Ne jamais abandonner | Achab, Guiti & Sin

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uiti était préoccupée. Tenue à l'écart des hautes sphères politiques, elle ne pouvait connaître en temps réel le déroulé d'événements qui, pourtant, elle le sentait, les impacterait tous. Son monde, elle, Sin, ces Féeriens qui redébarquaient chez eux sans être les bienvenus, tout le monde. Bien sûr, elle pouvait avoir quelques échos, via Gorav, notamment, qui avait retrouvé son poste au sein du palais du sultan, mais tout restait cryptique. Sans doute parce que même au sein des plus hautes sphères, l'on ne savait pas vraiment à quelle sauce l'on serait mangé.

Guiti avait ses pouvoirs, bien sûr, qui pouvaient l'aider dans une moindre mesure à mettre de l'ordre dans le cours des événements, mais elle était sorcière et non pythie, impossible pour autant de connaître l'avenir et savoir quel impact les récents événements auraient sur eux tous. Elle appréhendait une nouvelle guerre dont tout le monde semblait rire comme d'une farce improbable. Mais on avait ri, aussi, la première fois. Puis leurs terres avaient été pillées, leurs hommes massacrées, leurs ressources saccagées, volées. Elle avait vu faire sans agir autrefois, cette fois, ce ne serait pas pareil, cette fois, elle ne les laisserait pas tout leur prendre. Certainement pas.

L'humeur était à la grisaille, donc... Pas que Guiti soit forcément d'humeur charmante en temps normal avec quiconque n'était pas Sin, mais justement, Sin aussi accusait le contrecoup de ses inquiétudes. Parce qu'il était le meilleur mari du monde, parce qu'il la soutenait toujours peu importe les obstacles, parce qu'il l'aimait au-delà du raisonnable, autant qu'elle-même, avec une patience d'âge, il acceptait, mais il n'avait pas à payer le prix de ses inquiétudes. Et en même temps, eh bien... Elle n'allait pas faire abstraction. Surtout quand le passé de Sin... et peut-être son avenir, qui sait, étaient en jeu.

Guiti avait su qu'Achab reviendrait. Là encore, pas besoin d'être pythie pour le savoir. Qu'elle le veuille ou non, le vieux marin et son mari étaient comme un père et un fils l'un pour l'autre. Vingt années de silence n'avaient rien changé à cela... Elle l'avait compris quand elle avait parlé de sa rencontre avec Achab à Sin... il avait été évident qu'il avait été déçu de l'avoir manqué. Et si Achab n'était pas reparu sur leur palier, c'était sans doute Sin qui serait venu le chercher. Il fallait l'accepter.

Quand on frappa à la porte, Guiti ne l'attendait pas forcément. Il n'était pas rare que des gens de passage viennent la trouver pour bénéficier de ses talents de guérisseuse, mais non. C'était bien là. Elle le scruta sans prononcer le moindre mot, ne le salua pas mais se retourna pour s'adresser à Sin resté dans le salon.

-Sin, il est là.

Il saurait forcément de qui elle voulait parler.

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ur la réserve, Guiti était bien décidée à ne pas se laisser attendrir par les retrouvailles entre Sin et ce Féerien qui avait tant compté pour lui. Elle savait, oui, combien il était important à ses yeux, et c'était bien pour cette raison qu'elle consentait à lâcher du lest le concernant, mais elle n'avait pas l'intention de baisser sa garde pour autant. Le vieux marin avait beau avoir joué un rôle d'importance dans la vie de son mari, il n'en restait pas moins un Féerien, et chaque fibre de son être l'invitait plus que puissamment à rester défiante, pas seulement pour elle-même, mais pour Sin aussi. Il s'était écoulé près de deux décennies, qui sait si les intentions d'Achab étaient aussi sincères que ce qu'il prétendait.

