ne savait pas).

« Ça fait quelques jours que je suis revenus. J’ai pu traverser l’océan, tout simplement. » Ça semblait simple, mais en même temps ça ne l’était pas tant que ça. Au final Geoffroy n’avait aucune idée de ce que Gwendall savait, de ce qu’il ne devait pas savoir non plus Il ne voulait pas forcément entrer dans les détails donc, au cas où tout simplement. Cependant, il n’avait pas spécialement envie de cacher quoi que ce soit à son ami non plus, au contraire. « Tu sais, je comprends que tu sois surpris. J’ai cru… j’ai cru que je ne pourrais plus jamais revenir. »

Et il ne cachait rien du fait qu’il était soulagé d’être de retour. C’était le cas, il se sentait bien mieux maintenant qu’il était rentré, quand bien même l’homme allait devoir faire un dernier aller-retour afin de terminer ses affaires là-bas. Une fois que ça allait être fait, Geoffroy allait donc pouvoir être de retour définitivement et ne plus jamais quitter son épouse. Cette épouse qu’il avait eu trop loin de lui pendant trop longtemps.

« Bon, alors, dis-moi, comment tu vas ? »

C’était logique qu’ils parlent de son histoire à lui, parce qu’au vu de la situation, Gwendall devait quand même se poser énormément de question. Cependant, Geoffroy n’avait pas spécialement envie que la conversation se contente de tourner autour de lui, il avait envie de savoir comment son ami allait, ce qu’il devenait depuis tout ce temps. Parce que les choses avaient forcément changés.

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Messages : 723 Date d'inscription : 11/01/2015

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ui, Gwendall se doutait bien que les questions qu'il venait de poser à Geoffroy, ce dernier les avait entendues de très nombreuses fois. Ceci dit, il acceptait d'y répondre, et le paysan en était ravi. Après tout ce temps, il aurait été déçu que son interlocuteur se contente d'ignorer ses questions... même si, après toutes ces années, il ne lui devait rien du tout. Gwendall avait envie de croire qu'ils pouvaient toujours se considérer comme des amis en dépit des circonstances, mais dans les faits, ce n'était pas si sûr, ils avaient forcément beaucoup changé, tous les deux, et ils avaient tout à réapprendre l'un de l'autre, sans l'ombre d'un doute. Geoffroy accepta donc de lui répondre, même si c'était de façon très cryptique. Il avait essayé de rentrer, mais la barrière l'en empêchait... jusqu'à maintenant. A présent, la barrière s'était effondrée, de toute évidence... et si la barrière s'était effondrée, eh bien... Gwendall devinait trop aisément pour quelle raison, mais il choisissait de ne pas en parler. Il valait mieux, dans tous les cas. Gwendall avait un milliard de questions, entre autres sur ce qu'il avait vécu de l'autre côté de l'océan, mais il choisit de les garder pour plus tard, et de répondre avant cela à la question de son interlocuteur, qui lui demandait comment il allait. Très clairement, la question était des plus épineuse.

-Je vais bien... Il mentait. On ne pouvait pas dire que, dernièrement, Gwendall allait vraiment si bien que cela. Les problèmes s'accumulaient, et il était bien loin de le vivre sereinement. Mais il ne se voyait pas parler de ses craintes et de ses problèmes avec Geoffroy. Il l'aurait sans doute fait, avant, mais à ce jour, il ne savait pas quelle confiance il pouvait placer en lui. D'autant moins que s'il avait retrouvé son épouse, alors il avait ses propres entrées dans la cour du roi, et ce qu'il pouvait avoir à lui dire ne devait surtout pas à le répéter. Il s'est passé...beaucoup de choses, depuis ton départ, ajouta-t-il dans un fin sourire. J'ai... deux filles, maintenant. Et dire que Geoffroy n'avait même pas eu l'occasion de le voir papa ! Gwendall avait hésité à dire qu'il avait trois filles, il pensait à Victoria, bien sûr, mais mieux valait ne pas l'inclure dans la conversation, surtout pas. Des jumelles. Il marqua une légère pause. Si tu as revu Jocaste, tu as peut-être entendu parler de l'une d'entre elles. Eleonore, l'épouse du prince Gabriel. Sauf que le vrai nom d'Eleonore était Anna, et que mentir à ce sujet lui écorchait les lèvres.

Par ailleurs, il ne savait pas s'il faisait bien de parler de Jocaste à Geoffroy, mais il était trop tard... Dans tous les cas, cette conversation lui prouvait bien une chose. Les secrets dominaient aujourd'hui toute son existence.

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Messages : 510 Date d'inscription : 06/08/2017

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Geoffroy pouvait sans doute raconter énormément de chose à Gwendall, surtout que ce dernier devait forcément se poser des questions, sur ce qui s’était passé pendant son absence ce genre de chose, mais en même temps il n’avait pas réellement envie de revenir sur ça. Ce n’était pas qu’il n’avait pas entièrement envie d’en parler, mais en même temps il avait l’impression de toujours devoir raconter des choses et là tout de suite… Geoffroy s’intéressait bien plus sur la vie de Gwendall. Parce que pendant ces années – ces nombreuses années d’ailleurs – il s’en était passé des choses. L’homme affirma qu’il allait bien, Geoffroy n’avait aucune raison de ne pas le croire alors qu’il lui disait ça. Donc, il le croyait, sans se rendre compte que ce n’était pas du tout le cas.

Gwendall précisa donc qu’il s’était passé énormément de chose depuis son départ, Geoffroy voulait bien le croire. En même temps, l’homme s’était quand même rendu bien compte qu’il y avait énormément de chose qui avaient changé à Féerie. Déjà, il n’y avait pas le même roi et ce dernier avait une femme et un enfant, un prince, marié également. Et Geoffroy eut la surprise de découvrir que la femme de Gabriel, que Geoffroy avait forcément eu l’occasion de croiser depuis qu’il était rentré au château, n’était autre que l’une des filles de Gwendall.

« Oh ! » Il ne pouvait pas cacher le fait qu’il était surpris en effet par la nouvelle de Gwendall. L’homme avait conscience qu’il y avait forcément eu énormément de chose différente maintenant, il ne pensait quand même pas que Eleonore – il pensait donc que c’était le réel nom de Anna, la femme de Gabriel – était la fille de son vieil ami. En même temps, il n’avait pas vraiment pensé croiser de nouveau la route de Gwendall. « Je ne pensais pas que tu étais le père de Eleonore ! » Bon, en même temps, on ne pouvait pas dire qu’il la connaissait énormément non plus. Il l’avait rapidement croisé, il en avait entendu parler par Jocaste qui l’aidait quand même à se mettre un peu à la page dans l’histoire du royaume après tout ce temps… parce que foncièrement, tout avait changé. « Et dire que quand je suis partie, tu n’étais même pas encore père. » Et maintenant, il se retrouvait père de deux filles – mais ne venait d’en parler que d’une – et en prime, l’une des deux (une jeune femme déjà bien grande… mais en même temps, après tout ce temps… lui aussi aurait pu avoir un enfant de l’âge de Eleonore) était la princesse du royaume. « Et ta deuxième fille ? »

Demanda-t-il alors, se montrant sans doute un peu trop curieux, mais en même temps il ne pouvait pas s’en empêcher. Gwendall lui avait parlé de deux filles, il n’avait ensuite mentionné que l’une des deux, il avait donc envie d’en savoir plus sur la deuxième. Même s’il mettait un peu les pieds dans le plat, sans s’en rendre compte.

