A la cour du roi, Chacun est pour soi | Edgar & Adélaïde

A la cour du roi, Chacun est pour soi

Une fois n’est pas coutume, Adélaïde avait décidé de se rendre au château. Elle passait peut-être un peu trop de temps là-bas, et elle ferait probablement mieux de passer plus de temps à Danne, mais… elle passait son temps à se quereller avec ses parents, et ça n’avait rien d’agréable, ou de convivial. Elle préférait aller au château, et passer du temps avec Eléonore, ou Gabriel.

Ils n’étaient pas forcément tout le temps disponibles pour elle, évidemment, ils avaient leurs occupations princières, et elle n’entendait pas les en déroger, mais quand bien même, même si elle devait attendre qu’ils puissent lui accorder un peu de leur temps, elle se contentait de passer du temps là-bas. C’était un bien joli château, et elle trouvait qu’il y faisait bon vivre. En dehors du couple princier, il y avait d’autres personnes qui y vivaient et qu’elle appréciait, comme Geoffroy, et c’était aussi une occasion pour elle de prendre de leurs nouvelles, et d’apprécier leur compagnie.

Seulement, pour le moment, tout le monde semblait occupé. Ce n’était pas bien grave, Adélaïde n’avait aucun problème avec le fait de rester quelque peu seule, avec elle-même. Cela lui permettait de réfléchir, de faire le point, et aussi, de laisser son esprit vagabonder vers quelques aventures, et excentricités. Pour cette raison, elle avait décidé de faire quelques pas dans les jardins du château.

Elle appréciait toute cette végétation, toutes ces couleurs, ces odeurs. L’architecte avait réellement bien fait son travail, ces jardins étaient tout simplement magnifiques, et Adélaïde appréciait réellement s’y perdre. Elle marchait tranquillement, les mains croisées derrière le dos, observant la flore autour d’elle, quelque peu distraite. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle ne remarqua pas tout de suite qu’elle se rapprochait de plus en plus de quelqu’un. Une fois qu’elle l’eût remarqué, elle sursauta légèrement, observant le roi qui se dressait face à elle. Après un petit moment, elle se courba devant lui, pour faire la révérence, et montrer son respect au roi. Cet homme lui avait toujours fait peur, sans qu’elle ne sache réellement pourquoi. Il n’avait jamais eu aucun comportement significatif envers elle, mais elle trouvait qu’il se dégageait de lui une aura dangereuse. Mais elle restait toujours polie, et à sa place en sa présence, bien que quelque peu anxieuse, et intimidée.

« Bonjour, majesté. »

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A la cour du roi, Chacun est pour soi

Adélaïde n’était jamais très à l’aise quand elle était en présence du roi. Elle avait l’impression que le moindre de ses gestes, et tout ce qu’elle pourrait dire était scruté, analysé, décortiqué… Et que cela pouvait être retourné contre elle. Le roi avait un esprit vif, et agile, tout le monde s’accordait à le dire, et cela le rendait d’autant plus dangereux. Il avait tous les pouvoirs, sur n’importe qui… et elle craignait de faire un faux pas. Mais elle était consciente qu’elle pouvait difficile se soumettre à ce genre d’exercice, on ne faussait pas compagnie au roi, quand celui-ci ne l’avait pas décidé. Cependant, avec un peu de chance, il allait passer son chemin sans se soucier d’elle.

Elle ne savait pas d’où lui venait vraiment cette intuition, pourquoi elle se sentait si craintive de cet homme. En soit, il ne lui avait jamais rien fait. Il ne lui avait jamais rien dit de désobligeant, mais cette sensation ne la quittait jamais vraiment. Peut-être, qu’elle était un peu influencée par les relations de Gabriel avec son père. Le jeune homme était comme son meilleur ami, alors il était normal qu’il ait une certaine influence sur elle, mais elle n’était pas certaine que cela ne vienne que de cela. Mais bon, ce n’était pas vraiment le moment de faire une introspection pour trouver les causes de tout cela.

"Bonjour Adélaïde. Avez-vous un moment ? Je voudrais m'entretenir avec vous."

Bon, eh bien c’était loupé pour passer inaperçue. Elle ne savait pas ce que voulait son roi. Peut-être voulait-il s’entretenir avec elle au sujet de Gabriel, mais elle ne voyait pas ce qu’elle pourrait bien lui apprendre. Et dans tous les cas, elle ne dirait rien de compromettant concernant son ami. Même si elle ne voulait pas mentir au roi, elle restait fidèle. Ou alors, cela n’avait strictement aucun rapport… Quoiqu’il en soit, elle savait qu’elle n’avait pas le choix, et que le roi n’apprécierait pas qu’elle lui affirme ne pas avoir de temps. Ce n’était pas vraiment dans tous les cas.

« Oui, bien sûr majesté. Que puis-je faire pour vous ? »

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