Il se pouvait tout autant qu'il se joue des circonstances, qu'il se serve de Sin pour garder un pied au sein de leur monde, voire pour espionner. Elle devrait le sonder, s'assurer de ses intentions. Lors de leur première rencontre, il avait su la convaincre de lui laisser le bénéfice du doute, mais ce n'est pas pour autant que la sorcière allait lui faire le moindre cadeau. Et pour les civilités d'usage, pour commencer, il n'allait pas trop falloir compter sur elle. Elle était fermement décidée à demeurer aussi fermée qu'elle avait l'habitude de l'être. Ce qui n'avait rien de difficile pour elle, au demeurant. C'était ni plus ni moins qu'un état naturel chez elle, c'est rien de le dire.

Guiti afficha une simple moue rébarbative quand son époux admit qu'elle n'était pas forcément quelqu'un de très chaleureux. Elle avait bien envie de rétorquer qu'il faisait bien assez chaud comme ça dehors pour qu'elle ne s'embarrasse pas de ce genre de choses, mais elle ne pouvait pas lui donner tort. Non, elle n'était pas chaleureuse, elle ne l'était qu'avec Sin, et comble du comble, elle n'avait pas la moindre intention de changer, certainement pas. Sin était le seul au monde à pouvoir bénéficier d'une douceur et d'une tendresse qu'elle possédait donc bel et bien, elle ne comptait pas faire d'entorses à ses propres règles. Encore moins en présence d'un Féerien. A quoi bon ? Pour quoi faire exactement ?

-Il faut savoir m'en donner l'envie, ce n'est pas donné à tout le monde, répondit-elle simplement en croisant les bras. Je vais nous préparer du thé, ajouta-t-elle ensuite, ce qui de sa part était un remarquable geste d'hospitalité. Avant tout de même d'ajouter quelques mots à l'adresse d'Achab. Je m'étonne presque de vous savoir toujours en vie, Achab, je ne compte pas le nombre des nôtres qui prendraient le plus grand plaisir à causer votre perte.

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uiti afficha un sourire hautement sceptique à la remarque de son interlocuteur. Que ce dernier affirme qu'il avait de la ressource était une chose, et si elle se fiait à ce que Sin lui avait dit de son caractère (même si le vieux marin pouvait tout à fait avoir changé, après tout ce temps), ce semblait hautement probable en effet, il en fallait pour jouer les aventuriers émérites et sillonner l'océan sans peur ni reproches... Mais pour le reste...

Si personne n'avait affiché d'hostilité à son encontre jusqu'ici, c'était qu'il n'avait pas dû croiser grand-monde, c'est tout, ou bien qu'il n'avait pas réalisé à quel point ses interlocuteurs étaient hypocrites. Il fallait être un traître à sa propre communauté pour tolérer l'existence des Féeriens sur leurs terres alors que ces derniers leur avait tout volé. Ou bien il fallait être Sin. Mais à Sin, elle pardonnait tout, elle ne savait pas faire autrement, parce que c'était Sin, tout simplement, et que ce qui s'appliquait à absolument tous les autres - y compris à elle-même d'ailleurs - ne s'appliquait jamais à lui, pas dans son esprit.

D'ailleurs, il était plus que préférable que ce soit son époux qui reprenne la parole en l'occurrence, car Guiti n'avait à l'esprit que des répliques cinglantes à accorder à son interlocuteur, qui devrait au moins faire preuve d'un semblant d'humilité au vu de la situation (oui, vraiment, elle n'avait pas l'intention de lui laisser passer quoi que ce soit, pas le moins du monde, même).

Elle tentait de prendre sur elle pour le bien de Sin, donc si ce dernier pouvait prendre la parole, il était assez évident que cela valait mieux. Pour tous les trois, au final. Malgré tout, à la remarque de Sin, elle ne put s'empêcher de réagir.

-Cela fait vingt ans que les temps sont dures, et il n'y a pas besoin d'en chercher la raison très loin ni très longtemps, affirma-t-elle en adressant au marin le regard le plus appuyé. Si j'étais vous, je partirai dès ce soir, tant que vous n'avez pas encore trop attiré l'attention sur vous. Séjourner ici plus longtemps serait pure provocation. A partir de là, vous deviendriez positivement indéfendable.