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wendall comprenait sans mal l'étonnement de son ami (quoique étant donné le fait qu'ils avaient tout à réapprendre l'un de l'autre, que tant d'années s'étaient écoulées depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, est-ce qu'on peut encore considérer qu'ils étaient amis) quand ce dernier apprit qu'il était père, pas seulement père, d'ailleurs, mais de deux filles âgées de ni plus ni moins que dix-sept ans. Oui, il n'avait même pas eu l'occasion d'apprendre la grande nouvelle. Cela faisait déjà plusieurs années qu'il passait pour mort, alors. Le paysan regrettait que Geoffroy ait manqué tant d'épisodes de son existence, mais il était peut-être encore temps de se rattraper... ? Seulement, maintenant, beaucoup d'eau avait coulé sous les ponts, ils avaient changé, et Gwendall, à présent, avait du mal à s'exprimer avec son entourage sans exprimer le moindre mensonge, d'une manière ou d'une autre, il était obligé de cacher une partie de la vérité... Et à ce titre, il jouait certainement le jeu de son roi, ce dont il était bien loin d'être fier. Le fait que Geoffroy ait déjà eu l'occasion de voir Anna avant même de le revoir lui le mettait un peu mal à l'aise... parce que tout ça, c'était son premier et vrai grand mensonge... Il était le père de la princesse, certes, mais la princesse n'était pas qui l'on croyait qu'elle était. En évitant d'évoquer Victoria, il espérait s'épargner un sujet de conversation délicat, mais de fait, il n'aurait peut-être pas dû évoquer Eleonore non plus... mais bien sûr, c'était impossible... et alors que Geoffroy lui demandait de parler de son autre fille, il se retrouvai pour le moins embarassé.

-Oh eh bien... Anna et Eleonore sont jumelles, mais elles son assez... différentes... de caractère en tout cas. Anna a préféré... prendre ses distances avec la cour. C'était encore la façon la plus élégante de le dire. Mais j'espère que tu auras l'occasion de la rencontrer bientôt. Comment ne pas se mouiller en évitant le plus de détails possibles. Mais est-ce que ce serait seulement suffisant ? Sans doute pas. Et j'espère bien te présenter mon épouse, aussi, tu te souviens peut-être d'elle ? Abygaëlle ?

A la période où le jeune homme qu'il était alors avait disparu de l'autre côté de l'océan, son idylle avec Abygaëlle commençait tout juste, alors Gwendall ne reprocherait pas à Geoffroy de ne pas s'en souvenir. Ce dernier avait à réapprivoiser une vie entière, une vie dont on l'avait privé durant la guerre. Une vie dont Edgar l'avait privé, même, avait-il envie de penser... mais il savait que pour le moment, il était préférable qu'il garde pour lui ses opinions et évie de les exprimer trop frontalement.

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Messages : 510 Date d'inscription : 06/08/2017

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Plus Geoffroy en apprenait sur la vie des personnes qu’il connaissait avant son départ, plus il ne pouvait que se rendre compte de tout ce qu’il avait raté. Oh, il en avait conscience de base déjà, parce que forcément il avait subi ces longues années de l’autre côté de l’océan et il n’avait pu retrouver Jocaste que tardivement, mais ça lui sautait quand même plus au visage. La dernière fois que Geoffroy et Gwendall s’étaient vus, le jeune homme qu’il était à l’époque était loin d’être père de famille. Comme l’ancien garde royale d’ailleurs, qui n’avait pas été père de famille non plus à l’époque et qui… eh bien, qui ne le serait jamais à présent. Tellement de chose avait changé donc, tellement de chose avait évolué et maintenant, Geoffroy devait parvenir à retrouver des marques dans son royaume d’origine. Il avait donc tout à apprendre et forcément, l’ancien garde royale ne pouvait pas s’empêcher de se montrer curieux. Il ne se doutait pas, cependant, qu’il marchait sur des œufs avec Gwendall. Parce qu’il était à mille lieues d’imaginer tout ce que son ami vivait, tout ce qu’il avait subi et tous les mensonges qu’il devait dire constamment pour garder ses secrets intacts. Un jour, il sera peut-être au courant de toutes les manigances de la royauté de Féerie, mais pour le moment il ignorait tout.

Gwendall lui apprit donc que quand bien même ses filles étaient jumelles, elles ne se ressemblaient pas du tout. Et même si Eleonore avait décidé de vivre auprès de Gabriel et de rentrer dans la famille royale (mais ce n’était pas Eleonore donc, c’était Anna… quelque chose qu’il ne pouvait pas savoir), sa sœur jumelle Anna (qui en fait était Eleonore… vous suivez ?) avait décidé de prendre ses distances avec la cours. Une belle façon de dire qu’elle était une rebelle, une hors la loi, recherché par les autorités. Geoffroy ne pouvait évidemment pas le deviner et il croyait son ami sur parole quand il lui disait qu’il aurait prochainement la possibilité de la rencontrer. Gwendall parla de son épouse alors, Abygaëlle… oh, si, il s’en souvenait.

« Ah oui, je me souviens d’elle. J’étais sûr que vous étiez fait l’un pour l’autre. » Ils se fréquentaient à peine avant le grand départ de Geoffroy, mais dans leur monde il était rare que les fréquentations n’aboutissent pas au final à un mariage et à une famille. Quoi que la plupart des mariages se passaient entre deux personnes qui ne se connaissaient pas forcément, comme avec Geoffroy et Jocaste. « J’espère la croiser un jour en effet. » Dans tous les cas, Geoffroy n’avait pas l’intention de repartir un jour, donc il n’y avait aucune raison qu’il ne revoit pas Gwendall et donc Abygaëlle. « Tu dois venir souvent au château du coup ? »

Puisque sa fille était la princesse du royaume, il y avait même sa place constante d’ailleurs. Mais bien sûr, l’ancien garde royal ne se doutait pas de la position de son interlocuteur par rapport à tout cela.

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wendall afficha un fin sourire quand son vieil ami lui apprit se souvenir d'Abygaëlle, et par ailleurs avoir toujours été convaincu du fait qu'ils étaient faits l'un pour l'autre tous les deux. Ce qui était vrai, quelque part. En dépit des circonstances, qui l'éloignaient progressivement d'une épouse qu'il aimait pourtant profondément et de deux filles dont il ne pouvait pas soutenir les intérêts opposés en même temps, il restait fier de sa famille, et en aimait chacun des membres. Il considérait toujours qu'Abygaëlle était la femme de sa vie, vraiment... seulement, la communication entre eux était de plus en plus difficile et le dialogue paraissait malheureusement quelque peu rompu en dépit de leurs efforts respectifs (car il savait que sa femme cherchait aussi à faire des efforts de son côté, c'était seulement inutile)... Il l'aimait et c'était ce qu'il se contenta de confirmer par un sourire à Geoffroy, en éludant tous les détails bien moins romantiques de leur histoire. Au fond, Gwendall n'agissait pas différemment d'Edgar en cet instant. Il dissimulait les aspects les plus sombres et les plus terribles de son existence pour brosser le portrait d'une famille heureuse et unie auprès de son ami. Ce que les Odien n'étaient plus depuis bien longtemps. Geoffroy, s'il restait dans les parages, ce qui semblait donc être le cas, aurait tout le loisir de revoir Abigaëlle le moment venu, et il était fort possible qu'ils s'entendent très bien au passage, ne serait-ce que parce que son épouse avait bien plus de facilités avec la vie de château que lui, tout comme ça pourrait être à nouveau le cas de Geoffroy à présent qu'il était de retour.

