Rencontre imprévue ~ Minati

M

inati ne perdait rien de ses airs hautains et soupçonneux tandis qu'elle jaugeait son interlocutrice du regard. Bien sûr, Minati ne gérait pas elle-même le personnel du palais, cette basse besogne était réservée à d'autres, et même si elle finissait par reconnaître tous les visages qu'elle croisait, à force, il se pouvait qu'elle n'ait tout simplement encore pas fait la connaissance de celui-ci, même si, étant donné son physique tout particulier, elle était certaine qu'il lui aurait suffi de la croiser une fois pour s'en souvenir. Son interlocutrice s'en défendit en lui apprenant qu'elle était nouvelle, ici. Soit. Peut-être, admettons. Minati ne parvenait pas à être complètement convaincue de cela. Peut-être parce que sa tenue n'était pas conforme (mais peut-être n'avait-elle pas encore eu le temps de se changer), peut-être parce qu'elle était bien égarée, pour une cuisinière, et qu'elle trouvait particulièrement intrigant qu'elle ne sache pas se repérer jusqu'au seul endroit où on lui demandait d'être, si elle avait été formé comme l'étaient tous les employés du palais. Peut-être, aussi et surtout, parce que, même si elle ne lui manquait en soi pas de respect, elle était bien loin de lui adresser la déférence dont ceux qui avaient affaire à elle - et d'un rang inférieur, qui plus est, ce qu'ils étaient nombreux à être - faisaient preuve en temps normal. Même, son comportement en venait à être déplacé. De quelle façon s'adressait-elle à elle ! Et qui son père laissait-il passer les porte du palais, alors, quand il avait fait tant de manière pour réengager Gorav à ses côtés, alors que ses compétences, à lui, n'étaient plus à prouver. Celles de son interlocutrice, par contre... Elle demandait à voir.

-Je ne sais pas. J'y vis depuis ma naissance. répliqua-t-elle, indifférente, quand son interlocutrice lui demanda s'il ne lui arrivait pas de se perdre dans ce palais qui, effectivement, était pour le moins labyrinthique, surtout quand on le découvrait pour la première fois.

Minati s'était peut-être perdue, dans sa prime enfance, mais elle ne s'en souvenait plus. D'autres savaient se repérer dans les dédales de rues du royaume, c'était leur monde à eux. Elle, elle savait se repérer dans les dédales de couloirs du palais. C'était son monde à elle. Et, depuis son petit séjour à l'extérieur, elle comptait bien le limiter aux seuls murs de ce palais. C'était sans doute triste, dommage, de chercher à limiter à ce point son horizon, mais il n'y avait rien hors sa cage dorée qu'elle veuille encore connaître. Elle avait fantasmé le monde extérieur parce qu'elle ne devinait rien de sa misère. À présent qu'elle l'avait découverte de ses propres yeux, elle la laissait aux autres, ceux comme Lyhra, qui n'avaient pas eu la chance, comme elle, de naître au bon endroit au bon moment. Et elle n'en éprouvait aucun scrupule.

-Autant que votre chemin, je vous conseillerais de trouver votre place. Si elle avait été véritablement formée à travailler au palais, son impertinence laissait supposer de véritables lacunes au sein des formations concernées. Pourquoi ne portez-vous pas votre uniforme ?