Excessive, Guiti ? Oui, elle l'était, et pourtant, croyez-le ou non, elle prenait véritablement sur elle pour ne pas se montrer plus insupportable encore.

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-P

as une menace, un avertissement, répliqua Guiti du tac au tac à son interlocuteur quand ce dernier suggéra que c'en soit.

Eh bien quoi ? Elle s'en fichait de paraître désagréable, à ce type, elle ne lui devait absolument rien, après tout. En l'occurrence, elle le tolérait dans son sillage parce que Sin l'appréciait, mais ça s'arrêtait là : elle n'allait certainement pas faire plus d'efforts pour le satisfaire, sur ce point il pouvait toujours courir.

Pour le reste et quoi qu'il puisse en penser, non, Achab ne craignait rien de sa part, parce que Guiti se refusait à briser le coeur de son époux, et elle savait que c'est ce qui arriverait si elle s'attaquait au Féerien. En revanche, elle ne pouvait rien présumer de l'attitude de ses confrères. Et s'il n'avait pas encore fait de mauvaises rencontres, ça ne voulait absolument pas dire que ça n'arriverait pas. Il était même inévitable que cela finisse par arriver, et quand ce serait le cas, Guiti ne pourrait absolument rien pour lui... Surtout, elle ne ferait rien pour lui, elle n'estimait pas qu'il mérite une telle faveur.

Ceci dit, Sin, parce qu'il était Sin et donc beaucoup trop courtois et sympathique même dans ces circonstances (c'était une chose qu'elle adorait chez lui et qui en même temps réussissait à l'exaspérer parfois), se montra d'une patience proverbiale avec Achab et tenta de modérer les propos de son épouse qui, elle, de son côté, n'avait aucune intention de les mesurer et encore moins de se calmer - non, vraiment, ce n'était absolument pas prévu au programme.

Au moins, il confirmait ses dires à elle plutôt que de la taxer d'affabulatrice, et c'était vrai, oui, qu'aucun habitant de leur royaume n'était ravi d'accueillir les colons qui avaient réduit leur civilisation à néant pour repartir en la laissant en ruine et en les privant de ce qu'ils avaient de plus précieux. Leur colère était tout à fait légitime, et Guiti était bien décidée à la laisser éclater autant que nécessaire, pour la pure et simple raison qu'elle considérait qu'elle était parfaitement légitime. Et le type, au lieu de se la ramener, devrait plutôt envisager de s'excuser, vraiment.

-Assure-toi qu'il ne quitte pas la maison le temps de son séjour. Je ne garantis rien s'il doit passer le pas de notre porte, décréta-t-elle les bras croisés, ce qui était une manière d'accepter d'accueillir cet homme sous leur toit, malgré son dégout manifeste, tout en affichant tout de même fermement sa désapprobation.

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h vraiment ? C'est fou, je ne m'en étais pas rendu compte, répliqua Guiti, acerbe, quand le vieux marin lui fit remarquer qu'elle transpirait l'animosité. Est-ce qu'il pensait l'attaquer, ce faisant ? Parce que le fait est qu'elle en avait parfaitement conscience. Je me demande vraiment pour quelle raison j'exprimerais de la réticence ou de l'agressivité à votre égard, vraiment, ça me dépasse.

Bien sûr qu'elle n'était qu'animosité à son adresse. Il était non seulement le représentant d'un peuple qui avait détruit le sien et qu'elle honnissait pour des dizaines de raison, mais il était peut-être aussi l'homme qui allait la priver du seul individu qui trouvait grâce à ses yeux, de l'homme qu'elle aimait plus que tout au monde. Oui, elle considérait que c'était complètement justifié, et elle n'en démordrait clairement pas.

Sin essayait de tempérer. Elle était difficile d'approche, qu'il disait. C'était vrai, mais elle était surtout difficile tout court. Cependant, Sin avait raison de le dire, contrairement à ce que son comportement laissait suggérer, elle ne ferait pas de mal à Achab. Elle ne faisait jamais de mal qu'à ceux qui l'attaquaient, et puisque Achab bénéficiait de l'aval de son mari, Guiti ne s'attaquerait pas à lui dans tous les cas, mais ce n'était pas pour autant qu'elle avait l'intention de le montrer au principal concerné. Plus il se méfierait d'elle, mieux ce serait : elle était convaincue de cela.