-Je m'y rends assez régulièrement, oui, confirma-t-il dans un hochement de tête, sans entrer dans les détails.

Et pour cause, il n'avait une fois de plus aucun intérêt à entrer dans les détails, bien au contraire même. Ce pourrait lui causer plus de tort qu'autre chose. Geoffroy n'avait pas besoin de savoir à quel point Gwendall ne se sentait pas à sa place au château, et combien la présence du roi le dérangeait et le mettait mal à l'aise. Non, il ne pouvait pas faire preuve d'une telle transparence, ce serait courir à sa perte. Il avait envie de faire encore confiance à son ancien ami, mais après tant d'années, il faut le dire, ce serait quelque part franchement suicidaire, ou peu s'en faut.

-Où vis-tu, à présent ? Tu es retourné auprès de la garde royale ?

Il le supposait, d'où sa question, même s'il ne savait pas si Edgar serait apte à le réintégrer après tout ce temps. En sous-texte, une autre question : qu'en était-il de Jocaste, son épouse, qui se révélait aussi être la servante de la reine...

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Alors que Gwendall se contenta de lui sourire quand Geoffroy avait affirmé qu’il était certain que lui et Abygaëlle étaient fait pour être ensemble, il était évident que l’ancien garde royale ne pouvait pas se douter que la situation n’était pas si simple que cela. Que le couple rencontrait quelques difficultés. En même temps, comment pourrait-il deviner ? Après toutes ces années, Geoffroy ne connaissait rien de la vie de Gwendall. Il en savait un peu plus maintenant, il savait qu’il était le père de la princesse Eleonore (sans savoir qu’il ne s’agissait pas réellement de Eleonore), mais en dehors de cela Geoffroy ne savait rien du tout. Et donc, forcément, il ne pouvait pas le deviner. Il osait croire simplement que son ancien ami était heureux et il appréciait l’idée qu’il passe du temps au château. Ce qu’il confirma d’ailleurs, en affirmant qu’il se rendait régulièrement au château. Quoi de plus normal, puisque sa fille s’y trouvait. Geoffroy ne voyait pas pourquoi son interlocuteur se retiendrait de se rendre auprès de la famille royale. Il aimait l’idée, en effet, parce qu’en un sens ça voulait dire qu’ils allaient pouvoir se recroiser, qu’ils allaient pouvoir se voir sans doute au château. Puisque de son côté, Geoffroy s’y était installé avec Jocaste. Parce qu’il n’y avait aucune raison qu’il ne s’installe pas avec son épouse.

Gwendall le questionna un peu plus de son côté, lui demandant où il vivait maintenant et s’il était retourné auprès de la garde royale. Des questions parfaitement logiques, que Geoffroy ne voyait pas de souci à répondre. En même temps, il n’y avait rien qui pouvait réellement l’empêcher de répondre.

« Je vis au château avec Jocaste. » Répondit-il dans un sourire. En disant cela, il en profitait pour expliquer à son ami en prime qu’il avait retrouvé sa femme. Non parce que forcément au vu de la situation, la question pouvait quand même se poser. Cela faisait presque vingt ans qu’ils ne s’étaient pas vu, la situation aurait pu être complètement différente. Quand bien même Jocaste ne s’était pas remariée alors qu’elle le pensait mort, ce n’était pas forcément évident. « Puisqu’elle est la servante de la reine. » La nouvelle reine, c’était le genre de détail qu’il avait dû apprivoiser. Geoffroy n’avait pas l’intention de demander à son épouse d’abandonner sa nouvelle vie, alors il s’adaptait. Et ça ne lui dérangeait pas vraiment d’être installé dans le château. Même s’il avait aimé sa maison, il aurait aimé avoir un lieu rien qu’à lui et son épouse. Mais il ne pouvait pas changer les événements. « Je ne suis pas dans la garde royale non. Pas encore en tout cas. Je ne sais pas encore ce que je vais faire. »

Non pas qu’il n’avait pas envie de rentrer de nouveau dans la garde royale, même si la royauté n’était pas la même que quand il était membre de la garde royale la dernière fois. Mais il ne voulait pas inquiéter Jocaste et il ne savait pas si le roi actuel voudrait de son service.

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A

lors que la vie avait la fâcheuse tendance à faire la grimace à Gwendall ces derniers temps, force lui était de considérer qu'elle pouvait sourire à d'autres personnes, à commencer par Geoffroy... en même temps, ce dernier méritait bien d'être heureux après tout ce qu'il avait enduré. Près de deux décennies passées loin de ses proches, dans l'incapacité de les joindre et de les rassurer, considéré comme mort pour la plupart... on ne pouvait pas dire que la chance lui ait vraiment souri avant son retour. Mais c'était semble-t-il le cas, à présent, puisque l'ancien membre de la garde était finalement parvenu à retrouver les siens... à commencer par Jocaste, sa fidèle épouse, qui n'avait jamais cessé de lui être dévouée et loyale même alors quelle pensait ne jamais le revoir que dans l'au-delà. En soi, Gwendall n'était pas surpris de savoir que Geoffroy avait retrouvé sa place auprès de son épouse. Malgré toutes ces années de solitude, elle ne s'était jamais remariée, et de ce que le paysan savait, elle n'avait jamais eu la moindre aventure non plus, portant le deuil avec autant d'honneur que de ferveur. Oui, à sa manière et sans y croire, elle l'avait attendu, et au moment de l'accueillir, elle avait été bl et bien là. Après, les retrouvailles auraient pu mal se passer, mais dans ce qu'il discernait de l'attitude de son interlocuteur, il n'y avait ni crainte ni regrets. Il avait simplement retrouvé la femme qu'il aimait, ni plus ni moins, et le temps n'avait eu aucune incidence sur leurs sentiments. C'était, au fond, assez triste de se dire que les Wincane restaient encore si amoureux et soudé après tant d'années passaient loin de l'autre tandis que les Odien, qui n'avaient pourtant jamais cessé d'être ensemble, s'éloignaient de plus en plus l'un de l'autre.

-Je suis heureux que tu aies pu retrouver ton épouse, répondit Gwendall avec la plus pure honnêteté, car il n'avait pas de raison de ne pas se réjouir de la tournure que prenait la situation pour son ami. Il avait la chance de goûter à un nouveau bonheur, une émotion devenue denrée rare pour Gwendall. Il avait toutes les meilleures raisons du monde de vouloir en profiter. Et nous aurons tout le loisir de nous voir au château, alors.