code by Mandy

M

agique était bien l'adjectif qui convenait pour qualifier ce que cela pouvait bien faire que de vivre sans cesse dans le palais du sultan. Cela n'aurait pas forcément été un terme que Minati aurait employé il y a peu encore, tout simplement parce qu'elle était habituée à ce mode de vie et n'en avait pas connu d'autre qui puisse lui servir d'élément de comparaison, mais depuis qu'elle avait eu droit à son petit séjour forcé hors ces murs, et même si son séquéstrateur se plaira à affirmer que ses conditions d'enfermement n'étaient tout de même pas les pires que l'on puisse concevoir, elle prenait quand même largement conscience de la chance qu'elle avait et profitait d'autant plus des privilèges liés à son rang. Elle comprenait sans mal que les petites gens puissent se montrer impressionnées par tout ce luxe et rêver de pouvoir vivre dans une telle opulence (elle devait admettre retirer une certaine fierté du fait que ses habitudes de vie puissent ainsi susciter l'envie, qu'elle puisse être jalousée par les moins lotis qu'elle - cela ne se fait pas, c'est vrai, mais Minati était tout sauf exempte de défauts. Elle en possédait tant, à la vérité, qu'il ne suffirait certainement pas d'une journée pour en faire la liste la plus complète). Elle ne répondit rien à cette première remarque, se contentant d'un sourire hautain qui en disait dors et déjà long en lui-même.

Suite à quoi la présumée employée de son père affirma qu'elle avait tout simplement du mal à trouver ses repères au sein du palais. Dommage pour elle, à ce train, elle n'allait pas y faire long feu. Elle n'avait pas dû se montrer très attentive au sein de sa formation. Quant à son uniforme... Soit, il était effectivement possible qu'il ne soit pas encore prêt, mais pourquoi la laissait-on vagabonder à sa guise dans de telles frusques au lieu d'attendre qu'elle puisse se présenter sous le jour qui lui était demandé aux membres de la royauté... Encore eut-il fallu qu'elle sache à qui elle avait à faire, et manifestement, le fait de se trouver présentement face à l'un des enfants du sultan lui avait totalement échappé. Cela expliquait sa légèreté de langage. Mais rien ne justifiait par contre qu'elle ne l'ait pas reconnue ne serait-ce qu'à sa tenue. Jamais elle n'avait vu quiconque émettre le moindre doute quant à son rang, jusqu'alors, du moins en ces lieux. Minati releva la tête et répondit alors, d'une voix empreinte d'un certain mépris :

-Minati Raddhal, princesse et première fille du sultan. Et vous qui ne m'avez pas reconnue, je doute fort que soyez l'une de nos cuisinières. Elle la dévisagea un instant. Je vous conseille de me dire immédiatement qui vous êtes, si vous ne voulez pas que je prévienne mon père.

Qui avait sans doute d'autres chats à fouetter, mais passons.

code by Mandy

S

i Minati devait encore avoir le moindre doute, ceux-ci n'auraient pas manqué de s'envoler dès lors que la jeune femme face à elle, cette prétendue cuisinière qui n'en était définitivement pas une, opposa à sa suggestion d'aller trouver son père un refus des plus catégoriques. En même temps, c'était logique, personne n'avait envie de s'exposer aux foudres du sultan, à moins d'être complètement suicidaire. La princesse avait ce privilège (à double tranchant, ceci dit) de pouvoir à peu près tout faire et tout dire sous le nez de son père sans que ce dernier ne juge utile de la recadrer, de la remettre à sa place, mais elle était une incontestable exception. La demoiselle, les bras toujours croisés, observait son interlocutrice avec à l'esprit qu'elle ne savait trop ce qu'il convenait de faire avec elle. La mener directement à son sultan de père, qu'importe qu'il ait des affaires bien plus urgentes à traiter, était certainement la meilleure manière de se débarrasser une bonne fois pour toutes de cette intruse qui, si elle n'avait pas sa place au sein du palais, devait forcément chercher soit à en usurper une, soit à commettre des dommages inacceptables. Mais en même temps, cette femme l'intriguait. Elle savait faire preuve d'un aplomb surprenant. En découvrant qu'elle était la première fille d'Adarsh Raddhal, elle ne lui avait pour autant pas témoigné les honneurs et les politesses dont on était supposé l'abreuver chaque fois que l'on croisait son chemin. Elle n'avait pas même répondu immédiatement à sa question, dans l'espoir de s'éviter les foudres du sultan, elle s'était contenté de faire une suggestion que Minati trouva inappropriée... et qu'elle accepta pourtant.