-Si je vous avais voulu du mal, vous seriez déjà mort, répliqua Guiti avec un rire amer. Maintenant, je peux toujours changer d'avis, reprit-elle. Elle marqua une pause. Je sais que Sin vous tient en grande estime, pour le moment, j'attends encore de savoir pourquoi, mais sachez cependant que vous en prendre à moi ne sera absolument pas une manière de rester dans ses bonnes grâces.

Elle devrait arrêter de rester sur le champ des menaces, mais elle ne savait pas s'en empêcher. Elle avait besoin qu'Achab sache exactement à quoi s'attendre, et si elle se montrait à ce point acerbe à son sujet, c'était surtout pour ses protéger, mais aussi pour protéger Sin, ni plus ni moins.

-Croyez-le ou non, vous serez plus en sécurité en ma compagnie qu'en présence de n'importe qui d'autre en ce royaume.

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uiti était insupportable d'agressivité et de suffisance, mais elle ne comptait certainement pas s'arrêter en si bon chemin : ce serait mal la connaître que de s'imaginer qu'elle allait garder pour elle ce qu'elle pensait sous le prétexte de faire passer un bon moment de cordialité à cet invité dont elle ne voulait pas pour commencer et dont elle tolérait la présence sous son toit uniquement parce qu'elle importait à l'homme qu'elle aimait, et pour qui elle était prête à toutes les concessions du monde, y compris celles qu'elle aurait tendance à considérer comme étant les plus absurdes.

-Je ne l'ai pas menacée, répliqua Guiti d'office. Je ne lui ai pas fait la promesse de le tuer ou de le faire souffrir atrocement, j'ai seulement dit que c'est ce que je ferais si tu n'étais pas là. Si je le menaçais vraiment, je ferais des promesses, pas des hypothèses, répliqua-t-elle, n'ayant aucune intention de se satisfaire de sourires polis et de ronds de jambe pour plaire à son invité.

La sorcière était prête à faire des efforts, vraiment, peut-être plus encore que ce qu'on imaginait, mais elle avait son orgueil, sa fierté, et au nom de ces derniers, elle ne se sentait définitivement pas capable de tout concéder non plus, elle restait campée sur les positions qui étaient les siennes, et elles lui collaient à la peau depuis de trop nombreuses années pour qu'elle décide soudainement de changer d'avis. Non, ce cas de figure n'adviendrait pas. Elle faisait déjà l'effort d'accepter la présence de cet homme, c'étaient là que s'arrêtait son seuil de tolérance, elle n'accepterait pas d'en faire davantage, certainement pas.

-Si vous pensez que je vous attaque, c'est que vous n'avez pas la moindre idée de ce que c'est quand je le fais réellement, ajouta-t-elle, les lèvres pincées, avant de se retourner vers Sin. N'essaie pas de jouer les entremetteurs entre nous, tu sais bien que c'est peine perdue. Plutôt que de déplorer notre animosité, profite plutôt de la présence de notre invité. Elle marqua une pause. Après tout, ce n'est pas comme s'il devait rester des nôtres très longtemps.

Mais non ce n'était pas une menace. Mais elle espérait bien qu'Achab rentrerait à Féerie aussi vite qu'il était venu.

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uiti afficha un sourire amusé quand Achab lui fit remarquer, à juste titre, que la nuance qu'elle donnait à ses propos ne rendait pas ces derniers moins excusables. Sans doute, oui, mais Guiti n'en avait que faire quoi qu'il en soit. La jeune femme était toujours campée sur ses positions, et ses opinions pour le moins tranchées étaient ce qui la caractérisait. Cela ne voulait absolument pas dire qu'elle avait raison, bien au contraire, mais cela ne l'empêcherait pas d'exprimer ses opinions haut et clair.

-Les prédatrices ? Guiti rit franchement. Non mais je rêve ! On aura tout entendu, s'agaça la jeune femme en levant les yeux au ciel.