Pour ce qui était du poste de Geoffroy au sein de la garde royale, il semblait assez logique qu'il ne l'ait pas réintégrée, en tout cas pas encore... Est-ce qu'il en avait l'intention ? Gwendall espérait que non, car c'étaient des hommes comme lui qui pourchassaient sa fille sans aucune pitié, et mieux valait qu'il ne soit pas au courant de certaines choses.

-Mais tu as une idée de ce que tu voudrais faire ? l'interrogea-t-il quand son interlocuteur avoua qu'il ne savait pas encore ce qu'il allait faire.

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Geoffroy appréciait d'entendre les mots de son ami, mais en même temps il n'était pas spécialement étonné de les entendre non plus. Il n'y avait aucune raison que Gwendall ne soit pas heureux qu'il ait retrouvé son épouse. Qui serait malheureux en de telles circonstances ? Personne à ses yeux, mais il se trompait peut être. Dans tous les cas, il ne doutait pas du fait que son ami (puisqu'il pouvait quand même le considérer encore comme son ami), était heureux pour lui. Parce qu'il n'y avait définitivement aucune raison qu'il ne le soit pas. En prime, les deux hommes allaient pouvoir se recroiser au château. Mine de rien, il ne pouvait pas nier le fait que ça lui faisait plaisir. Après tout, avec tout ce temps passé loin du royaume et tous les changements qu'il y avait eu, et il n'y en avait eu quand même beaucoup, il avait le sentiment de ne connaître plus personne. Il connaissait Jocaste bien évidemment, mais sinon il se sentait quand même un peu perdu. Alors ça ne pourrait que lui faire du bien de savoir que Gwendall était dans le coin, qu'il connaissait quand même plus de personne dans le château.

Geoffroy afficha donc un sourire, il ne répondit rien, mais ce n'était pas pour autant qu'il n'appréciait pas l'idée. Il n'avait simplement pas besoin de dire quoi que ce soir. Et dans tous les cas, Gwendall reprit la parole, pour lui demandait s'il savait déjà ce qu'il allait faire.

« Pour le moment, pas encore. » Enfin, il ne pouvait pas vraiment nier le fait qu'il avait quand même un peu une idée, mais c'était quand même un peu spécial. La situation n'était pas du tout la même qu'autrefois, le monde avait changé et la royauté avait changé. Il ne savait pas vraiment comment les choses allaient se passer avec le roi, s'il allait pouvoir reprendre sa place. Mais surtout, il savait bien que son épouse n'aimait pas vraiment l'idée qu'il entre de nouveau dans la garde royale. « Je n’ai jamais rien fait d'autre que d'être dans la garde royale. » Si on enlevait les années qu'il avait passé de l'autre côté de l’océan bien évidemment. Mais l’ancien garde n'avait pas spécialement envie de revenir sur ces années. « Mais, Jocaste n'ait pas très enthousiaste à l'idée que je reprenne du service. »

Ce n'était pas si étonnant que ça quand on y pensait. Après tout, c'était parce qu'il avait été dans la garde royale qu'il avait été de l'autre côté de l'océan et qu’il avait été éloigné de son épouse pendant toutes ces années. Forcément au vu de cette situation, il était normal qu'elle soit réfractaire à l'idée de le laisser reprendre du service. Mais en même temps, l’homme ne savait pas vraiment ce qu'il pourrait faire autrement. Dans tous les cas rien n'était donc encore réellement décidé, mais il allait se poser un jour quand même.

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G

wendall n'était pas réellement surpris d'entendre son vieil ami lui répondre qu'il ne savait pas encore de quelle façon il allait occuper son temps et son énergie à présent qu'il était de retour. Tout était à refaire, à reconstruire. C'était déjà une chance qu'il ait pu retrouver sa femme après toutes ces années, et que leurs sentiments respectifs soient restés intacts. En exiger davantage serait certainement trop en exiger. Si vraiment, Geoffroy avait envie de se remettre dans le bain, le paysan pourrait bien lui proposer de travailler pour lui. Même s'il avait pris l'habitude de travailler seul et n'engageait jamais de main d'oeuvre, cela ne lui ferait pas de mal, un peu d'huile de coude... et vu les dernières circonstances, ce n'était pas comme si l'argent était encore un problème. Mais Gwendall imaginait mal Geoffroy travailler dans les champs, peut-être parce que son souvenir lui était trop attaché à la garde royale, qu'il avait servi pendant bien longtemps. Aussi, la réponse de son ami n'eut une fois de plus rien d'étonnante.

En d'autres temps, dans une autre vie, Gwendall aurait sans doute encouragé Geoffroy à rejoindre la garde royale, puisque c'était manifestement sa vocation, mais il ne pouvait plus penser comme cela à ce jour. Il ne pouvait que vouloir protéger son interlocuteur du roi et de ses manigances. Geoffroy rejoignant la garde royale, il passerait à l'ennemi, et courrait le risque de rejoindre également l'opinion d'Edgar. Gwendall ne voulait pas que ça arrive, mais que pouvait-il y faire ? Pas grand-chose, pensait-il, notamment parce que son épouse, elle, était déjà totalement embrigadée de son côté, et pour le coup, il était peu probable que cela change. Et il ne se voyait pas lui apprendre de but en blanc ce qu'il savait, tout ce qu'il avait appris et découvert. Il ne pouvait pas présumer de la réaction de Geoffroy, et il ne pouvait évidemment pas prendre un tel risque.

-C'est compréhensible, admit Gwendall, forçant un fin sourire à s'afficher sur son visage quand Geoffroy lui fit remarquer que son épouse était plutôt réfractaire à l'idée qu'il reprenne du service.

En effet, c'était on ne peut plus compréhensible. Jocaste avait perdu son mari et porté le deuil pendant des années parce que son devoir l'avait conduit loin de chez lui, sans espoir de retour. Que le scénario se reproduise était peut-être peu probable, mais qu'une guerre éclate à nouveau, en revanche, était assez envisageable, Gwendall en avait bien peur... et Geoffroy et son retour miraculeux serait peut-être une sorte de catalyseur.

-Tu devrais y réfléchir posément, il y a peut-être d'autres options ?

Pour le coup, le paysan ne pouvait évidemment que se ranger à l'opinion de la servante de la reine. Pour sa sécurité, oui, mais surtout pour ne pas le voir passer à l'ennemi sitôt de retour.

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Geoffroy hocha de la tête quand son ami (il appréciait de se dire qu’ils étaient encore ami malgré le temps qui avait coulé, mais en réalité leur amitié défiait déjà les rangs sociaux, alors pourquoi pas les années ?) affirma que c’était compréhensible que Jocaste ne soit pas spécialement emballée par l’idée qu’il retrouve la garde royale. Pour le coup, l’homme devait bien avouer qu’il comprenait bien son épouse. Il était normal qu’elle ait peur à l’idée qu’il retourne dans la garde royale et donc, concrètement, qu’il reprenne des risques pour sa vie. La dernière fois, il avait disparu pendant vingt ans, il ne pouvait rien lui reprocher. Et en même temps, l’homme ne savait vraiment pas ce qu’il pourrait faire d’autre. Il avait grandit avec l’idée qu’il entrerait dans la garde royale, qu’il se battrait pour son royaume, pour son roi, forcément maintenant il ne voyait pas ce qu’il pouvait bien faire de sa vie. Peut-être qu’il n’avait besoin de rien faire, mais il n’était pas comme ça, il ne pouvait pas rester les bras ballants sans rien faire. Et il n’avait pas non plus envie de trop inquiéter son épouse, surtout qu’ils venaient quand même à peine de se retrouver et qu’ils avaient encore tant de chose à apprivoiser dans leur nouvelle vie à deux. Ce n’était pas rien après tout de se retrouver après tant d’année et de retrouver un quotidien, ils devaient réapprendre à vivre ensemble et Geoffroy n’avait pas envie de faire entrer des tensions inutiles dans leur couple.