-D'accord. dit-elle d'un ton toujours sec et hautain, comme pour s'assurer qu'elle sache quand même un tant soit peu impressionner son interlocutrice du haut de ses dix-sept ans. Dans ce cas, commencez par répondre à mes questions. La forme impérative n'était pas ici employée en vain, c'était bel et bien un ordre. Comment vous appelez-vous ? Et que faites-vous ici ?

Elle ne tolèrerait pas le moindre mensonge de la part de la jeune femme, même s'il n'était pas certain qu'elle sache discerner le vrai du faux s'il devait prendre à Lyhra l'envie de lui mentir. Elle aviserait en fonction de ce qui lui serait dit, même si elle n'imaginait pas vraiment que son interlocutrice puisse s'en tirer à bon compte, puisque quoi qu'il en soit, il semblait de plus en plus manifeste qu'elle n'avait rien à faire ici. Minati payait peut-être le prix de son intrusion dans le "monde extérieur", maintenant qu'elle en avait réchappé et qu'elle ne voulait plus en entendre parler, c'était lui qui se présentait à elle, sous les traits de cette intrigante jeune femme à la peau pâle.

code by Mandy

A

h, oui, c'est vrai, elle le lui avait donné, son nom... Pour tout dire, Minati l'avait complètement oublié, ce qui était sans doute la preuve plus qu'évidente du manque d'attention qu'elle accordait à ceux qui lui étaient socialement inférieurs (ce qui englobait, l'air de rien, un nombre assez conséquent de personnes). Ceci dit, elle aurait sans doute réitéré sa question quoi qu'il en soit, pour la simple et bonne raison qu'elle n'était vraiment pas certaine de ce qu'elle pouvait croire dans les propos de son interlocutrice. Si cette dernière était la voleuse que Minati la soupçonnait de plus en plus d'être, n'aurait-elle pas tout intérêt à lui communiquer une fausse identité ? Dans tous les cas, elle n'en démordait pas, alors la princesse devrait se contenter de ce nom, Lyhra, et cette fois, la jeune femme avait bien l'intention de retenir ce nom. Même si, pour l'heure, elle ne savait vraiment pas quel sort elle saurait réserver à son interlocutrice. Elle n'avait que ses soupçons, mais il y avait besoin, bien souvent, de moins que cela pour se retrouver dans le collimateur du sultan et de subir son jugement et sa sentence.

-Je ne vous crois pas, répondit Minati, catégorique.

Oui, elle ne croyait vraiment pas dans l'excuse que lui servait son interlocutrice, même si, au fond, elle pourrait comprendre une telle attitude de la part de quelqu'un venu de l'extérieur. La jeune femme en savait quelque chose. Après avoir vu à quoi ressemblait le monde en dehors de sa cage dorée, elle pouvait comprendre que l'intérieur du palais attire autant la curiosité que les convoitises. Elle considéra son interlocutrice du regard. Le plus simple, ce serait de la dénoncer à son père... Sauf qu'elle n'était pas sûre de vouloir infliger ça à la jeune femme. Certes, elle ne méritait peut-être pas la moindre clémence. Mais en même temps, elle ne lui était pas entièrement antipathique. Elle la sentait en tous cas moins hostile que Clifford. Si elle venait bel et bien de la rue, elle avait peut-être des choses à apprendre à son contact.

-Je ne peux pas vous laisser partir si vous n'êtes pas sincère avec moi. Dites-moi seulement d'où vous venez et pourquoi vous êtes ici, et je vous promet de ne rien dire à mon père.