Elle était peut-être injuste (c'était même certain), elle se plaignait peut-être (c'est la vérité), mais il ne faisait pas spécialement mieux à ses yeux en remettant ses propos en question encore et encore. Guiti tourna son regard vers son époux, elle aimerait qu'il prenne sa défense, en l'occurrence, mais ce dernier restait muet, sans doute par souci de ne pas prendre parti, vraiment. De son côté, elle n'avait pas envie de mener cette géguerre éternellement, mais elle ne pouvait pas non plus faire face à qui elle considérait être l'ennemi sans réagir des plus vivement.

-Surtout ne lui dis rien, hein..., elle ne put s'empêcher, tout de même, de dire à l'adresse d'Achab alors que ce dernier venait clairement dire à Sin qu'il n'aurait pas dû l'épouser.

Elle se fichait bien qu'il la qualifie de prédatrice, elle se fichait même qu'il la déteste - elle ne faisait rien pour se rendre agréable, en même temps. Mais que l'on s'attaque à son mariage, c'était une autre paire de manches. Sin était sa lumière, l'homme de sa vie, celui qui lui avait permis de tenir quand elle pensait ne plus rien avoir... Que l'on remette en question son histoire touchait jusqu'aux fondamentaux de son être... Elle n'était rien sans lui, mais elle la première avait souvent songé qu'il pourrait tout être sans elle. Oui, elle détestait d'autant plus la réflexion d'Achab que celle-ci la plaçait face à ses propres angoisses... Des inquiétudes qu'elle n'était absolument pas capables de nier.

-Je me pose souvent la question, moi aussi, si cela vous conforte dans vos réflexions déplacées.

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uiti était clairement partie du mauvais pied avec Achab, et elle ne faisait rien pour arranger les choses. Cette situation ne devait que la conforter dans l'idée qu'ils ne s'entendraient jamais tous les deux, et elle se braquait d'autant plus qu'elle redoutait fort que le retour du vieux marin dans la vie de son mari ne pousse ce dernier à vouloir prendre le large de nouveau... Son animosité ne venait pas seulement du fait qu'il était un Féerien (même si ça n'arrangeait pas du tout son cas, il faut quand même être honnête à ce sujet), elle venait du fait qu'elle redoutait qu'il lui prenne la seule vraie bonne chose qui lui soit arrivée dans la vie. Guiti se braquait, oui, et ce n'était pas prêt de s'arranger à présent.

Elle se sentit tout de même soulagée d'entendre Sin prendre sa défense. Elle esquissa un pâle sourire de gratitude quand il affirma qu'elle était la meilleure chose qui lui soit arrivée. Elle voulait croire qu'il ne mentait pas, car de son côté, elle ne mentait pas non plus, pas le moins du monde, même... Elle le pensait de tout son coeur. Elle serait perdue, et surtout, elle ne serait pas même la moitié de qui elle est s'il n'avait pas un jour fait irruption dans sa vie et changé tant de choses den elle. Oui, à la voir, on se disait qu'il y avait encore beaucoup de boulot, mais il fallait se rappeler que Guiti partait de vraiment, vraiment très loin... Plus, peut-être qu'on ne pourrait le soupçonner de prime abord en ne la connaissant pas assez.

Ceci dit, les réflexions de Sin ne lui paraissait pas tant satisfaisante, parce qu'il se targuait bien d'affirmer malgré tout qu'elle était une personne insupportable en plus d'être une gamine.

-Je me tiendrais parce que tu y tiens. Mais vous ne gagnerez jamais mon estime, Achab, affirma-t-elle avec fermeté. J'ai conscience d'être de trop. Je sais que vous avez probablement à parler... des voyages à planifier, peut-être ? Je ferais mieux d'y aller, je pense...

Elle était surtout fatiguée et blessée, elle voudrait se retrouver seule à seul avec Sin, mais ce n'était pas son moment. Il était important qu'Achab et Sin prennent du temps pour parler ensemble... et oui, ce n'était pas qu'un constat fragile, elle était de trop.

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