Gwendall lui affirma qu’il devrait réfléchir posément, qu’il y avait peut-être d’autres options. Il n’avait pas tort, vraiment, il devait bien y avoir quelque chose dans ce royaume que Geoffroy serait capable de faire, qui puisse le satisfaire de son côté, et aider Jocaste à ne pas avoir trop peur. Il devait bien y avoir moyen de faire ça, de tout combiner, mais forcément l’homme allait devoir réfléchir un petit peu. Et c’était justement ce que son ami lui conseillé.

« Tu as raison, il vaut mieux que je prenne mon temps de toute façon. » Au point où il en était, il était évident qu’il valait mieux qu’il prenne bien le temps de se poser et de réfléchir, même si c’était vraiment difficile pour lui de se dire qu’il pourrait ne pas faire partie de la garde royale. C’était quand même quelque chose d’ancré chez lui. Il avait toujours été dans la garde royale. Mais bon, la royauté avait changé. Jocaste servait la reine, mais pour le moment son époux ne connaissait pas encore vraiment les souverains. Ça allait venir, et une fois que ça allait être le cas, il pourrait bien plus facilement prendre une décision. Qui n’allait pas forcément plaire à l’homme sous ses yeux, mais il ne pouvait pas vraiment le deviner encore. « De toute façon, je t’avoue que j’ai encore beaucoup trop de chose à redécouvrir pour pouvoir prendre une décision, tout à tellement changé. »

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G

wendall ne put s'empêcher de se sentir soulagé quand il entendit son interlocuteur affirmer qu'il allait réfléchir à la situation et ne pas prendre de décisions trop précipitées. Même s'ils s'étaient, par la force des choses, perdus de vue (et l'expression n'était peut-être pas à la hauteur de la situation en l'occurrence, car les circonstances faisaient que dans tous les cas, ils n'auraient clairement pas pu se revoir en d'autres circonstances que celles-ci), Gwendall continuait de tenir à lui et de se soucier de son sort. Forcément, leur amitié devait prendre un tour différent, mais il avait tout de même à coeur de protéger Geoffroy, ce d'autant plus qu'il était sans doute extrêmement simple de sauter à pieds joints dans les pièges tendus par Edgar quand on avait été si longtemps étranger à la vie de Féerie et qu'on avait subi les conditions de vie complexes et fastidieuses du royaume du bout de l'océan. Gwendall lui-même, en ayant suivi l'histoire de bout en bout, s'était tout d'abord laissé avoir par le roi et ses belles promesses, alors il était certain qu'il en savait quelque chose.

Geoffroy ajouta que pour l'heure, il avait de toute façon beaucoup trop de choses à assimiler pour pouvoir prendre une décision digne et cohérente. Certaines choses ne changeaient pas. En dépit de toutes les épreuves qu'il avait dû traverser, Geoffroy Wincane restait un homme digne et réfléchi, et le paysan n'était que d'autant plus rassuré de le savoir de retour et apte à nourrir de lui-même sa propre réflexion sur la situation actuelle. Encore fallait-il qu'il ne se laisse pas influencer par ceux dont il s'avérerait forcément beaucoup trop proches... et ça, c'était bien évidemment une autre paire de manches. Sa femme, celle qu'il avait épousée et qu'il aimait encore même après tout ce temps, n'était nulle autre que la servante de la reine. L'opinion de Jocaste prévaudrait sans doute aisément sur celle de Gwendall. Restait donc à espérer au moins que Jocaste parviendrait à convaincre une bonne fois pour toutes son époux de ne pas rejoindre la garde royale... Ce n'était pas peine perdue, mais les incertitudes étaient nombreuses, et encore, Gwendall n'était pas dans la tête de son interlocuteur. Il se doutait que là-dedans aussi, ça devait vraiment être un sacré bordel.

-C'est certain. Si je peux t'être d'une aide quelconque, pour t'aider à... remettre un peu d'ordre dans tout cela, sache que je m'en ferais un plaisir.

Son offre n'était évidemment pas désintéressée. Il espérait, de cette façon, parvenir à apaiser un peu son interlocuteur. Qui sait si cela serait effectivement efficace, mais après tout, ça valait bien le coup d'essayer quoi qu'il en soit... Il s'en voudrait terriblement s'il ne faisait pas ne serait-ce que tenter d'éloigner son ami des griffes acérées du roi.

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Geoffroy avait encore tellement de repère à récupérer. Toutes ces années, il y avait tellement de chose qui avaient changé. L’homme avait conscience qu’il ne pouvait donc pas forcément prendre une décision tout de suite, qu’il devait quand même reprendre juste ses repères et sa place en ce royaume. Ce n’était pas rien quand même. Il n’avait pas du tout eu la même façon de vivre ces dernières années. En plus, il fallait qu’il reprenne aussi ses repères avec Jocaste. Ils s’aimaient toujours autant, ils étaient heureux de se retrouver, mais ce n’était pas rien que de recommencer à vivre ensemble. Jocaste devait changer ses habitudes, parce qu’il se trouvait auprès d’elle maintenant. Donc, avant de prendre une décision et de savoir exactement ce qu’il allait faire de sa vie, s’il reprendrait une place dans la garde royale ou non, autant qu’il arrive à savoir quel était sa place dans cette existence.

« Merci beaucoup Gwendall. » Il était sincère quand il le remerciait. Il appréciait vraiment les propos de son ami, le coup de main de ce dernier. Il n’avait plus beaucoup de repère dans ce royaume, Gwendall en faisait partie. Même si forcément, ils ne s’étaient pas vus pendant toutes ces années et qu’il y avait beaucoup de chose que Geoffroy ignorait dans la vie de son ami. Et d’ailleurs, c’était sans doute une bonne chose. « Je me dis que tu peux déjà me raconter tout ce qui est arrivé dans ta vie. J’ai un peu de mal à réaliser que maintenant tu es marié et que tu as des enfants. »

Ce que de son côté, il ne pouvait pas avoir. Oh, il se faisait à cette idée, ce n’était pas comme s’il n’y avait pas été prêt de toute façon. L’homme n’avait pas vu son épouse pendant des années, il était surtout bien heureux de pouvoir la retrouver de prime abord. Forcément, ils ne pouvaient pas nier le fait qu’ils avaient quelques regrets. Ils ne pouvaient pas avoir d’enfant, ils avaient perdu du temps, mais ce n’était pas grave, ils étaient ensemble et c’était la seule chose qui comptait pour l’heure.