Bon, les promesses de Minati, de manière générale, ne valaient pas grand-chose. Mais en l'occurrence, elle se sentait bel et bien prête à s'y tenir.

code by Mandy

F

inalement, la prénommée Lyhra passa aux aveux, et la défiance de Minati se vit justifiée par ce que l'intruse lui révéla alors. Elle avait eu l'intention de leur dérober l'un ou l'autre objet dans l'intention de les revendre. La princesse s'était attendue à une telle réponse (il n'y avait pas vraiment d'autres raisons de vouloir s'infiltrer dans le château, à ses yeux... et pour avoir vu la misère qui régnait à l'extérieur, elle savait à présent que beaucoup rêveraient de disposer de ne serait-ce qu'un fragment de ce que le sultan conservait de richesses en son palais), mais elle ne s'était pour autant pas attendue à l'obtenir plus facilement. La princesse la toisa un instant sans rien dire. Elle avait beau avoir promis, elle devrait sans doute résoudre sa promesse et vendre la jeune fille à son père.

Mais quand elle l'entendit parler de la perspective d'être enfermée, et pire de se faire couper les mains (ce qui lui tira une grimace - et d'un autre côté, elle savait pertinemment que c'était sans doute ce qui attendrait Lyhra si ses intentions étaient découvertes), elle ne se sentit pas capable de son indifférence habituelle. Elle ne savait trop que penser de son interlocutrice, mais elle ne lui était pas complètement antipathique. La jeune femme n'avait rien à voir avec le dernier brigand qu'elle avait rencontré et dont la simple évocation lui filait la chair de poule.  Elle semblait sympathique, étrangement innocente. Pas le genre à mériter d'être torturé, quand même. Minati poussa un soupir. À dire vrai, elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle devrait faire de cette jeune femme.

-Qu'est-ce qui peut me garantir que vous ne recommencerez pas si je vous laisse partir sans vous dénoncer ? demanda-t-elle d'un ton qu'elle voulait aussi assuré qu'il l'avait toujours été jusque-là, pour ne pas trop en révéler de son indécision tout de même.

Elle avait envie de la laisser repartir, de faire preuve d'une clémence qui lui était assez rarement coutumière (il faut croire que son petit séjour à l'extérieur lui avait au moins permis d'éprouver un peu plus d'empathie à l'égard d'autrui et à se focaliser un peu moins sur sa petite personne... mais juste un peu tout de même, il ne faut pas exagérer non plus), mais elle ne pouvait pas non plus laisser le risque de laisser partir une potentielle criminelle.

code by Mandy

L

a jeune femme lui semblait de bonne foi, pour autant, il n'était pas vraiment plus simple pour la princesse de savoir si elle devait lui faire confiance ou non. Elle s'était fait prendre, disait-elle, et cela lui avait passé l'envie de recommencer... Ça pouvait être un argument valable, d'un autre côté, Minati ne pensait pas avoir fait grand-chose de réellement intimidant pour la dissuader de jouer une fois encore les chapardeuses de bas étage. Elle lui faisait des promesses, mais la princesse n'avait jamais vraiment eu le plaisir de goûter à la saveur d'une promesse sincère. On n'avait pas à lui promettre grand-chose, il faut dire. Tout ce qu'elle désirait, elle l'obtenait dans l'immédiat, en un claquement de doigts, elle n'avait pas la moindre idée de ce que cela pouvait bien représenter... et ce n'était sans doute pas maintenant qu'elle s'en ferait une idée bien précise. Minati ne savait pas vraiment si l'expérience de la jeune femme avait vraiment pu lui apprendre les dangers de son geste, elle aurait pu tomber sur bien pire qu'elle : une personne qui l'aurait jugée sans même l'écouter.

Et alors, ses mains n'auraient pas seulement été menacées, elles auraient tout bonnement été détachées de leur corps. Sans décroiser les bras, la princesse l'observa encore un moment. Elle n'était pas sûre de sa décision... D'un autre côté, elle ne s'imaginait pas capable d'envoyer de son propre chef la jeune femme au sort qui pourrait bien lui être réservé... Elle fermait aisément les yeux sur sa misère parce qu'on prenait soin de ne pas l'y exposer... difficile d'en devenir tout à coup l'instigatrice.

