Adarsh Raddhal | Fini

Adarsh n’est probablement pas né pour être un grand sultan, ou si c’est le cas… eh bien sa bonne étoile était totalement soule ce jour-là. Mais c’était ainsi, en tant que prince héritier du royaume du bout de l’océan, Adarsh était amené à prendre un jour le trône de son père. Il a même été élevé dans ce but, et de manière adéquate, il retenait juste ce qu’il avait envie, et ce qui lui plaisait dans la vie de sultan. C’est-à-dire, tout ce qui ne touchait pas à la gouvernance en elle-même, mais tout ce qu’il y avait à côté qui devait faire de sa vie un véritable paradis. Au final, être prince était bien suffisant, il avait tous les privilèges sans tous les mauvais côtés qui incombaient le sultan.

Pourtant, la nature colonisatrice de l’homme avait encore une fois fait des ravages. Lorsque les Féeriens débarquèrent sur les côtes du royaume, une guerre éclata entre les deux peuples. Adarsh avait à l’époque vingt-neuf ans, et était donc un homme déjà. Quand son père, et l’actuel sultan, succomba à cette guerre, Adarsh fut proclamé sultan à sa place et dût donc prendre certaines décisions. Il fut décidé, lors d’un accord avec le nouveau roi de Féerie, Edgar Basiel, que la guerre devait cesser. Les Féeriens quittèrent donc le Royaume du Bout de l’Océan et une barrière magique fut construite entre les deux royaumes, les séparant de tout contact.

Le royaume se retrouva en ruines et le peuple eut du mal à subvenir à leurs besoins. Et on ne pouvait pas dire que le règne d’Adarsh aidait, c’était même l’inverse. Le sultan ne se souciait absolument pas de son peuple, ni d’aider le royaume à se reconstruire. Parce que voyez-vous, il avait d’autres préoccupations, pour commencer, quelle femme allait partager sa couche. Il n’avait pas perdu de temps pour se constituer son harem, c’était le moins qu’on puisse dire. Et c’était tout ce qui lui importait, ou presque. Parce qu’il n’était pas dépourvu de cœur, tout de même.

Il y avait également sa fille Minati, dont il s’occupait avec plaisir. Sa petite princesse à qui il cédait tout. Pourquoi ne la gâterait-il pas après tout ? Elle était la fille parfaite. Belle, dévouée et aimante. Alors Adarsh la récompensait comme elle le méritait. D’autant plus que sa mère était son épouse favorite, encore une autre raison de tout donner à sa fille.

Mais dernièrement, c’était une toute autre femme qui occupait son esprit. Depuis qu’il avait fait la rencontre de Latika Zaani, il ne pensait plus qu’à elle. Non content d’en avoir fait sa maîtresse, il l’avait récemment demandée en mariage, espérant qu’elle accepte. Il ne se doutait pas une seule seconde qu’elle ne s’intéressait à lui que par intérêt. Et ne se doutait pas non plus de tous les complots qui s’organisaient à son encontre. Parce qu’Adarsh ne voyait pas dans quelle détresse se trouvait le royaume, ou plutôt, il ne voulait pas le voir et désirait continuer à mener sa vie qu’il voyait parfaite.