Et en attendant, il avait donc énormément de chose à rattraper. Dans la vie de son ami, par exemple. Il avait bien envie qu’il lui raconte ce qu’il avait fait toutes ces années, sans se douter que son ami n’avait pas forcément eu une vie sans soucis, que sa vie n’avait pas été un long fleuve tranquille. Sans se douter que cette vie qui donnait le sentiment d’être parfaite était surtout issus d’un royaume qui donnait l’impression d’être parfait, sans que ça ne soit le cas. Il n’était pas encore capable d’ouvrir les yeux sur ce qu’était la réalité, mais en même temps ce n’était pas dit qu’il y parvienne un jour.

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L'

aide que Gwendall souhaitait apporter à son interlocuteur était plus que sincère, et le paysan n'attendait aucune gratitude de la part de son interlocuteur. Ceci étant dit, il appréciait tout de même les remerciements de son ami. Même si tant d'années avaient passé, il avait le sentiment, au fond, que rien n'avait réellement changé. Enfin si, tout avait changé, ils n'étaient plus les mêmes hommes qu'ils étaient autrefois, et la vie les avait bouleversés dans des proportions mirobolantes... Mais malgré tout, eh bien... ces changements ne semblaient avoir rien ôté à leur amitié. C'était encore trop tôt pour le dire, mais quand Gwendall voyait Geoffroy, il n'avait pas du tout le sentiment de n'avoir pas vu son ami pendant des années. Bien au contraire, il avait l'impression qu'ils s'étaient quitté hier. C'était seulement qu'entre hier et maintenant, ils avaient eu le temps de vivre chacun de leur côté des péripéties qui avaient très certainement de quoi occuper une vie entière. Et la question que lui posa son interlocuteur alors ne pouvait bien évidemment que le confirmer. Même si Gwendall avait déjà le sentiment d'avoir tout dit à son ami. Du moins tout ce qu'il était autorisé à dire.

-Et pourtant, répondit Gwendall avec un sourire. Abygaëlle et moi, on s'est marié peu de temps après la guerre, c'était juste... évident, tu vois. Et il aurait voulu que ça le reste, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'était plus le cas aujourd'hui. Aujourd'hui, tout était devenu compliqué, maussade, ils s'engageaient dans une pente vertigineuse et n'avaient plus le moindre point d'ancrage. Gwendall en envierait presque le mariage de Geoffroy et Jocaste en dépit des circonstances... parce qu'aucune épreuve ne semblait capable d'altérer leurs sentiments. Eleonore et Anna sont nées peu de temps plus tard. Et à leur sujet, il valait mieux qu'il ne s'épanche pas plus qu'il ne l'avait déjà fait. Parce qu'il en savait déjà trop, même s'il ne savait pas le maximum. Eleonore était la princesse, Anna s'était éloignée de la cour, et il ne voulait vraiment pas parler de Victoria... Alors oui, le tour était rapidement fait. Et c'était déjà plus ou moins un tissus de mensonge, il le concevait... mais il tentait de rester au plus près de la réalité malgré tout. Je travaille toujours sur mon exploitation agricole... Abygaëlle voudrait que je passe plus de temps avec elle et notre fille, mais je suis trop attaché à mes champs.

Il était surtout attaché à sa vie de famille d'autrefois, celle qui s'éloignait progressivement, celle de laquelle il ne subsisterait bientôt plus rien... Mais là encore, c'étaient des propos qu'il ne pouvait pas adresser à Geoffroy... C'était là la plus grande différence avec leur amitié d'autrefois : à présent, le mensonge était de mise.

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Geoffroy se doutait que ce n’était pas du tout évident de raconter vingt années d’une vie comme cela, d’un coup. De son côté, l’homme aurait bien du mal à raconter tout ce qu’il avait vécu dans l’autre royaume, en partie aussi parce que ce n’était pas spécialement quelque chose dont il était fier. Présentement, Geoffroy ne pouvait que se concentrer sur sa vie de maintenant, celle qui lui permettait de retrouver la femme qu’il aimait toutes ces années après l’avoir quitté à cause de la guerre. Cela dit, l’homme ne pouvait pas s’empêcher de se poser tant de question sur la vie de Gwendall. Quand ils s’étaient quittés, l’homme n’avait pas encore épousé Abygaëlle, ils n’avaient pas encore eu leur fille. Et maintenant, il avait bel et bien épousé sa femme et l’une de leur fille n’était autre que la femme de Gabriel, le prince du nouveau roi. Qui n’était pas réellement un nouveau roi non plus, mais pour Geoffroy c’était forcément nouveau. Tout ce qu’il voyait à Féerie lui semblait si nouveau, si récent alors que ça faisait des années qu’ils étaient établis.

Gwendall précisa que sa femme aimerait bien qu’il passe plus de temps à ses côtés et près de leur fille également, mais qu’il continuait de travailler dans son exploitation. Geoffroy n’était pas si étonné que cela. Même si forcément la situation de la fille de Gwendall leur apportait un confort incroyable, l’homme n’était pas étonné d’apprendre qu’il continuait de travailler. Parce que Geoffroy connaissait Gwendall – même s’il ne l’avait pas vu depuis presque vingt ans et que les personnes changeaient, mais dans son souvenir il était déjà comme il était actuellement –, parce que son ami était un travailleur acharné. Il n’avait pas eu autant de chance que certain dans la vie, parce qu’il était né d’une condition modeste, mais ça n’enlevait pas le fait qu’il savait se donnait les moyens d’obtenir ce qu’il voulait. Et c’était d’autant plus parce qu’il venait d’un milieu plus modeste qu’il savait se battre.

« Ça ne m’étonne pas de toi ça. » Reprit-il, sans se douter une seule seconde que la situation de Gwendall était bien plus complexe qu’elle ne semblait paraître au premier abord. Que l’homme ne se contentait pas seulement d’être plus qu’attaché à ses champs, mais qu’il cherchait un peu à s’attacher à une vie qu’il ne possédait plus. Mais ça c’était simplement parce que Geoffroy ne connaissait finalement qu’une petite partie de la vie de son ami. Il y avait des informations importantes qu’il ne connaissait pas encore, et qu’il valait mieux qu’il continue à ignorer. « Tu as toujours été du genre travailleur, à ne jamais savoir te reposer. » Même si au final, ils s’étaient connus quand même relativement jeune et que les gens changeaient au fil des années. « Tant que ça te convient, c’est le principal. »

Même s’il comprenait bien que visiblement, ça ne convenait pas entièrement à son épouse.

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wendall afficha un léger sourire quand son interlocuteur affirma que ce qu'il apprenait ne l'étonnait pas du tout. En près de vingt ans, ils avaient forcément beaucoup changé, aussi bien l'un que l'autre. Ils avaient vécu de nombreuses choses, des expériences qui les avaient forcément un peu changé, d'une façon ou d'une autre. De la même manière, ils n'avaient plus exactement les mêmes motivations, plus précisément les mêmes ambitions... mais certaines choses ne changeaient pas, en effet, et quelque part, Gwendall trouvait rassurant le fait que Geoffroy sache trouver en lui quelque chose qu'il sache assimiler à l'homme qu'il était autrefois. Ainsi n'était-il pas non plus devenu l'ombre de lui-même, c'était quand même assez rassurant, on peut le dire. Même si Geoffroy n'avait pas idée de nombreuses choses le concernant, et qui altéreraient forcément sa perception des choses s'il devait en avoir bel et bien conscience de son côté.