-Bon..., soupira finalement la jeune femme. Vous pourrez partir saine et sauve, affirma-t-elle finalement, je ne dirais rien à personne, et je vous aiderais à quitter le palais sans problème. Mais... Parce qu'il y avait forcément un "mais", avec elle. Je veux quelque chose, en échange.

On ne se refait pas, Minati avait toujours tendance à vouloir tirer avantage de toutes les situations, quelles qu'elles puissent être. Et elle y tenait plus encore qu'une idée venait d'émerger dans son esprit. Et maintenant qu'elle s'y faisait une bonne place, elle aurait bien du mal à l'en déloger. Elle n'obtiendrait peut-être pas ce qu'elle souhaitait, mais elle constatait bien avoir le pouvoir. Alors pourquoi ne pas en profiter, tout simplement ?

code by Mandy

:

M

inati ne savait pas trop si elle faisait bien de laisser tout simplement partir son interlocutrice. Peut-être commettait-elle une grave erreur ? Peut-être valait-il mieux qu'elle remette le sort de la jeune femme entre les mains de son père ? Peut-être, peut-être... Mais elle ne reviendrait pas sur sa décision quoi qu'il en soit. Cette dernière était dors et déjà prise. Elle accordait une chance à son interlocutrice, elle acceptait de faire preuve avec elle d'une générosité dont elle était bien rarement capable. Lyhra devrait certainement savourer cet instant à sa juste valeur, car pour la peine, il était fort probable que la princesse ne fasse plus preuve d'autant de "grandeur d'âme" (pour peu que ça en soit) avant un bon moment. Quoi qu'il en soit, Minati pensait le repentir de son interlocutrice sincère, elle avait vraiment l'air d'avoir compris la leçon et de vouloir revenir sur son erreur, le sourire qu'elle affichait semblait encore le confirmer. Bien sûr, ça ne pouvait être qu'un mensonge, qu'une impression... mais cela, seul l'avenir pourrait en donner la confirmation - ou non - à Minati.

En attendant, l'adolescente avait beau être "généreuse" (avec de gros guillemets), ce n'était tout de même pas sans l'espoir d'une contrepartie. C'était toujours ainsi, avec elle. Elle ne connaissait pas la notion même de désintéressement, elle lui était étrangère. Était-ce du fait de sa nature ou de son éducation ? En tout cas, la demoiselle trouvait son attitude parfaitement appropriée. Après tout, elle venait peut-être de sauver les mains de son interlocutrice, ça devait bien avoir un prix, ça, non ? Même si Lyhra paraissait ignorer lequel. Elle n'avait pas grand-chose, lui disait-elle. Pour ce que la jeune femme avait rapidement vu du royaume en dehors du palais, en dehors de sa cage dorée, il est vrai qu'elle avait découvert les notions de désœuvrement et de pauvreté qu'elle ne connaissait pas jusqu'alors. Si elle n'avait rien, que lui offrir ? Minati l'ignorait mais elle comptait bien obtenir quelque chose malgré tout. Elle ne concevait pas les choses différemment.

-Qu'avez-vous à me proposer ? demanda-t-elle alors, bien décidée à obtenir son dû, quoi qu'il puisse être. Pas grand-chose, c'est déjà quelque chose, après tout, n'est-ce pas ?

Oui, c'était déjà quelque chose, et Minati était curieuse de savoir ce qui pouvait être précieux aux yeux de quelqu'un qui n'avait que peu de choses... Peut-être était-ce plus simple, alors, de se faire un trésor de quasiment rien, ce que Minati, qui était habituée à avoir tout ce qu'elle voulait, était bien plus difficilement capable de faire. Il lui serait impossible, d'ailleurs, de réellement dire laquelle de ses possessions avait le plus de valeur à ses yeux.

code by Mandy