En tout cas, il avait raison, c'était certain, Gwendall avait toujours été du genre travailleur forcené, à ne jamais se laisser de répit, à constamment repousser ses propres limites, à s'échiner à la tâche. Cela ne correspondait pas seulement à son travail, d'ailleurs, c'était une chose qui se constatait aussi dans de nombreux autres aspects de sa vie, sans aucun doute possible. Il était quelqu'un d'entier, il était incapable de se donner autrement qu'à cent pour cent, ce qui parfois lui portait préjudice, surtout que pour véritablement répondre à ses objectifs, il faudrait qu'il soit capable d'être plusieurs personnes en une, malheureusement, le pouvoir de se dédoubler, qui lui serait clairement très utile, ne faisait en rien partie de ses attributions, et il fallait bien qu'il fasse avec.

Ceci dit, Geoffroy n'avait pas conscience de toute l'étendue de la situation et de ce qu'elle devait impliquer précisément. Il ne voyait que la partie émergée de l'iceberg, et ce pourrait bien devenir un vrai problème. Ainsi ne pouvait-il pas constater ou comprendre le fait que, non, cette situation ne lui convenait pas du tout. Il n'avait simplement pas le choix. Il était contraint de faire avec, ce même s'il n'était pas heureux... et avait aussi et surtout le sentiment qu'il ne le serait plus jamais quoi qu'il advienne. Geoffroy venait juste de rentrer, et lui aussi avait dû en voir des vertes et des pas mûres, alors Gwendall ne cèderait pas à la tentation de se plaindre. Même si c'était évidemment tentant.

-Oui, répondit-il en se forçant à sourire sans être sûr d'être convaincant, parce que cette situation le touchait trop. Même si je t'avoue que parfois, notre vie d'avant me manque.

Et il en disait déjà trop en faisant ce simple aveu, mais tant pis. Avec Geoffroy, il lui avait toujours été facile de parler, de se confier. Sans doute un peu trop.

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Tant que sa vie convenait à Gwendall, c’était le principal. C’était ainsi que Geoffroy pensait, mais en même temps il ne connaissait clairement pas toute l’histoire. Il ne se doutait pas une seule seconde de ce que son ami avait été capable de faire, de ce qu’il avait fait, de ce que sa famille avait fait et de toutes les conséquences. L’homme était encore bien loin de tous les secrets du royaume, et c’était sans doute bien mieux comme ça. Parce qu’il avait bien trop de chose à apprendre, il valait mieux qu’il y aille petit à petit.

Cela dit, même si Geoffroy ignorait beaucoup de chose, il ne pouvait pas s’empêcher de se poser des questions concernant Gwendall. L’homme confirma que ça lui allait, mais l’ancien garde ne pouvait pas s’empêcher d’avoir le sentiment que ce n’était pas entièrement le cas. Oh, il ne pouvait pas affirmer que son ami lui mentait ou quoi que ce soit, mais il avait quand même le sentiment qu’il y avait un genre de bémol dans sa façon d’affirmer les choses, comme si ça ne lui convenait pas tant que cela. L’homme affirma que parfois, leur vie d’avant lui manquait. En un sens, ça devait être normal. Geoffroy pouvait difficilement se mettre à la place de personnes avec une vie « normale ». De son côté, il était clair que sa jeunesse, que l’avant-guerre lui manquait atrocement, mais c’était parce qu’il regrettait tout ce qu’ils n’avaient pas pu vivre avec Jocaste. Est-ce que Gwendall avait des regrets de son côté ? Peut-être pas, ça pouvait simplement signifier que sa jeunesse lui manquait, qu’il aimait quand il vivait avec ses filles et sa femme dans cette maison, tous ensemble ? Geoffroy ne se trouvait pas dans la tête de son interlocuteur, il ne pouvait pas savoir à quoi il pensait vraiment.

« Tu as des regrets ? » Demanda-t-il alors, parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter pour Gwendall. À tort peut-être, encore une fois Geoffroy avait parfaitement conscience que pour beaucoup de chose, il était sans aucun doute à côté de la plaque. Et sans doute qu’il se posait des questions qui n’avaient pas lieu d’être.

Cela dit, il n’y avait sans doute personne en ce bas monde qui n’avait pas de regret. C’était normal en un sens, parce qu’il y avait forcément de chose qu’on aurait pu avoir envie de se passer différemment. Geoffroy en avait plusieurs, même s’il avait conscience qu’il ne pouvait rien y changer pour autant. Il ne pouvait pas revenir en arrière et refaire l’histoire, mais il ne pouvait pas non plus nier regretter d’avoir été si loin de son épouse pendant toutes ces années, d’avoir perdu une partie de sa vie. De ne pas avoir pu offrir une famille à Jocaste par exemple… rien que ça. Enfin… ils ne pouvaient donc pas revenir en arrière et sans doute que ça devait être la même chose pour Gwendall. Tout le monde avait des regrets. Mais Geoffroy ne se doutait pas de la vérité.

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Messages : 723 Date d'inscription : 11/01/2015

Plus l'ami est ancien, meilleur il est.

D

es amis, Gwendall en avait très peu. Ce n'est pas qu'il soit quelqu'un d'asocial, bien au contraire, mais son tempérament était celui d'un solitaire, peut-être parce que c'était ce qu'exigeait sa profession, peut-être parce que c'était comme ça qu'il avait toujours vécu. Il n'avait jamais estimé nécessaire de s'entourer de grand-monde... Sa famille lui suffisait largement. Et s'il avait quelques amis, ce devait être des personnes en qui il avait toute la confiance de la terre.

Et il réalisait en cet instant que Geoffroy avait su être de ceux-là. Il osait même admettre qu'il avait dû être le meilleur de ses amis, car alors qu'il le retrouvait, il éprouvait une facilité déconcertante à effacer les années d'absence, et tous les événements qui les avaient forcément changés l'un et l'autre, et il lui parlait avec l'ouverture d'esprit et la sincérité qui caractérisaient leurs échanges d'autrefois. Gwendall retrouvait le même ami qu'il avait perdu, ou en tout cas, il avait le sentiment que Geoffroy restait le même, et c'était tout naturellement qu'il lui confiait des réflexions qu'il n'adressait généralement à personne, absolument personne. Il s'en étonnait tout seul, mais ce n'était pas volontaire de sa part... les mots... coulaient de source, en réalité, il ne contrôlait rien. Il savait, pourtant, que tout n'était pas bon à dire, et il y avait des mots qu'il ne se permettrait bien sûr jamais de prononcer, mais pour le reste, eh bien... Eh bien, quel mal y avait-il à lui faire quelques aveux. Ils étaient, après tout, innocents. Après tout, qui n'éprouvait pas, de temps à autre, des regrets ? Personne ne menait exactement la vie qu'il avait voulu mener. C'était son cas.

-Quelques-uns, oui, répondit Gwendall, le regard légèrement fuyant, sans oser entrer totalement dans les détails non plus.

En fait, il avait le sentiment, ces derniers temps, de n'avoir que cela, des regrets : Abygaëlle, Eleonore, Anna, Victoria... il avait le sentiment de les avoir toutes trahies, de n'avoir su accomplir son devoir de père et d'époux... il n'y avait que son travail qui tenait la route, mais quelle importance, en fait ? Très peu, en fin de compte... Parce qu'il avait le sentiment d'avoir perdu ce qu'il y avait de plus important à ses yeux... et il n'était pas sûr de pouvoir vraiment sauver la situation un jour.

-Mais c'est normal, pas vrai ? Toi aussi, je suppose que tu dois en avoir quelques-uns.

Pas celui d'être rentré, ça il en était convaincu, mais d'être rentré trop tard, sans doute... lui aussi n'aurait sans doute pas la vie de famille qu'il avait espéré pour sa part. La vie est ainsi faite. Elle ne vous satisfera jamais entièrement.

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Messages : 510 Date d'inscription : 06/08/2017

Plus l'ami est ancien, meilleur il est.

Geoffroy afficha un léger sourire en coin quand son ami affirma qu’il avait quelques regrets en effet, sans pour autant en parler plus précisément. En soit, Geoffroy n’avait pas vraiment besoin de s’avoir les détails, bien au contraire, surtout au vu du fait qu’ils ne s’étaient pas parlés depuis de nombreuses années. Geoffroy n’avait donc pas besoin de connaître plus de chose, il pouvait simplement savoir que Gwendall avait des regrets tout simplement. Ce qu’il regrettait quand même, bien sûr, Geoffroy aurait bien aimé que ça ne soit pas le cas. Sauf qu’en même temps, dans une vie pleine et entière, c’était sans aucun doute normale.

Ce que Gwendall ne manqua pas d’affirmer, c’était normal d’avoir des regrets, comme tout le monde en soit. Dans toutes les vies, il y avait forcément des choses qui ne collaient pas toujours, des espoirs qu’on avait eu et qui avait été brisés, des rêves non accomplis. Oui, Geoffroy se disait que les regrets étaient normaux. Et d’ailleurs, Gwendall ne manqua pas d’affirmer qu’il devait en avoir aussi. L’homme n’avait pas spécialement pris de risque en affirmant que Geoffroy avait des regrets.

« Ah ça, j’en ai. » Répondit-il, parce qu’il n’avait aucune raison de cacher le fait qu’il en avait. « J’en ai même beaucoup je dois bien avouer. » Dit-il dans un soupire. L’homme savait bien qu’il n’avait pas forcément de raison de se plaindre non plus, il avait de la chance d’être en vie et surtout d’être présent dans son royaume. Mais en même temps, il aurait tellement aimé revenir plus tôt quand même. « J’aurais tant aimé rentrer avant. » Ne put-il pas s’empêcher d’exprimer donc.

En soit, Gwendall devait s’en douter. N’importe qui, qui le connaissait un peu, devait forcément se douter qu’il aurait bien aimé rentrer plus tôt pour retrouver son épouse, retrouver son royaume et bien évidemment… lui offrir la vie de famille qu’elle méritait avoir. Parce qu’ils méritaient tous les deux d’avoir une famille, sauf que ça n’allait plus être possible. Ils devaient se contenter d’apprécier de se retrouver, ce qui était déjà une très bonne chose bien sûr. Sauf qu’en même temps, Geoffroy regrettait quand même de ne pas avoir pu offrir cette famille à son épouse. Ce n’était pas si grave en soit, mais c’était des regrets quand même et l’homme se doutait que Gwendall comprendrait. Surtout que de son côté, son ami avait eu la possibilité de fonder une belle et grande famille, sans que Geoffroy ne se doute une seule seconde de tout ce qu’il vivait à cause / pour cette famille.

« On y peut rien malheureusement. » Affirma-t-il alors, dans un haussement d’épaule. Même s’ils avaient envie d’y changer quelque chose, ce n’était pas comme s’ils avaient le choix. Ils devaient simplement se contenter de faire avec et de vivre, malgré ces quelques regrets. Tant qu’ils n’étaient pas plus forts que leurs bonheurs, c’était la seule chose qui comptait.

Code by Gwenn

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Messages : 723 Date d'inscription : 11/01/2015

Plus l'ami est ancien, meilleur il est.

G

wendall n'avait pas spécialement envie de plomber l'ambiance en évoquant leurs regrets respectifs, mais il semblait relativement impossible de faire l'impasse sur ces dits regrets. Leurs retrouvailles ne pouvaient que les prendre en considération, car ils faisaient partie intégrante de leurs histoires respectives, de ce qu'ils avaient vécu chacun de leur côté de l'océan. En ce qui concernait les regrets de Geoffroy, même s'il restait encore de nombreuses zones d'ombre en ce qui le concernait, ils étaient relativement faciles à deviner. Il avait perdu vingt ans de sa vie dans un monde qui ne l'avait jamais totalement adopté, et qu'il avait refusé d'adopter de son côté également : le regard tourné vers le passé, il regrettait forcément de ne pas avoir su rentrer plutôt. Il est certain que sa vie aurait été complètement différente, alors, notamment, bien sûr, sa vie avec Jocaste.

Ils seraient sûrement parents, à l'heure actuelle, si le destin n'avait pas jouer contre eux... de plusieurs enfants, même, sans doute. A présent, cette occasion s'était sûrement envolée... Et Gwendall, dont la famille était ce qu'il possédait de plus précieux au monde, même si dans son cas, les choses avaient sensiblement mal tourné, ne pouvait que deviner ce que cela devait être. Il ne tenait pas à remuer le couteau dans la plaie, ceci dit, mais il se disait qu'il pouvait être libérateur d'en parler, surtout maintenant. C'est à cela que servent les vrais amis, après tout. Et Gwendall estimait toujours en être un, malgré tout ce qui s'était passé.

-Je n'en suis pas si convaincu, répondit-il quand Geoffroy assura qu'il n'y avait rien qu'ils puissent faire. En soi, il s'avançait un peu vite, car ce n'était pas comme si le moindre retour en arrière était possible. Ni l'un ni l'autre ne pourraient remonter le temps, et il était plus qu'improbable que Geoffroy connaisse un jour la joie d'être père, mais ce n'était pas exactement là où Geoffroy voulait en venir. Je sais qu'on ne peut pas modifier le passé, mais je pense qu'on peut se servir de nos regrets pour les changer en autre chose, de plus positif, peut-être ?

Son propos devait sembler naïf, et à bien y regarder, il était considérablement optimiste au vu de ce que la famille Odien traversait. Mais Gwendall ne pouvait justement pas se permettre de se dire que les choses étaient juste comme elles étaient, et qu'il n'y avait rien à faire. Ce n'était pas une possibilité concevable pour lui. Et il n'était pas question qu'il l'estime comme telle. Il devait trouver des solutions, à tout prix, pour s'assurer que ni Anna, ni Eleonore, ni même Abygaëlle, car elle n'était sans doute pas moins en danger que n'importe qui d'autre, connaissent le sort qu'avait rencontré la pauvre Victoria.

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